7 attitudes chrétiennes

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Homélie pour le 3e dimanche de Pâques, A

Actes 2,14.22b-33 / Psaume 15 / 1Pierre 1,17-21 / Luc 24,13-35

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

Chers Amis,

Quelles sont les sept attitudes qui devraient être celles de tout chrétien ? Sept attitudes qui sont celles qui devraient gouverner toute notre action chrétienne… … ?

J’ai l’impression d’entendre certains penser à des phrases comme « aimez-vous les uns les autres, aime ton prochain comme toi-même » ou encore les commandements : « ne prononce pas de faux témoignage, ne vole pas, ne tue pas… »

Non, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Je vous parle des sept attitudes de Jésus que vous venez de ré-entendre… Sept attitudes que vous venez de ré-entendre dans la fameuse histoire des pèlerins d’Emmaüs. Sept attitudes de base, dans le bon ordre en plus, face à notre prochain pour toute personne qui se prétend chrétienne.

Alors… ? Pas facile de se souvenir, hein… Il y a l’écoute, oui, c’est juste…

On va les revoir ensemble.

Tout d’abord Jésus rejoint les deux disciples – qui ne le reconnaissent pas – il rejoint les deux disciples sur leur propre chemin, là où ils en sont dans leur vie. Pas là où Jésus souhaiterait qu’ils soient. Là où ils en sont vraiment.

Quand on veut véritablement avoir une attitude chrétienne, il faut peut-être commencer par ne pas attendre que les gens viennent vers nous, mais nous-mêmes aller vers eux, les rejoindre là où ils sont, dans le présent de leur vie.

Ensuite, deuxième attitude : que fait-il ? Il marche avec eux, il fait route, tout simplement, avec eux.

On ne peut véritablement comprendre quelqu’un que si on fait un petit bout de route avec lui. Ici en montagne on le sait bien : il se passe plein de choses quand on marche avec quelqu’un, quand on fait un petit bout de route avec un personne, quand on accepte de mettre nos pas dans ses pas.

Troisième attitude de Jésus : que fait-il ? Il écoute. Il écoute ! Il ne commence pas par expliquer quelque chose lui-même. Il écoute ce que ces deux voyageurs ont à lui dire, il écoute le fait qu’ils sont tout tristes, il les écoute, vraiment.

Le Chrétien digne de ce nom commence par écouter son prochain, sans d’abord parler lui-même, sinon pour dire « bonjour », bien sûr.

Commençons par écouter ce que l’autre a à nous dire avant de tout de suite débiter nos petits problèmes ou nos bons conseils.

Quatrièmement, Jésus leur explique l’Ecriture, il leur montre comment la Bible les rejoint dans ce qu’ils vivent.

Ce n’est qu’en quatrième, remarquez-le au passage, ce n’est qu’en quatrième qu’il fait cela. Après les avoir rejoints là où ils sont, après avoir cheminé avec eux, après les avoir écoutés.

Nous avons quelque chose à dire à notre prochain ? Eh bien avant de nous précipiter, regardons si nous avons commencé par le rejoindre là où il était, si nous avons pris la peine de faire un bout de route avec lui, si nous avons commencé par l’écouter…

Comme on dirait moins de bêtises et de futilités si on commençait par tout cela, vous ne croyez pas ? Moi le premier !

Cinquième attitude de Jésus, il se laisse inviter. Pas toujours facile de se laisser inviter par l’autre, alors qu’on avait autre chose à faire, qu’on aurait envie de poursuivre notre propre chemin, qu’on avait peut-être d’autres projets, d’autres rendez-vous. Et c’est un homme à l’agenda surchargé qui vous le dit !

Pas toujours facile de se laisser inviter ! Dans ma vie de prêtre, c’est souvent que je me laisse inviter alors que j’avais mille autres choses à faire… ce matin encore. C’est pas grave, le reste attendra…

Sixième attitude de Jésus, il partage le repas. Il fête avec eux.

Chaque repas, chers Amis, chaque repas devrait être une célébration. Et nous sommes rassemblés pour un repas ce soir, d’ailleurs. Le repas le plus important de nos journées. C’est celui que l’on prend à cette table-ci.

Mais même nos repas les plus simples, en famille, chaque repas devrait être une petite célébration.

Pour moi, rien de plus essentiel qu’un repas entre amis. Personnellement, je ne peux pas faire la paix avec quelqu’un que j’ai blessé ou qui m’a blessé si nous ne partageons pas tôt ou tard un repas ensemble, pas seulement un verre. Un vrai repas, à table.

Etre Chrétien, c’est être disciples d’un repas. C’est donc partager le repas, c’est fêter ensemble autour d’une table.

Notez d’ailleurs que même les moines qui vivent dans une solitude absolue parfois, dans une existence de prière, de méditation, de silence… eh bien ils se retrouvent au moment du repas dans le monastère. C’est donc bien que ça doit être quelque chose de très important, même pour quelqu’un qui vit en silence.

Dernière attitude de Jésus, la septième, sûrement la plus difficile. Que se passe-t-il au moment de la fraction du pain ? Au moment où leurs yeux s’ouvrent, au moment où ils comprennent… Il disparaît.

Savoir disparaître… Je ne suis pas en train de faire de la pub pour Exit, hein ! Savoir s’éclipser au bon moment. Savoir ne pas rester trop longtemps dans une discussion, même si on tient la chandelle… surtout si on tient la chandelle !

Moi qui suis parfois aussi encombrant qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, et pas seulement physiquement, j’ai encore bien du chemin à faire dans ces moments-là pour savoir disparaître.

Quelqu’un me l’a reproché encore il n’y a pas si longtemps. En me disant que même en voulant être agréable par un petit signe, je suis parfois encore encombrant. Je vais essayer, avec cette personne, tiens. Peut-être que la septième attitude de Jésus, savoir disparaître, peut aussi nous apporter bien des réconciliations dans nos vies, quand on y pense.

Vous vous souviendrez, chers Amis, de ces sept attitudes chrétiennes :

1- Rejoindre l’autre là où il est, pas là où on voudrait qu’il soit

2- Faire route avec lui, passer du temps avec lui

3- L’écouter avant de dire ce que nous avons à dire

4- Lui dire ensuite ce qu’on est venu lui dire

5- Se laisser inviter

6- Célébrer, manger ensemble

7- Et enfin : savoir disparaître.

Et celui qui nous enseigne tout cela dans l’Evangile, c’est ce Jésus-le-Nazaréen dont Pierre essayait de parler à ses auditeurs juifs dans la première lecture. Et c’est ce Christ dont le même Pierre nous parlait dans sa lettre, notre deuxième lecture, et cet enseignement c’est ce fameux chemin de vie que nous avons chanté dans le psaume ce soir.