Fiers d’être des Chrétiens heureux !

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Photo DR : Jean-François Kieffer

 

Homélie pour le 4e dimanche de l’Avent A

 

* RETRAITE SPIRITUELLE DE L’AVENT *

 

Isaïe 7, 10-16  /  Psaume 23  /  Romains 1, 1-7 / Matthieu 1, 18-24

 

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Chers Amis,

 

Etes-vous fiers d’être chrétiens ?…

 

Fiers dans le bon sens, évidemment. Il ne s’agit pas de mauvaise fierté du type « on est les meilleurs ». Non, évidemment non. Fiers simplement d’avoir des valeurs, des racines qui ont trait à notre foi, au Christ, cet Homme venu dans notre monde pour y semer la paix et l’Amour. Etes-vous fiers de cela ? Vraiment…

 

Avec la fierté identitaire, voyez-vous, tout est dans la nuance. Je suis fier, par exemple, de mon prénom, Vincent que mes parents m’ont donné en mémoire du grand saint de ma région d’origine, St Vincent de Paul, et je suis fier aussi de mon deuxième prénom que j’ai reçu de mon Parrain qui est auprès de Dieu maintenant, et qui dit à la fois la tendresse de l’apôtre Jean et la rudesse des propos de l’apôtre Jacques. J’en suis fier, je les aime ces prénoms qui sont mon identité.

 

C’est pas pour cela que je vais décréter que si vous vous appelez Alphonse, Pierre-Marie ou Kévin vous avez des prénoms moins beaux que le mien, non… ce serait absurde !

Et au contraire, je souhaite que vous aussi, vous soyez fiers de votre identité, de votre prénom, par exemple…

 

Vous voyez la nuance entre la bonne et la mauvaise fierté. Mais en Suisse on a parfois peur de la bonne fierté. On ne veut surtout pas se mettre en avant ! Alors qu’il ne s’agit aucunement de se mettre en avant avec la bonne fierté, il s’agit de faire droit à nos ancêtres, c’est pas tout à fait pareil !

 

Après la mauvaise foi il y a trois semaines, la médisance il y a deux semaines, j’avais déjà approché la bonne fierté la semaine dernière, vous vous en souvenez peut-être, en vous faisant réfléchir à la joie et au fait de ne pas avoir honte de faire partie des 5% les plus chanceux de la planète.

 

Parlons ce dimanche de notre spécificité chrétienne, de la fierté d’être chrétien, d’avoir reçu cette identité de nos parents, de nos grands-parents.

 

Quel est donc le défaut à chasser, me direz-vous ? Puisque pendant tout cet Avent je vous propose de cheminer contre quatre de nos plus grands défauts…

 

Eh bien le quatrième défaut à chasser, c’est le fait d’être blasé. Et c’est un défaut assez présent dans nos communautés. On est nombreux à être blasés de toutes les merveilles de notre foi chrétienne. Et on ne s’en rend compte que quand on veut nous les arracher. Et c’est parfois trop tard.

 

Une crèche ? Ben quoi, c’est normal. C’est joli.

 

Allez voir en France en ce moment, vous allez voir si c’est « normal ». Chaque élu chrétien doit se défendre s’il veut placer une crèche dans sa mairie, maintenant. Et tout à coup les Français se réveillent et s’aperçoivent qu’il y a des trésors venus de nos racines chrétiennes et qu’il s’agit d’en être fiers.  Fiers dans le bon sens, pas fiers contre les autres. Fiers parce que c’est beau.

 

Soyons un peu fiers d’être chrétiens, chers Amis, allez ! Pas pour être contre les autres religions, pas du tout, mais pour voir quelles sont nos merveilles à nous, quelles sont nos particularités à nous et être capables d’en être fiers, d’être fiers de ce que nous avons reçu.

 

Nous avons un Dieu, chers Amis, qui s’est fait l’un de nous. Ce n’est pas seulement rare, ce n’est pas seulement exceptionnel, c’est tout simplement unique.

Ni l’islam, ni le bouddhisme, ni l’hindouisme, ni le judaïsme, ni l’animisme, ni tous les autres -ismes que vous voudrez ne connaissent cela. Dieu qui s’est fait l’un de nous…

 

Et c’est ce que tous les textes d’aujourd’hui viennent nous rappeler.

 

D’abord le prophète Isaïe qui insiste auprès du roi Acaz : « Ah tu veux pas de signe ? Eh bien tu vas en avoir un gros comme une maison, tu vas voir ! » Bon… là je le dis avec mes mots à moi, bien sûr, hein. Non, il l’a pas dit comme ça, Isaïe ! Mais c’est l’idée…

 

Et le psaume précisait : « Le Seigneur sera un roi de gloire – divin donc – mais également il sera l’Emmanuel – vous l’avez entendu : en hébreu ça veut dire « Dieu avec nous », c’est à dire l’un des nôtres, humain. » Et autant le Psaume que le livre d’Isaïe ont été écrits des centaines d’années avant la naissance du Christ. C’est une sacrée prédiction, quand même !

 

Et puis on a Paul, dont on a entendu le début de la lettre aux Romains, quelques années après la mort du Christ, Paul qui s’extasie devant cette « bonne nouvelle », comme il le dit, concernant le Fils de Dieu.

Il est né de la chair, dit Paul. C’est une façon de dire qu’il avait une maman bien humaine, comme chacune et chacun de nous, c’est un point commun que nous avons tous…

 

Jésus est né comme tous les humains de l’époque, sans césarienne, sans anesthésie, sans une magnifique maternité avec des infirmières toutes gentilles qui encouragent et qui soulagent la maman. Elle a accouché là, dans une crèche avec des animaux. Autre réalité que nous connaissons bien, ici, dans nos montagnes… Jésus n’est pas arrivé dans une école polytechnique, hein ! Il est arrivé près des bergers, avec des moutons… y avait pas de loup… heureusement d’ailleurs ! Il s’est fait l’un de nous ! Pensons-y plus souvent ! Il a voulu embrasser une réalité que nous connaissons bien !

 

Et puis Paul le dit aussi, selon la chair, il est né de la race de David, mais il est aussi né selon l’Esprit qui sanctifie. Humain et Divin. Et le mot qu’utilise Paul est clairement l’expression pour parler de l’Esprit-Saint. Jésus s’est fait l’un de nous tout en étant Dieu, c’est unique, chers Amis.

 

Et puis bien sûr après Paul il y avait l’Evangile, que Matthieu a écrit environ 40 ans après la mort du Christ. Et Matthieu précise exactement la même chose, vous l’avez entendu.

« Voici quelle fut l’origine de Jésus-Christ. Marie, la mère de Jésus, et l’action de l’Esprit Saint. » Humain et Divin.

 

 

On en a tellement pris l’habitude que ça ne nous fait plus trop vibrer ça… je le vois bien à vos regards…

 

« Oui, bon… humain et divin, ok d’accord. Et alors? »

 

!!

 

Et alors ? Mais c’est une Révolution, chers Amis ! Prenons-en conscience ! C’est une Révolution qui redébarque dans nos coeurs tous les ans depuis 2000 ans !

 

Une Révolution qui a été tellement immense qu’elle a conquis deux milliards et demi de personnes sur notre petite planète, la plus grande religion au monde – et de loin. Et qui continue à grandir, entre nous soit dit. Pas chez nous, en Europe, on n’a pas tout compris, mais partout dans le monde les Chrétiens continuent à augmenter. On est passés – excusez-moi – de 12 à deux milliards et demi !

 

 

Je me demande quel bonus on devrait réclamer à nos banques si on appliquait les mêmes standards ! On est passés de 12 à 2 milliards et demi ! En deux mille ans, d’accord. Mais faut le faire, excusez-moi ! On est les seuls…

 

Nous avons un Dieu qui aime tellement les humains qu’il décide de venir vivre parmi nous, et pas en grand magicien, en Superman, en Harry Potter, non… en petit bébé. Et ça non plus, vous ne le trouverez pas ailleurs, c’est unique.

 

Et puis il est allé jusqu’à mourir – et ça non plus vous ne le trouverez pas ailleurs, et c’est l’autre point commun que nous avons tous : nous allons tous mourir ! Il a voulu se faire tellement l’un de nous qu’il est aussi passé par là…

 

Pensons-y de temps en temps, c’est un Dieu qui nous comprend, qui sait ce que nous vivons et ce que nous avons à vivre…

 

J’ai parlé récemment avec quelqu’un qui a redécouvert la foi chrétienne à l’âge adulte. Et il me disait « mais comment les chrétiens peuvent-ils être blasés d’un truc pareil ?? C’est tout simplement GENIAL, c’est INOUI, c’est UNIQUE au monde ! ».

 

Alors évidemment pour l’annoncer dans les lectures de chaque célébration, le Christ pleinement humain et pleinement divin, il compte sur des humains, sur nous comme Cécile tout à l’heure, il compte sur des lecteurs, des lectrices.

 

Et puis,  pour l’offrir en nourriture – autre particularité de notre foi chrétienne unique : Dieu se donne en nourriture – pour l’offrir en nourriture comme tout à l’heure, il compte sur des humains, sur des auxiliaires de l’eucharistie.

 

Dans les deux cas si ces gens-là sont blasés c’est terrible ! Ils deviennent des contre-signes ! C’est pas le cas de notre lectrice ce matin, Dieu merci ! Mais si ces gens-là sont blasés, ils deviennent des contre-signes !

 

Si on vous proclame les lectures en disant : [ton d’enterrement] je vous annonce une grande joie. Christ est né. Alléluia. Dieu est parmi nous. C’est merveilleux. Parole du Seigneur… » mais on PLEURE là !! Et c’est du vécu, je vous assure, hein ! – pas ici… mais c’est du vécu.

 

Ici on a de bonnes lectrices, qui mettent du ton, qui croient à ce qu’elles annoncent ! C’est la vie éternelle qu’on annonce, c’est pas rien !

 

Et si on vient nous donner le corps du Christ tout à l’heure devant cette table, en disant : « [ton monocorde] Le-corps-du-Christ-le-corps-du-Christ-le-corps-du-Christ… » mais on est où, là ? Autant être joyeux de distribuer le Christ !

 

Et autant être joyeux de le recevoir, chers Amis… Ah oui ! Je suis toujours effaré de voir les têtes de certains fidèles qui viennent recevoir l’Eucharistie. Des fois j’ai peur ! J’ai l’impression que c’est un de ces vieux sirops pour la toux que je vous donne, vous savez, avec un goût épouvantable, tellement ça a l’air grave ou inquiétant de venir recevoir Jésus.

 

–      Le Corps du Christ !

–      [inquiet] Amen… qu’est-ce qui va m’arriver ??

–      Heu… rien, la vie éternelle, c’est tout… C’est peut-être pas mal de s’en réjouir, hein !

 

D’autres fois j’ai l’impression que c’est un truc habituel, un jeton de parking… ou un jeton du Loto qu’on a repioché parce qu’on n’en a pas assez.

 

–      Le Corps du Christ !

–      [blasé] Amen…

 

Quand on ne dit pas « Merci » ! C’est pire encore !

 

« Amen » ça veut dire « J’y crois », « Je crois que c’est le Seigneur que je reçois » ! Alors que « Merci » dans ce cas-là c’est d’une faiblesse épouvantable ! « Ouais, merci mon gars, tchô bonne ! A la prochaine ! » C’est pas ça… !

 

C’est le Christ qu’on reçoit, c’est pour ça d’ailleurs qu’on lui fait un trône avec nos mains, parce qu’on a conscience de ce que l’on reçoit… On le chope pas au vol comme ça [geste d’attraper l’hostie des mains du prêtre] !  On l’accueille, on lui fait un trône, c’est ça le sens du geste de la communion. C’est unique d’avoir un Dieu qui se veut si proche de nous qu’il vient en nous, chers Amis ! C’est unique !

 

C’est la VIE ETERNELLE que nous recevons dans le Christ, QUELLE JOIE !!

 

Alors chers Amis, comme nous avons chassé la mauvaise foi, la médisance, le fait de râler sur tout et rien, chassons aussi de nos esprits le fait d’être blasés de tout cela. Soyons tous des témoins de cette bonne nouvelle, nous le sommes de par notre baptême ! Soyons fiers de l’avoir reçu, ce baptême, et d’avoir reçu cette bonne nouvelle, fiers de la transmettre à notre tour, fiers de recevoir notre Dieu en nous par l’Eucharistie, soyons des Chrétiens heureux et fiers de l’être.

 

Amen !

 

 

 

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Evolène, dimanche 18 décembre 2016, 10.30

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