Nécessaire douceur sur la neige et en Avent

Classé dans : Avent, Bible, Homélies | 0
Imprimer

Photo libre de droits : Pixabay

 

Homélie pour le 2e dimanche de l’Avent C

Baruch 5,1-9 / Psaume 125  /  Philippiens 1,4-6.8-11 / Luc 3,1-6

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

 

Chers Amis,

 

La neige est là ! Elle arrive !

 

Les enfants se réjouissent… les adultes, qui sont parfois de grands enfants, se réjouissent aussi. Mais pour nous, les adultes, l’arrivée de la neige signifie aussi quelques petits inconvénients, n’est-ce pas ? Ressortir les pelles à neige, les pneus neige, en espérant que vous les ayez mis…

 

Mais la neige signifie aussi toute la douceur qui l’accompagne… La douceur, oui. Y compris la douceur des pneus neige et celle des pelles à neige…

 

Je m’explique. Quand on vit en montagne comme nous, on sait bien que sur la neige, on doit conduire avec douceur. Et du coup, ça passe tout seul…

 

Moi qui fais à peu près un millier de kilomètres chaque mois dans cette vallée, je n’ai jamais eu de 4×4 de toute ma vie et je n’en aurai jamais, d’abord je n’ai pas les moyens, ensuite ça ne me sert à rien !

 

Je n’ai jamais mis les chaînes dans la vallée, jamais ! D’abord parce que la voirie fait TRES BIEN son travail, il faut le leur redire ! Mais ensuite et simplement parce que ça ne sert à rien d’avoir 4 fois plus de puissance sur la neige ! Au contraire. Plus on a de puissance, plus on est nerveux, plus ça patine ! Plus on roule sec, plus on met de puissance et plus on risque la glissade, on le sait bien quand on a appris à conduire sur la neige.

 

Les 4×4, c’est pour les gens des villes, ils ont besoin de ça, eux, pour se sentir rassurés sur la neige. Mais c’est plus dangereux, un 4×4, sur la neige, en réalité. On risque de patiner beaucoup plus !

 

Ah, pour ça il faut avoir appris à conduire sur la neige, évidemment ! Avec douceur. Et là vous pouvez avoir une pauvre petite voiture comme la mienne, ça passe sans aucun problème.

 

Et c’est exactement la même chose avec la pelle à neige, vous le savez comme moi, vous qui l’utilisez régulièrement. Plus on fait de gestes brusques et moins ça va ! C’est tout un art de peller la neige, et ça passe par une certaine douceur du pied qui appuie sur la pelle, une certaine douceur dans le bras qui fait pivoter fermement mais tranquillement le manche, sans quoi ça bloque. C’est une évidence.

 

Sur la neige, on progresse avec douceur. Avec Amour, disait Paul dans la deuxième lecture : « Dans ma prière, disait-il, je demande que votre amour vous fasse progresser. »

 

C’est l’Amour qui nous fait avancer, pas la colère. D’ailleurs on le sait bien : quand on s’énerve, que ce soit au volant ou avec une pelle en main, ça ne va pas mieux !

 

C’est l’Amour qui nous fait progresser…

 

Alors vous me direz que Paul ne parlait pas de route, ni de neige – il n’a pas dû la voir souvent, la neige, lui ! – il parlait de connaissance. D’accord. Mais la connaissance est un chemin, et l’ignorance est parfois la neige qui tombe sur ce chemin de la connaissance, la page blanche qui nous fait peur.

 

Par ailleurs, les autres textes de ce jour, je vous le disais en commençant cette eucharistie, nous parlaient de routes à aplanir.

 

Baruch, le prophète, parlait de terre aplanie dans la première lecture.

 

Luc, dans l’Evangile, rappelait les mots du prophète Isaïe qui nous demande de préparer le chemin du Seigneur, de rendre droit ses sentiers, d’aplanir les chemins rocailleux.

 

En gros, il s’agit de rendre le chemin plus facile, plus aisé. Que ce soit le chemin de notre connaissance, que ce soit celui de la Foi, que ce celui du Seigneur qui vient nous visiter.

 

Et pour cela, il faut de la douceur. De la douceur et de la joie, ce mot qui revenait comme un refrain dans notre psaume d’aujourd’hui.

 

Essayez de peller la neige en râlant, ça n’ira pas plus vite. Faites-le avec joie, ça n’ira pas plus vite non plus, on est d’accord, mais le temps passera un peu plus vite quand même.

 

L’Avent, Chers Amis, c’est un temps de douceur. Un temps de douceur aussi pour nos cinq sens. Ça sent la mandarine, la bougie, le vin chaud. On voit de jolies lumières dans nos rues. On commence à entendre les chants de Noël au loin, mais ils sont encore un peu ouatés par la neige qui tombe. Nos papilles goûtent à la douceur des pains d’épices et des fondants au chocolat. Et on ressort tant de choses qui sont agréables au toucher, les confortables couvertures de l’hiver, les jolis tissus de Noël, les doudounes, les gants en laine… Tout est douceur pendant ce temps de l’Avent.

 

Alors qu’il y a tant de violences autour de nous, à la télévision, dans les médias, dans les journaux, essayons de vivre ce temps de l’Avent avec douceur, chers Amis.

 

La douceur, c’est le seul moyen d’avancer quand il y a de la neige. La douceur, c’est le meilleur remède contre l’adversité. La douceur… voilà ce que notre Eglise, ce que chacun de ses membres devrait transmettre en ce temps béni et doux de l’Avent.

___________________________________________

Hérémence, 9 décembre 2018, 9.00

Imprimer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.