De Naïm à Lourdes, les miracles continuent

Classé dans : Actu, Bible, Homélies, Temps ordinaire | 2
Imprimer
Photo DR : www.shutterstock.com

Homélie pour le 10e dimanche TO, année C

1 Rois 17,17-24 / Psaume 29 / Galates 1,11-19 / Luc 7,11-17

 

> Pour ECOUTER l’homélie, cliquer sur la flèche ci-dessous :

Chers Amis,

J’étais à un mariage hier après-midi – comme cela m’arrive presque tous les samedis de l’été d’ailleurs – un beau mariage, vous pouvez prier pour ces jeunes mariés, Coralie et Bastian.

Et ils avaient choisi, comme cela arrive régulièrement, ils avaient choisi l’évangile des noces de Cana, pour leur messe de mariage.

Vous connaissez cet Evangile, le fameux miracle des Valaisans, c’est-à-dire l’eau changée en vin – qu’est-ce qu’on aimerait pouvoir faire ça, nous ici, d’autant plus que l’Evangile nous précise que c’est du très bon vin.

C’est bien de choisir un miracle pour célébrer un mariage. Nous en avons entendu deux autres dans les textes d’aujourd’hui, deux autres miracles, je vais y revenir.

Et c’est très bien de choisir un Evangile qui parle de noces lorsqu’on célèbre un mariage.

Mais ce que je redoutais est arrivé – cela arrive à peu près à chaque fois que des mariés choisissent les noces de Cana. Arrive le moment de l’apéro, et comme à mon habitude puisque j’avais encore une messe à célébrer et une réunion, j’ai pris un verre d’eau…

Et là, comme à chaque fois, un convive vient me taper sur l’épaule en disant : « Ha, ça fait un petit moment que je regarde le curé, il a un verre d’eau, mais y a rien qui se passe ! »

…L’humour des fidèles est parfois désopilant. C’est comme celui qui, à chaque apéro, me dit : « Ha, ça fait un moment qu’on attendait, toi t’as déjà eu un verre pendant la messe, vivement qu’on en ait un nous ! » Qu’est-ce qu’on rigole !…

En l’occurrence, l’homme attendait que je change mon verre d’eau en vin, vous l’avez compris, sur le ton de la plaisanterie. Et pourtant on a discuté un petit peu « miracles » avec cet homme. Et je me suis rendu compte que derrière sa boutade il y avait notre façon moderne de voir les miracles de la Bible.

En somme, on se dit : « Oui, c’est bien gentil… ce sont des vieux textes. On n’est pas tout à fait sûrs que ce soit passé comme ça, faudrait vérifier… » On trouve d’ailleurs des explications scientifiques à certains miracles, c’est tout à fait édifiant quand vous lisez certains livres qui vous disent que « oui, mais bon, y avait sûrement une raison… »

Comme si on voulait laïciser le miracle, comme si on voulait aplatir son côté miraculeux, comme si on voulait le rendre scientifique.

Derrière ce genre de remarques il y a un manque de foi évident de notre société par rapport à ce qui est miraculeux. On y croit beaucoup moins aujourd’hui que jadis.

Et pourtant, la Bible est constellée de miracles. Nous avons entendu deux histoires de miracles, et pas n’importe lesquelles : deux résurrections ! C’est quand même pas mal, comme miracle, une résurrection ! Résurrection, dans les deux cas, de l’enfant d’une veuve.

Et à l’époque de Jésus autant qu’à l’époque d’Elie, lorsqu’on était veuve on était mise à l’écart, c’était une situation extrêmement douloureuse – loin de moi l’idée de prétendre que la situation des veuves n’est pas douloureuse aujourd’hui, vous m’entendez bien – mais à l’époque c’était beaucoup plus difficile encore car ces personnes n’avaient plus aucune ressource financière et elles étaient mises à l’écart par la population. C’était dramatique d’être veuve à l’époque de l’Ancien Testament.

Alors ces miracles sont-ils explicables par la science ? Est-ce que ces deux enfants n’étaient pas morts ? Eh bien si, ils étaient morts. Sans quoi on ne l’écrirait pas ainsi. Il faut croire aux miracles. Il faut croire qu’Elie autant que Jésus ont ressuscité ces deux personnes.

Si je vous dis qu’il faut croire aux miracles, il faut y croire AUJOURD’HUI aussi.

Et là ça demande un effort supplémentaire, intellectuellement.

Parce qu’on veut bien encore croire aux miracles que raconte la Bible mais quand il s’agit de croire à un miracle d’aujourd’hui vous trouvez beaucoup moins de personnes qui sont d’accord de vous suivre sur ce chemin-là !

Et pourtant… Plusieurs d’entre vous, avec moi, nous étions à Lourdes il y a trois semaines – vous avez d’ailleurs une belle photo à l’entrée de l’église du groupe des Hérémensards et du groupe de toute la Suisse Romande, 2200 pèlerins quand même – eh bien ce qui sera probablement le 70e miracle de Lourdes a eu lieu pendant notre semaine à Lourdes.

Vos journaux n’en parleront pas, ne cherchez pas, ça ne les intéresse pas du tout. Tout ce qui est chrétien, ils le laissent de côté actuellement.

Et pourtant, il y a eu un miracle il y a trois semaines à Lourdes. Alors c’est pas il y a 2000 ans, hein… c’est il y a trois semaines ! C’est tout proche de nous. Et c’est un vrai miracle.

Il s’est produit dans le groupe des Italiens, groupe avec lequel nous avons d’ailleurs célébré, à la grotte. Peut-être que cet enfant était parmi nous ce jour-là.

Il y avait là une petite fille qui était sourde de naissance et qui portait des appareils très compliqués pour entendre un tout petit peu. Et à Lourdes, elle a enlevé ses appareils. Et sa maman lui a dit « Mais qu’est-ce que tu fais ? » Et la petite lui a dit : « Je n’en ai plus besoin. »

Devant la stupeur des gens qui l’entouraient, ils se sont mis à faire des tests, avec elle. Et manifestement la petite comprenait parfaitement ce qu’on lui disait sans ses appareils. Ils sont allés chez le médecin, on a fait venir le dossier d’Italie pour vérifier qu’elle était bien sourde de naissance, et le médecin de Lourdes a confirmé que cette petite entend normalement. Miraculeusement.

Eh oui. Ça existe encore aujourd’hui, les miracles. Il faut y croire.

Lorsque je revenais de Lourdes, quelqu’un m’a dit : « Oh, si ça marchait, Lourdes, ça se saurait ! » Eh bien ça marche, faut le redire autour de nous. Il y a toujours des miracles, à Lourdes, ça continue. Le dernier il y a trois semaines en arrière. Il faut y croire. Et il faut rendre grâce, bien sûr, pour ces miracles.

Tout cela n’est pas « magique ». Paul le disait très bien dans la deuxième lecture, d’ailleurs : « Je n’ai pas reçu tout cela miraculeusement, mais je ne l’ai pas reçu non plus de la main d’un homme. » Tout cela n’est pas magique mais tout cela ne s’explique pas non plus à la manière des hommes, cela vient de Dieu.

Ce que Paul rappelait dans la seconde lecture : « Cela vient de Dieu. »

Et vous connaissez le slogan que la Loterie Romande, entre autres, nous rappelle régulièrement : « Cent pour cents des gagnants ont joué ! » Si vous voulez gagner au loto, il faut commencer par jouer, c’est évident.

Eh bien cent pour cents des miraculés ont cru. Si vous voulez un jour qu’un miracle advienne dans votre maison, il faut commencer par y croire. C’est le point de départ.

Est-ce que notre foi est suffisamment ardente, chers Amis, pour qu’un miracle survienne dans notre village, dans notre maison, dans notre famille ? Posons-nous la question.

Ensuite, c’est Dieu bien sûr qui intervient, qui choisit. Pourquoi lui et pas elle ? Mystère. Ça, ce sont les voies de Dieu.

Mais nous, notre devoir est de commencer par croire. Alors croyons-y ! Et redisons-le autour de nous : oui, les miracles existent, ils continuent d’exister. Aussi forts que ceux de la Bible.

___________________________________________

Vex, samedi 4 juin, 18.30

Hérémence, dimanche 5 juin, 10.30 (version enregistrée)

 

Imprimer

2 Responses

  1. Georges QUELLET

    Oui, les miracles se produisent, encore et toujours, hic et nunc. C’est un scientifique qui l’affirme, en ayant vécus divers en plus de huit décennies de vie. Et celui de la petite fille ayant recouvré l’audition à LOURDES me touche particulièrement, connaissant les problèmes de la malentendance, et en en souffrant sévèrement.
    – Merci, cher Vincent, de nous élever dans la spiritualité.
    Georges. QUELLET.

  2. Marc-Antoine MOIX

    Pour donner la réplique à ceux qui ne croient pas aux miracles, je dirai simplement que :

    Si ça n’existait pas, là ! ça se saurait !!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.