Homélie pour le 1er dimanche de l’Avent, B
Isaïe 63,16b-17.19b;64,2b-7 / Psaume 79(80) / 1Corinthiens 1,3-9 / Marc 13, 33-37
Voilà, Chers Amis,
Nous venons d’entendre pour la première fois de l’année le nouvel évangile, l’Evangile de Marc, puisque cette année « B » – puisqu’ainsi on l’appelle, dans le jargon liturgique – c’est celle où nous lisons Marc, l’évangile le plus court, peut-être l’un des plus nets, l’un des plus clairs pour nous annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus.
Alors je m’adresse à vous, les enfants, d’abord.
Peut-être êtes-vous comme j’étais lorsque j’avais votre âge… Les enfants et les ados, d’ailleurs.
J’aimerais vous poser une question, en ce sens : est-ce que vous aimez aller au lit, les plus petits ? Et même les plus grands, pourquoi pas ! Est-ce que vous aimez aller au lit le soir ?…
Je suis persuadé qu’il y a un immense pourcentage de « non » qui s’expriment derrière les écrans de vos ordinateurs, à la maison.
Non, vous n’aimez pas aller dormir. Une majorité d’entre vous est dans ce cas. Et rassurez-vous : j’étais comme vous, je n’aimais pas du tout aller dormir, je ne voulais jamais dormir. J’avais toujours plein de choses à dire à mes parents, des choses à lire, des choses à inventer.
Mais ça n’a pas beaucoup changé, vous savez. Ah non ! A chaque fois que je passe chez mes parents, qui habitent Genève, mon papa me dit de ne pas me coucher trop tard et je reste quand même des heures à discuter avec eux. J’y étais vendredi soir, et ça n’a pas raté. Passé minuit, Maman m’a dit : « Tu sais… il est tard… »
Et quand je suis chez moi, à la cure à Aigle, ce n’est pas mieux. Je lis, comme hier soir, jusqu’à très tard, en oubliant qu’à six heures du matin je suis debout.
Je n’aime pas aller dormir. Je n’aime pas aller me coucher le soir. J’aime écrire, lire le soir, j’aime VEILLER tard.
C’est une très belle chanson de Jean-Jacques Goldman, « Veiller tard ».
« Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines, ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard… »
Et c’est vrai qu’il n’y a AUCUNE BONNE RAISON de rester à veiller tard, surtout pas quand on se lève tôt. Parce qu’on va être fatigué, après !
La seule raison en fait, c’est qu’il n’y en a pas, comme le disait Goldman.
Veiller tard, nos parents nous le disent, ce n’est pas forcément une bonne chose. Justement parce qu’il nous faut dormir, c’est important dans la vie.
Et pourtant, vous l’avez entendu dans l’Evangile, c’est précisément ce que Jésus nous demande : il nous dit « VEILLEZ ! »
Alors là, j’imagine la tête des parents qui nous suivent ce matin et qui entendent ça, et qui se disent : « Ah ben bravo ! Nous on essaie de faire en sorte de les coucher tôt, et à la messe, on leur dit que même Jésus dit qu’il faut veiller, c’est malin, hein ! Franchement ! »
Mais ce n’est peut-être pas tout à fait ça que Jésus a voulu nous dire quand il nous demande de veiller.
Il ne s’agit pas de rester des heures à s’envoyer des messages depuis notre chambre, à lire, à regarder nos tablettes, à discuter… Une fois de plus, comme très-très souvent avec Jésus, il ne s’agit pas tellement de quelque chose à FAIRE… il s’agit de quelqu’un à ETRE.
Il s’agit d’ÊTRE VEILLEURS.
Demandons-nous alors ce que c’est qu’un veilleur…
Un veilleur, c’est d’abord quelqu’un qui attend… Est-ce qu’on attend quelque chose ?
…Eh oui, bien sûr, les enfants vous nous l’avez dit au début de cette célébration : on attend Noël, pendant le temps de l’Avent.
En même temps, bon, on sait très bien que c’est le 25, Noël ! On ne va pas tomber de notre chaise le jour où la page du calendrier arrivera sur « 25 », on ne va pas se dire :
- Quelle surprise, c’est Noël !
Non, on le sait bien… On sait très bien que notre Seigneur revient chaque année, à Noël.
Et puis les autres textes que nous avons entendus aujourd’hui, grâce à Fabienne, nous le disaient très bien, au cas où nous l’aurions oublié.
Le prophète Isaïe: « Reviens, Seigneur ! » Le psaume : « Dieu de l’univers, reviens ! » La lettre de Paul aux Corinthiens : « Vous attendez, mais Dieu est fidèle. » Il va revenir.
On sait qu’il va venir. Du coup on se dit parfois qu’on n’a peut-être pas besoin de veiller les premiers jours de l’Avent. On n’a qu’à surveiller quand le calendrier arrivera à 17,18,19… ou même peut-être on n’a qu’à attendre le 23 ou le 24, ça ira très bien…
Oui mais ce n’est pas que cela être veilleur. Ça n’est pas SUR-veiller le calendrier, c’est VEILLER-sur.
Ce n’est pas la même chose !
Quand on passe le préfixe de l’autre côté et qu’il devient suffixe, on n’est plus dans le SUR-veiller, on est dans le veiller-SUR
Etre veilleur, c’est faire attention à ce qui se passe autour de nous. Non pas comme des commères, vous savez ces dames qui sont à la fenêtre et qui regardent tout ce qui se passe dans le village, qui disent : « Oh là là, mais l’autre en face, il est rentré à des heures hier soir, mais des chôôôôses pareilles… » ! ça c’est SUR-veiller. Mais c’est pas ça, être veilleur !
Être veilleur c’est veiller-sur. Veiller sur quelqu’un.
Et veiller sur quelqu’un, c’est aussi le conseiller, l’éclairer. Veiller, c’est passer la lumière autour de nous. L’allumer, peu à peu.
Quel beau temps, l’Avent, pour veiller un peu plus les uns sur les autres, essayer d’éclairer leur chemin… Offrir de l’espérance autour de nous.
Quel beau temps, le temps de l’Avent, pour accueillir un petit peu plus Jésus TOUS LES JOURS, pas seulement le 25, pour lui faire une petite place dans nos cœurs, et une place de plus en plus grande, pour décorer nos cœurs aussi bien que nous décorons nos rues et nos maisons !
C’est vrai, dans nos cœurs aussi il faudrait mettre des petites lumières, des guirlandes, des bougies… il a besoin d’être décoré, parce que c’est la plus belle crèche qui existe, notre cœur, pour y accueillir Jésus le 25. Prenons le temps de le décorer, ce cœur. Et décorons-le d’espérance, pour ne pas avoir peur. Notamment de ce satané virus.
Tous les jours jusqu’à Noël, sur notre chaîne YouTube, nous allons vous montrer comment les gens de nos paroisses vivent l’espérance. Nous allons avoir des témoins de l’espérance, des messages d’espérance.
Vous nous suivrez, j’espère, dès mardi matin : tous les matins à sept heures vous aurez une petite vidéo qui indiquera comment est-ce qu’on peut vivre l’espérance. Parce que c’est ça aussi, veiller-sur…
Quel beau temps, l’Avent, pour accueillir Jésus dans le visage de ces 24 personnes de nos paroisses qui vont nous dire comment, elles, elles espèrent. Comment elles, elles n’ont pas peur.
Etre veilleur au sens de Jésus, ce n’est donc pas veiller tard, jusqu’après minuit, Chers Amis. C’est plutôt veiller tôt, dès le début de l’Avent. Ce n’est pas surveiller, c’est plutôt veiller-sur veiller sur celles et ceux qui nous entourent.
Devenons veilleurs en ce sens, chers Amis. Alors nous serons prêts pour la venue de notre Sauveur.
Et en devenant veilleurs, nous allons devenir meilleurs. Il n’y a qu’une lettre de différence, mais l’un mène forcément à l’autre.
Bel Avent à Tous !
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YouTube, dimanche 29 novembre 2020, 10.00
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Et jadis, dans une version sensiblement différente :
Vex, samedi 2 décembre 2017, 18.30
Hérémence, dimanche 3 décembre 2017, 10.00
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