La paix, notre plus grand trésor

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Photo DR : www.ptiteloi.blogspot.ch

 

Homélie pour la Solennité de l’Epiphanie

 

Isaïe 60,1-6  /  Psaume 71  /  Ephésiens 3,2-3a.5-6 / Matthieu 2, 1-12

 

 

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Chers Amis,

 

Dans ma famille, l’une des nôtres est décédée il y a quelques années à l’âge de presque 102 ans.

 

Alors vous me direz, c’est relativement fréquent aujourd’hui d’atteindre l’âge de 100 ans…

 

Ce qui est moins fréquent, c’est que, dans son cas, elle est décédée en 2001… et si vous revenez 102 ans en arrière, ça fait qu’elle était née en 1899.

 

Par conséquent, elle a eu le rare privilège de vivre à cheval sur trois siècles et sur deux millénaires, mais surtout de voir le XXe siècle en entier.

 

De vivre d’incroyables révolutions techniques, de découvrir tour à tour l’avion, le néon, le congélateur, les mouchoirs de poche en papier – très utiles en ce moment – l’aérosol, la télévision, la montre à quartz, le scotch, le nylon, le stylo-bille, le micro-ondes, le transistor, le velcro, le code-barres, le pacemaker, le laser, le micro-processeur, l’ordinateur, l’imagerie médicale, la carte à puce, le GPS, le CD, Internet, mais aussi l’aspirateur, les cornflakes, la cellophane, le feu rouge, le feu vert, le chewing-gum, le téflon… et tant d’autres choses encore.

 

Et voyez-vous, quand on lui demandait le progrès le plus important à ses yeux, dans tout cela, elle répondait immanquablement, avec les yeux remplis de lumière : « La paix ».

 

Elle avait travaillé pour la Croix-Rouge en France, elle avait traversé deux guerres mondiales, et pour elle, la plus importante invention du XXe siècle c’était la paix. Sans discussion possible.

 

Ce trésor qu’elle avait vu de ses yeux au XXe siècle, c’était la volonté commune de toutes les nations ou presque de s’unir pour vivre en paix désormais.

 

Notre plus grand trésor, c’est la paix.

 

Alors vous me direz peut-être, chers Amis, qu’en vous disant cela je ne semble pas vivre dans le même monde que vous, ou que je ne regarde pas les informations, que je ne lis pas les journaux : notre monde n’est pas spécialement en paix, hélas. Vous auriez raison de me le dire.

 

N’empêche, la paix pour les nations, c’est un effort constant, notamment depuis le XXe siècle.

 

Et c’est aussi, figurez-vous, le message de la fête d’aujourd’hui, le message de l’Epiphanie. Ces mages sont venus voir le roi de Paix, Jésus, et lui rendre hommage par leurs fameux cadeaux, l’or, l’encens, la myrrhe.

 

Nous connaissons la signification de ces cadeaux qu’on rappelle chaque année ici ou là, à la même date :

–      L’or parce que Jésus est Roi

–      L’encens parce que Jésus est Dieu

–      La myrrhe, parfum des morts, parce qu’il va traverser la mort et s’en montrer vainqueur

 

Mais on oublie la signification universelle de ceux qui les apportent, ces cadeaux : les mages.

 

Ils sont venus de divers endroits, pour signifier l’hommage de toutes les nations. Raison pour laquelle on en représente toujours un avec la peau sombre, d’ailleurs.

 

Il n’était ni trois ni rois, comme le rappelait un excellent article du Nouvelliste hier.

 

Leurs prénoms sont probablement fantaisistes, Gaspard, Melchior, Balthazar… Ils auraient très bien pu se nommer Jean-Claude, Abdul, Kévin, il aurait pu y avoir des femmes parmi eux qu’on aurait pu nommer Anne-Cécile, Khadija, Elisabeth… Et pi’Fanny, pourquoi pas…

 

Je vous laisse le temps… oh j’en ai d’autres…

 

L’important n’est pas là, chers Amis. L’important c’est qu’ils sont venus des quatre coins du monde, pour l’époque. Pour peu que notre monde sphérique puisse avoir quatre coins, évidemment…

 

Ils sont venus de toutes les nations voir le roi de paix, se prosterner devant lui. Parce que le Salut que le Christ apporte est universel.

 

C’est ce que nous rappelaient tous les textes que nous avons entendus il y a quelques instants.

 

Isaïe, dans la première lecture, parlait des nations qui marcheront vers la lumière du Seigneur… ce sont les mages et leur étoile, bien sûr, symboliquement.

 

Le psaume rappelait que tous les pays verront la paix, que tous les rois se prosterneront devant le roi de paix…

 

Et Paul, dans sa lettre aux Ephésiens lue en deuxième lecture, était encore plus clair : « ce mystère, disait Paul, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse. »

 

Quant à notre Evangile, Matthieu y relatait l’épisode de ces mages, probablement savants, astronomes, qui observaient les signes dans le ciel et qui sont venus de si loin pour adorer le roi de paix.

 

La paix, c’est l’affaire de tous, chers Amis. Et c’est aussi l’affaire de chacune, chacun de nous.

 

La guerre ne commence pas quand deux nations se la déclarent. Elle commence bien avant.

 

La guerre commence au fond de notre cœur quand nous refusons le pardon donné, par exemple ; quand nous avons peine à le donner nous-mêmes, par exemple ; quand nous faisons la guerre à l’autre par notre jugement ; quand nous laissons la haine nous envahir ; quand elle franchit nos lèvres dans un mot que nous regrettons.

 

La guerre commence là, chers Amis.

 

Et du coup, la paix commence aussi en nous. Elle commence aussi autour de nous, dans nos familles, dans nos lieux de vies. Comment souhaiter la paix dans le monde si nous sommes incapables de la créer sous notre propre toit ? Tout commence là, chers Amis.

 

Et parfois ça commence aussi par faire la paix avec soi-même, à l’intérieur de nous-mêmes. C’est peut-être la paix la plus difficile, parfois. La conquête la plus délicate : faire la paix avec notre propre conscience.

 

Bref, en matière de paix, on a du travail, je crois, vous et moi.

 

Alors en mémoire des mages, soyons, devenons de plus en plus, des artisans de paix. C’est ainsi que nous serons de vrais Chrétiens, de vrais disciples du Prince de la Paix.

 

Amen.

 

 

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Vex, samedi 7 janvier 2017, 18.30

 

Villaz, dimanche 8 janvier 2016, 9.00 (radiodiffusée RTS), version enregistrée

 

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