Les Innocentes

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Photo : allocine.fr

Drame historique d’Anne Fontaine

Avec Lou de Laâge, Vincent Macaigne, Agata Buzek

Sortie : 10 février 2016

Encore un film sur un scandale religieux ? Non. Un film qui célèbre la vie, un film qui relate l’histoire vraie de ces religieuses polonaises violées par des soldats allemands puis russes, qui ont donné naissance à des enfants dont elles ont fini par s’occuper, ceci grâce à l’intervention osée d’une femme médecin française.

Qui est qui ?

Le scénario tient dans ces quelques lignes. Mais il y a tout le reste, le souffle qui habite cette histoire, la vie qui veut éclore, coûte que coûte, et le contraste entre le monde fermé du couvent et le monde « libre » de l’extérieur… contraste dont on ne finit pas de voir l’inversion tout au long du film : qui est vraiment libre ? qui est vraiment enfermé ? qui fait voeu d’obéissance au monde ? qui suit Dieu et en devient libre ?

Magistrale photo

Tout au long du film, le jeu de la lumière sur les visages, l’utilisation des reflets, des tons passés, du presque-noir-blanc, le contraste des habits religieux avec l’uniforme militaire, tout cela n’avait de cesse de rappeler en moi des souvenirs. Pas étonnant : la directrice de la photo n’est autre que Caroline Champetier, oscar de la photo en 2011 pour « Des Hommes et des Dieux ». On retrouve dans « Les innocentes » la même utilisation magistrale de la lumière et des ombres, depuis les visages jusqu’aux décors en passant par la neige des paysages. Quel travail remarquable !

Regard chrétien détonnant

Le regard chrétien pourrait sembler évident – au premier abord – sur un film de religieuses. Pourtant il se pose là où on ne l’attend pas. « La foi c’est 24 heures de doute pour une seconde d’espérance », cette réplique fait mouche dans le contexte. Derrière les règles strictes du couvent, incarnées par la mère supérieure infanticide, il n’y a que sécheresse pharisienne et légaliste. L’agir chrétien se trouve là où le cliché s’interdirait de l’attendre : dans la désobéissance. C’est elle qui permet la vie et la survie, c’est elle qui humanise tous les personnages, depuis le rire jusqu’à l’embrassade générale en passant par le mensonge – « par omission, ma soeur ! »…

« Les innocentes »… un film à voir de toute urgence, impérativement au cinéma, pour la beauté des visages, des paysages, de la lumière.

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