Cadeaux et Jalousie

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Photo DR : infobebes.com

 

Homélie pour la Solennité de l’Epiphanie

Isaïe 60,1-6 / Psaume 71 / Ephésiens 3,2-3a.5-6 / Matthieu 2, 1-12

Chers Amis,

Comme beaucoup d’entre vous sans doute, à Noël, le 25, j’étais en famille. Et je me suis surpris à jalouser un cadeau ! Un petit peu, hein…

Il faut dire aussi que j’avais demandé à ne recevoir que des choses très simples vu que la chambre dans laquelle je vis au Prieuré de Lens est déjà bien remplie et que, non, contrairement à ce beaucoup de gens croient, nous n’avons pas un étage chacun Rémy, Laurent et moi, mais une chambre chacun pour toutes nos affaires personnelles, et un bureau dans lequel nous travaillons pour vous.

Mais là, ce cadeau qu’a reçu un de mes frères, celui-là m’aurait fait plaisir. Peut-être est-ce un sentiment que vous avez déjà ressenti devant le cadeau fait à un autre.

Pour moi c’est nouveau. J’ai quantité de défauts, presque tous ceux de la Terre, mais la jalousie je ne connais pas. Et là, pourtant, l’espace de quelques secondes, il m’a semblé ressentir un peu de jalousie.

Et ça m’a fait réfléchir à ces trois personnages que nous fêtons aujourd’hui, les Rois… ou les Mages, appelons-les comme on veut, de toutes façons il est établi que non seulement ils n’étaient ni rois ni mages mais simplement savants, scientifiques, chercheurs, et qu’en plus on n’a aucune idée de leur nombre, encore moins de leurs hypothétiques prénoms de Gaspard, Melchior et Balthasar. Ils s’appelaient peut-être Maurice, Ernest et Jean-Michel, quelle importance !

Ça m’a fait réfléchir aux visiteurs de Jésus qui viennent lui apporter des cadeaux assez somptueux, de l’or pour dire la royauté de Jésus, de l’encens pour dire sa divinité, de la myrrhe symbolisant son destin mortel mais sacré.

Mais ce qui est sûr, c’est que sur toutes les représentations de l’Epiphanie, vous voyez exactement la même chose, que ce soit un tableau de la renaissance, un dessin d’enfant d’aujourd’hui, une gravure plus antique… On voit les trois, agenouillés, regardant Jésus tout en offrant leurs cadeaux.

Aucun ne regarde le cadeau de l’autre, que je sache ! Aucun ne jalouse Jésus de recevoir tel cadeau de la part de l’autre !

Non, ils regardent tous ensemble vers Jésus, ils l’adorent.

« Aimer, disait Antoine de St Exupéry, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. »

Ces trois-là ont compris qu’au-delà de la richesse de leurs cadeaux, le cadeau suprême fait à notre monde c’est Jésus. Et ils le regardent avec un regard d’amour.

Les autres lectures du jour nous disaient aussi cela.

« Regarde ! » disait Isaïe dans la première lecture. « Regarde ! Sur toi se lève le Seigneur ! »

Tous les rois de la terre dont parle le psaume sont venus regarder ce bébé. Ils sont venus lui apporter leurs offrandes et se prosterner devant lui, devant ce mystère.

Ce mystère dont parle l’apôtre Paul dans la seconde lecture, sa lettre aux Ephésiens, ce mystère c’est aussi ce cadeau fait à notre monde, le Fils de Dieu, ce cadeau pas comme les autres qui vient tuer la jalousie, l’orgueil, l’envie, les mauvais sentiments, et répandre l’Amour.

Et ce mystère, c’est qu’alors il n’y a plus de différences entre nous. Les différences, c’est précisément ce qui la jalousie.

Il n’y a plus de différences en Christ parce qu’il veut que nous soyons toutes et tous associés à son Amour, les croyants comme les autres, les étrangers à peau noire comme les indigènes à peau blanche, tous. C’est pourquoi on représente les mages avec des couleurs de peau différentes d’ailleurs.

Alors, chers Amis, plutôt que de nous regarder les uns les autres, si nous regardions ensemble dans la même direction, celle de l’Amour ?

C’est ce que j’ai fini par me dire au soir du 25, en contemplant les 22 membres de ma famille réunis pour la traditionnelle photo. A ce moment précis, nous aussi, sous ce sapin, nous regardions tous ensemble dans la même direction.

Nous regardions tous ensemble vers l’appareil photo qui nous renverra l’image de notre Amour. Et l’image de Celui qui est l’Amour et qui nous rassemble chaque année au jour de sa naissance.

Et là, à ce moment précis, en regardant avec toute ma famille dans la même direction, j’ai compris.

« Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction… »

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Loc, samedi 4 janvier 2014, 18.30

Ollon, dimanche 5 janvier 2014, 9.00

Crételles, dimanche 5 janvier 2014, 10.30

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2 Responses

  1. Bernard Carron

    Merci pour ce beau message de de l’Epiphanie. Je vais modestement essayer aussi de regarder dans la même direction: celle qui nous mène vers Dieu.

  2. Avec Reconnaissance

    Toute belle messe à Loc, intimiste dans la chapelle, chaleureuse avec le célébrant, glorieuse avec le choeur ! Merci pour ce moment de ressourcement !

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