Dieu a voulu une Maman pour son Fils

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Homélie pour la Solennité de Sainte Marie Mère de Dieu

Nombres 6,22-27  /  Psaume 66  /  Galates 4,4-7 / Luc 2, 16-21

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

Marie est donc notre Maman du Ciel… C’est une très jolie expression qu’on entend notamment dans nos régions, dans nos montagnes. « Notre Maman du Ciel ».

Je connais bien des personnes dont la Maman terrestre est depuis plus ou moins longtemps au ciel. C’est sûrement le cas de plusieurs d’entre vous. Mais quand ils disent « Ma Maman du Ciel », ces gens-là, c’est de Marie qu’ils parlent.

Et derrière cette expression utilisée pour Marie, il y a la tendresse d’une Maman. La douceur d’une Maman. Celle qui nous comprend, celle qui nous accueille, celle qui excusera toujours tout.

Mais, comme dit ma Maman à moi, une Maman c’est aussi la patte de Bagheera pour Mowgli, une patte qui corrige parfois, une patte qui redresse parfois, une patte qui pousse en avant aussi, parfois, qui éduque, qui élève, qui fait avancer. C’est tout cela, une Maman, notamment… et tant d’autres choses !

Voyez-vous, chers Amis, j’ai bientôt 46 ans… et ma Maman, pourtant, s’inquiète toujours. Parce que c’est une Maman.

Je me suis trouvé à plusieurs reprises avec elle à Genève pour ces fêtes, ainsi qu’avec mon Papa. Et immanquablement je sais qu’à chaque fois que je reprends le volant pour revenir ici dans le Chablais, elle me dit : « Tu nous appelleras quand tu seras arrivé… »

Je vois à certains sourires – même derrière vos masques – que votre Maman était ou est encore pareille…

Marie, elle, n’a pas besoin qu’on l’appelle au téléphone pour lui dire qu’on est bien arrivé puisque c’est elle qui veille sur nos routes, Notre Dame de la Route, dit-on d’elle, parfois… C’est elle qui veille sur chacun de nos pas, c’est elle qui veille maternellement sur les chemins de nos vies.

Et comme ma Maman à moi s’appelle aussi Marie, des fois j’ai envie de lui dire que deux Marie’s pour me surveiller, ça va… Mais je l’appelle tout de même lorsque je suis arrivé, à chaque fois, pour la rassurer, tout comme je fais une prière à ma Maman du ciel à chaque fois que je prends le volant.

Au fond, « une Maman, c’est tellement beau, que même Dieu en a voulu une pour son Fils. »

C’est une belle phrase dont on oublie parfois qu’elle provient du père Guy Gilbert.

…« Une Maman, c’est tellement beau, que même Dieu en a voulu une pour son Fils. »… Magnifique !

Notre Maman du Ciel est donc mère de Jésus, il n’y a qu’à regarder cette crèche pour nous en souvenir chaque année.

Et comme Jésus est Dieu, eh bien Marie est mère de Dieu. C’est le sens de ce que nous célébrons le 1er janvier chaque année : Marie mère de Dieu.

C’est assez vertigineux à imaginer, quand on y pense ! Parce qu’elle est mère de Dieu sans pour autant être divine elle-même.

Marie n’est pas divine, ce n’est pas la quatrième personne de la Trinité ! C’est une femme de Nazareth, une femme juive, simplement. Conçue sans l’orgueil, c’est vrai, sans le péché des origines, mais à part ça très semblable à vous, Mesdames. Beaucoup plus qu’à moi d’ailleurs. C’est une femme… et elle est mère de Dieu.

Arrêtons-nous deux secondes sur cette idée que nous célébrons ce matin… Parce que nous y sommes tellement habitués que nous oublions la formidable nouveauté que la religion chrétienne apporte, avec cette notion de « Mère de Dieu ».

Ça n’a pas été tout simple, d’ailleurs, vous savez, dans l’histoire des Chrétiens, pour que cette notion fasse son chemin. Marie est Mère de Dieu.

Nous, ça nous paraît évident… mais dites ça aux croyants d’autres religions, ils vont trouver ça très très étrange, voire même choquant.

Tel ou tel Dieu des autres religions, des Bouddhistes, des Hindouistes, des Juifs, des Musulmans, toutes ces visions-là de Dieu sont très, mais alors très-très loin de la tendresse d’une Maman.

Alors que nous, nous avons un Dieu qui a voulu une Maman… Faudrait peut-être y repenser quand on dit un peu facilement que l’Eglise est misogyne… Marie est Mère de Dieu, et c’est l’une d’entre vous, Mesdames ! C’est pas rien ! Pour nous, Chrétiens, Dieu a une Maman… et elle est devenue notre Maman à nous, de par le fait. C’est pas banal du tout, c’est même assez féministe, pour le coup, hein… c’est assez avant-gardiste !

Bien des personnes que je connais – et vous peut-être aussi – ne vont pas demander la même chose, dans leur prière, selon qu’elles s’adressent à Marie, à Jésus, au Père, à l’Esprit, ou même à leur Saint Patron, pourquoi pas…

A une Maman, on ne va pas demander la même chose qu’à un Papa.

Mon Papa, je l’appelle, mais je ne l’appelle pas pour lui dire que je suis bien arrivé… même si je sais qu’au fond, il est assez content de le savoir quand il voit ma Maman décrocher le téléphone et qu’il comprend que c’est avec moi qu’elle parle parce que je suis bien arrivé. Mais je ne vais pas lui dire la même chose, à lui.

Et petit enfant, souvenez-vous, on passait par notre Maman pour demander des choses à notre Papa, parfois. Certains que – si ça passait par elle – ça irait peut-être mieux, ça aiderait à ce qu’il accepte… plutôt que de le lui demander d’un coup directement.

Et nous faisons parfois pareil dans notre prière. On n’ose pas déranger le Père, ou le Fils, encore moins l’Esprit-Saint qu’on ne sait pas toujours très bien prier, d’ailleurs, nous les Catholiques… alors on passe par Marie, parce qu’on se dit qu’elle… elle, elle va comprendre.

Une de mes meilleures Amies, qui est au Ciel maintenant, et qui était mère de deux enfants, me disait prier Marie pour certaines choses bien particulières « parce qu’entre Mamans, on se comprend… » me disait-elle.

Même chose quand nous prions Dieu-Père en l’appelant « Notre Père », comme Jésus nous l’a enseigné. Nous avons un Papa du Ciel…

Et les textes d’aujourd’hui nous parlent de cette particularité chrétienne : nos parents du Ciel.

D’abord la première lecture, le livre des Nombres qui parle de fils d’Israël – c’est vous, hein ! C’est vous ! Quand on dit « Israël », dans la Bible, ça n’a rien à voir avec le pays actuel du Moyen-Orient ! Israël, dans la Bible, ça veut dire « le peuple de Dieu ». Le peuple de Dieu c’est vous, c’est moi, c’est nous !

Quand on parle des « fils d’Israël » dans la Bible, eh bien c’est de nous qu’on parle.

Et puis il y avait la deuxième lecture, la lettre aux Galates, qui insistait : Dieu a voulu faire de nous ses fils. Et ses filles, bien sûr.

Seulement Dieu connaît bien le danger qu’il y a derrière ces textes si on les absolutise, et Paul aussi qui a écrit la deuxième lecture, la lettre aux Galates.

Il connaît bien le danger de faire de Marie une divinité… Et donc, vous l’avez entendu, la deuxième lecture insistait aussi sur ce point : Dieu a envoyé son Fils, né D’UNE FEMME, dit Paul aux Galates. « Né d’une femme »… comme pour bien nous rappeler qu’il n’est pas né d’une déesse. Mais de l’une d’entre vous, Mesdames.

Et Paul donnait aussi pour preuve que nous sommes enfants de Dieu, l’Esprit… L’Esprit dans nos coeurs, qui crie « Abbà » disait Paul.

Et « Abbà », on le sait, parce qu’on vient de le ré-entendre (on connaît très peu de mots d’hébreu en général, mais celui-là on le connaît) « Abbà » ça veut dire  « Papa ».

On a l’Esprit en nous qui crie « Papa » et on a une Maman du Ciel, voyez que toute la famille est là…

Enfin dans l’Evangile, Luc nous rappelait cette célèbre formule : « Marie retenait tous ces événements dans son coeur. »

Et c’est ça aussi, une Maman. Elle retient tout dans son coeur. Elle va faire tout son possible pour que ses enfants grandissent le mieux du monde, elle donnerait sa vie pour eux.

Mais que survienne un souci, une inquiétude, des questions, des doutes, elle va retenir tout ça dans son coeur.

Ce que j’ai dit des Mamans, Mesdames, on peut l’appliquer aux grand-mamans, aux arrière-grands-mamans… Mais on peut aussi très bien l’appliquer à celles d’entre vous qui n’ont pas d’enfants mais qui vivent une autre forme de maternité. Une maternité spirituelle, parce que ces personnes prennent soin d’autres personnes, comme une Maman le ferait. Vous êtes des Mamans aussi, à votre manière, et vous avez aussi une Maman du Ciel, Marie, pour vous aider dans votre tâche.

Célébrons donc notre Maman du Ciel, chers Amis. Rendons grâce à Dieu de nous avoir donné une Maman qui soit l’une d’entre nous. Confions-lui nos doutes, nos questions, nos révoltes, nos espérances, nos chagrins, nos joies, comme nous le faisons à notre Maman d’ici-bas, ou comme nous le faisions jadis.

Et en cette fête, je vous propose de la prier ensemble.

Je vous salue Marie…

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Aigle, vendredi 1er janvier 2021, 10.00

Ollon, vendredi 1er janvier 2021, 18.00

 

Et dans une version légèrement différente jadis :

Evolène, lundi 1er janvier 2018, 10.00

St Nicolas-de-Flüe (GE), samedi 31 déc 2016, 17.00

Hérémence, mercredi 31 décembre 2014, 17.00

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  1. Hermine Pralong

    Magnifique homélie Vincent, je m’y suis vraiment retrouvée, que de fois je rencontre le Seigneur en passant par Marie. De même chaque fois quand je passe le tunnel de la Garde je demande à Marie de me (de nous) protéger tout au long de la route. C’est pareil quand je passe devant un Crucifix. Merci de l’avoir rappelé.

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