La Noël de l’été invite à d’autres fêtes

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Photo : Fête Nationale à Montréal, également le 24 juin

 

Homélie pour la solennité de la Saint Jean-Baptiste

 

Isaïe 49,1-6 / Psaume 138(139)  /  Actes 3,22-26 / Luc 1,57-66.80

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

 

Il me semble qu’on est bien, sous ce ciel bleu, sous ce soleil, pour fêter la St Jean de l’été, non ?

 

Si mon Papa était là, ce matin avec nous, lui qui n’aime pas le soleil, il ne manquerait pas de nous rappeler que – ouf, heureusement ! – les jours ont commencé à raccourcir !

 

Et c’est bien vrai, nous le savons bien. Depuis le solstice d’été, jeudi 21 juin, cette année à 12.07 précises, les jours raccourcissent et nous emmènent vers l’hiver.

 

Et moi, c’est l’inverse, c’est le 21 décembre, au solstice d’hiver, que je me réjouis de voir les jours commencer à se rallonger un peu pour nous emmener vers la chaleur de l’été !

 

Il y a comme ça deux sortes de personnes, et certainement appartenez-vous à l’une ou à l’autre… Les gens qui se réjouissent le 21 décembre et ceux qui se réjouissent le 21 juin.

 

Et ces personnes sont pile dans ce que nous célébrons ce matin. Les deux fêtes se répondent. Celle du 24 juin, la Saint Jean-Baptiste, celle du 24 décembre, la Nativité du Christ.

 

Et ce n’est pas un hasard si elles sont toutes les deux juste après le solstice. Celui d’été pour Jean. Celui d’hiver pour Jésus.

 

L’un de mes frères est né le 24 juin. Et il nous taquine toujours avec ça, en famille. Il nous dit « C’est facile de retenir mon anniversaire, c’est six mois avant Noël ou six mois après, comme vous voulez. En plus c’est très équilibré pour les cadeaux, c’est parfait ! »

 

Et effectivement, le cadeau de la naissance de Jean le Baptiste, le 24 juin, appelle le cadeau suprême que sera la naissance du Christ, le 24 décembre. Mais vous savez que ces nombres et ces dates sont symboliques ! On ne sait pas du tout si Jésus est né un 24 décembre à minuit, on ne sait pas du tout si Jean-Baptiste est bien né un 24 juin. C’est symbolique avant tout. Cela a été choisi pour que ces deux dates se répondent, en miroir l’une de l’autre.

 

La lumière maximale de l’été – la Noël de l’été comme on appelle parfois la St Jean Baptiste – cette lumière fêtée par les feux de la St Jean, par le soleil à son maximum, cette lumière appelle la lumière plus grande encore qui va se lever au milieu de la sombre nuit de l’hiver.

 

Comme ils l’avaient déjà fait dans le ventre de leurs mamans respectives, Elisabeth et Marie, les cousins Jean et Jésus se répondent, communiquent entre eux jusque dans les dates de leurs naissances, en miroir l’une de l’autre.

 

Je dis « Jean » parce que c’est son prénom, vous l’avez entendu dans l’Evangile. Jean – Yohanan en hébreu, ce qui signifie « Dieu fait grâce ». Dans la deuxième lecture, Paul nous donnait aussi son surnom, « le Précurseu», celui qui vient avant, celui qui est chargé d’annoncer le Christ.

 

Et son autre surnom est lié à son activité – le Baptiste, celui qui baptise.

 

C’est devenu, depuis, un vrai prénom, bien sûr, il y a des gens qui s’appellent Baptiste – bonne fête s’il y en a ici ! – mais au départ c’est simplement son activité, il baptise, c’est le Baptiste. Comme pour ma part mon nom de famille, Lafargue, est lié à l’activité des mes tout premiers ancêtres, qui étaient forcément forgerons. Ça vient de « La Forge ». Exactement comme les Moulin étaient meuniers, pour les tout premiers d’entre eux, les Dupont aussi parce que le meunier habitait toujours à côté d’un pont. Les Duc étaient favorables au Duc de Savoie, lors même que les Evéquoz soutenaient l’Evêque.

 

Chacun de nos noms a son histoire, nous le savons bien – et j’espère que vous connaissez la vôtre !

 

Chacun de nos prénoms a son histoire aussi, que de belles histoires, souvent !

 

Aimons nos prénoms, chers Amis ! Tous nos prénoms, l’officiel, le deuxième pour ceux qui en ont deux, le troisième si, comme moi, vous en avez trois. Aimons notre identité parce que c’est lorsque nous rendons son identité à quelqu’un que cela rend libre.

 

C’est exactement ce qui s’est passé avec le vieux Zacharie, qui était muet vous le savez, pendant la grossesse de son épouse. Le père de Jean-Baptiste était muet et sa parole va se libérer au moment précis où il donne son identité à son fils.

 

Rendons leur identité aux gens, chers Amis. Nous sommes tellement prompts à coller des étiquettes sur les visages des gens. Et on les colle, ces étiquettes, en fonction de leurs défauts, bien souvent. Ça m’est encore arrivé hier, je ne suis pas mieux que vous ! Dans une discussion, j’ai mal parlé d’une personne que j’aime pourtant beaucoup, en lui collant une étiquette liée à son principal défaut.

 

On ne devrait pas faire ça, on ne devrait pas ! C’est pas digne de notre identité de chrétiens.

 

Le prénom de chacun, voilà notre belle identité, donnée par nos parents au tout début de notre vie. Aimons-les, nos prénoms !

 

Peut-être d’ailleurs que, comme moi, vous connaissez d’ailleurs l’autre prénom, celui que vous auriez porté si vous aviez été du sexe opposé au vôtre. Moi je me serais appelé Sarah, si j’avais été une fille.

 

Les parents ne savent parfois qu’au tout dernier moment quel est le prénom de leur enfant, et parfois même après la naissance. Il arrive même qu’ils changent d’idée au dernier moment, exactement comme Elisabeth et Zacharie.

 

Mais Dieu, lui, connaît notre prénom depuis avant notre naissance, il connaît notre identité dès le ventre maternel, c’est notre première lecture, le livre d’Isaïe, ainsi que le psaume qui évoquaient cette idée-là.

 

Voilà un beau et grand mystère, chers Amis !

 

Même si nos parents ne savent pas encore comment ils vont nous appeler, Dieu, lui, le sait déjà. Il nous connaît par notre prénom dès avant notre naissance, dès le ventre maternel.

 

Voilà une raison de plus de protéger à tout prix toute vie à naître. Nous sommes précieux aux yeux de Dieu bien avant notre naissance.

 

Alors en cette fête du Baptiste, je propose aussi d’honorer notre baptême, le jour où nous avons reçu notre identité Chrétienne, j’espère que vous connaissez la date de votre baptême ! Je vous rassure, moi je ne la connaissais pas, j’ai dû vérifier !

 

Mais si vous la connaissez, tant mieux pour vous, et si vous ne la connaissez pas : un petit coup de fil à la paroisse dans laquelle vous avez été baptisé, on regarde le registre et on vous la donne !

 

C’est très important, la date de votre baptême ! Vous devez la fêter comme votre anniversaire de naissance, c’est le jour où vous avez reçu votre identité chrétienne, c’est capital de fêter cette date-là. Et d’ailleurs si possible, c’est votre Parrain ou votre Marraine qui devrait s’en souvenir et vous fêter ce jour-là, quand on les a encore parmi nous évidemment.

 

Tout comme j’espère que vous fêtez aussi la date de votre fête, celle de la naissance de votre Saint Patron, de votre Sainte Patronne, dont vous connaissez la date, l’histoire…

 

Sinon, là aussi, il suffit d’aller voir par exemple dans un certain nombre de livres ou sur Internet. Vous allez sur le site « Nominis », c’est facile, « Nominis », vous tapez votre prénom et vous allez voir le saint patron qui vous correspond, toute son histoire et la date de sa fête que vous fêterez désormais si vous ne le faisiez pas encore.

 

Toute fête en appelle une autre, voyez-vous, exactement comme la St Jean appelle la Nativité, la Noël de l’été annonce la Noël de l’hiver.

 

Que de dates à fêter dans nos vies Chers Amis ! Bonne fête à la communauté d’Evolène qui célèbre son saint patron !

 

Bona Feiz a Tuix ! 

[NB : Bonne fête à tous, en patois d’Evolène]

 

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Evolène, dimanche 24 juin 2018, 10.00

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