La carte de vœux du Seigneur

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Photo DR : Fotolia

 

Homélie pour le 2e dimanche TO, année A

 

Isaïe 49,3.5-6  /  Psaume 39  /  1Co 1, 1-3 / Jean 1,29-34

 

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Chers Amis,

 

 

J’ai reçu une enveloppe de la police, l’autre jour. Alors forcément, on se dit « ça y est, qu’est-ce que j’ai encore fait ?? »

 

Et puis en fait c’était leur carte de vœux, avec un petit mot sympathique du Commandant Christian…

 

On en reçoit beaucoup, des cartes, ces temps, de ces petites cartes qui font chaud au coeur. Des fois elles arrivent encore fin janvier – on a encore le droit paraît-il – des fois elles sont tout à fait classiques, avec une belle image, un message imprimé qui nous souhaite le meilleur pour l’année à venir, et puis des fois aussi elles nous touchent plus particulièrement parce que la personne qui les envoie se rappelle à notre bon souvenir, parce qu’il y a un petit mot écrit à la main qui nous va droit au coeur, parce que la photo de famille qui l’accompagne nous sourit et nous amène ces visages qu’on aime…

 

Je me rappelle qu’il y a quelques années, en regardant la bonne centaine de cartes de vœux débarquée en quelques jours cette année-là, et exposées dans mon bureau, un couple de fiancés s’extasiait. Ils me disaient : « Wow ! Des conseillers d’Etat, des conseillers nationaux, des artistes, des évêques… Jean-Jacques Goldman, le Pape François… Vous êtes un homme important ! », m’ont-ils dit !

 

Comme si l’importance se mesurait au nombre de cartes de vœux qu’on reçoit, ou aux prénoms qui les signent. C’est absurde !

 

J’ai ri… D’abord parce que je ne suis pas du tout un homme important, ça se saurait ! Le cimetière est rempli de personnes qui se croyaient importantes, irremplaçables…

 

Vous savez ces membres de société qui, lorsqu’ils quittent leur place, vous disent « Ils verront bien s’ils trouvent dans le village ! Ils trouveront pas ! »… Et puis en fait, on trouve, hein… avec un peu plus d’humilité au passage, d’ailleurs, du coup…

 

Nous, les prêtres, nous ne sommes pas des hommes importants. Je ne suis qu’un serviteur, tout simplement.

 

Mais c’est vrai que j’ai la chance d’avoir l’amitié de toutes ces personnes, et notamment des gens du monde du spectacle que j’ai connus jadis, voilà pourquoi je souris à toutes ces cartes de vœux qui m’arrivent chaque année, y compris celles qui viennent de gens « importants »…

 

Mais je souris aussi parce que la plus belle des cartes de vœux chaque année, c’est celle que nous envoie Dieu. Et il vient de nous l’envoyer, chers Amis.

 

Vous n’avez peut-être pas fait attention mais c’est dans les textes d’aujourd’hui que se trouve la carte de vœux du Seigneur.

 

D’abord il y avait notre espoir de la recevoir, cette carte. C’était le psaume qui le disait: « D’un grand espoir, j’espérais le Seigneur ! »

 

Et puis il y avait la carte elle-même, avec une belle image dessus, une belle image de notre Sauveur. C’est l’Evangile qui nous la donnait : « Voici l’Agneau de Dieu » nous disait Jean-Baptiste, dans l’Evangile. C’est ce que l’on voit en premier, l’image de la carte.

 

Ensuite, au dos, il y avait le texte imprimé, classique, mais beau, envoyé par Paul de la part de Dieu. Comme d’habitude d’ailleurs dans ces cartes, ce texte ne comportait pas de verbe, vous avez peut-être remarqué dans la lettre de Paul : « Grâce et paix avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur ! » disait Paul. C’est beau, comme vœu pour l’an nouveau !

 

Ça part bien ! Une belle image, un beau message imprimé… Mais comme chaque fois, c’est le petit message rajouté à la main qui donnait toute sa saveur à la carte de vœux du Seigneur.

 

Et ce petit message, il était dans la première lecture. C’est le prophète Isaïe qui nous l’adressait, de la part de Dieu : « Tu es mon serviteur, disait ce message. Dieu est ta force. Et tu as du prix à ses yeux. » Voilà qui fait plaisir à lire pour entamer une nouvelle année !

 

Elle est belle, cette carte de vœux du Seigneur. L’Agneau de Dieu tant espéré nous offre grâce et paix pour 2017, et nous rappelle que nous sommes ses serviteurs, que nous avons du prix à ses yeux, qu’il est notre force ! Magnifique !

 

Je crois que je vais déposer délicatement cette carte-ci entre les vœux d’Yves Duteil d’un côté et ceux venus de Rome de l’autre côté. Pour lui donner de l’importance. Pour que les gens que je reçois dans mon bureau la voient, celle-là, aussi.

 

Mais bien sûr, que seraient les voeux si l’on n’y répondait pas ? On reçoit des vœux, on y répond, c’est la moindre des politesses !

 

Comment répondrons-nous à la belle carte de vœux du Seigneur, chers Amis ? Comment lui répondre ?

 

Oh je suis sûr que chacune et chacun de vous saura le faire à sa manière. Peut-être même l’avez-vous déjà fait. Mais voici une ou deux idées pour répondre aux vœux du Seigneur…

 

On pourrait par exemple répondre en priant pour l’unité des Chrétiens, au seuil de cette semaine mondiale œcuménique qui s’ouvre chaque année le 18 janvier, c’est dans trois jours…

 

On pourrait aussi, pourquoi pas, prier pour la paix. Ce serait une bonne manière de répondre au Seigneur. Prier pour la paix, en ce temps de violences syriennes notamment…

 

On pourrait aussi prier pour ceux qui ont de vrais problèmes un peu plus graves que les frasques d’un nouveau président américain ou que les disputes primaires françaises pour savoir qui va perdre la prochaine élection… Il y a des gens qui ont des problèmes plus importants.

 

On pourrait donc prier pour ceux qui meurent dans la rue alors qu’il fait froid, par exemple, prier pour ceux qui n’ont pas assez à manger cet hiver, par exemple. Ce serait une belle manière de répondre aux vœux de Dieu.

 

Oui, chers Amis, je pense que la prière sera certainement notre plus belle réponse à la carte de vœux de notre Dieu.

 

Et toi aussi, Seigneur, tu as du prix à nos yeux ! Nous te souhaitons, à toi aussi, le meilleur pour cette nouvelle année 2017, puissions-nous te voir plus souvent cette année, nous retrouver plus souvent autour de cette table eucharistique, et surtout, surtout, que tous tes souhaits à toi se réalisent !

 

 

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La Sage, samedi 14 janvier 2017, 20.00

 

Hérémence, dimanche 15 janvier 2017, 9.00 (version enregistrée)

 

Et dans une version légèrement différente jadis :

 

Lens, samedi 18 janvier 2014, 18.30

 

Chermignon-Bas, dimanche 19 janvier 2014, 9.00

 

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