Pierres vivantes

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Photo DR : pierresnaturelles.org

 

Homélie pour le 5e dimanche de Pâques, A

 

Ac 6,1-7 / Psaume 32 / 1P 2,4-9 / Jean 14,1-12

 

NB : en raison du confinement, l’abbé Vincent n’a pas prêché en 2020 ce 5e dimanche de Pâques.

Pour votre méditation, voici l’homélie de ce même dimanche prononcée en 2017 :

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

 

J’aimerais que vous visualisiez quelques instants les murets de pierres sèches que nous rencontrons si souvent dans nos vignes, dans nos vallées, les vieux murs de nos maisons, aussi.

 

Ça va, vous les avez ?

 

Pas une seule pierre n’est égale à une autre. Pas une. Toutes sont différentes. Et pourtant, ensemble, et ensemble seulement, elles forment un ouvrage utile, solide.

 

Et même si vous prenez des blocs de béton, aucun n’est jamais totalement identique à son frère jumeau. Aucun.

 

Chaque bloc tout seul ne forme rien du tout. C’est de les avoir mis ensemble qui permet de construire un édifice aussi important que nos barrages, par exemple.

 

Regardez maintenant notre communauté, regardez-la, ce soir. Pas un de ses membres ne ressemble à un autre. Oh, oui, il y a des airs de famille chez certains. Mais personne n’est identique. Nous sommes tous différents. Et pourtant nous sommes les pierres vivantes de l’Eglise. Sans nous, ce lieu ne vivrait pas. Et plus nous sommes nombreux – comme ce soir – plus la communauté est solide, plus elle est vivante.

 

La pierre d’angle de notre édifice, de nos communautés, c’est le Christ. Pierre le disait très bien dans la deuxième lecture de ce soir. « Vous aussi, disait-il, comme pierres vivantes, vous entrez dans la construction de la demeure spirituelle. »

 

Nous sommes tous de ces pierres vivantes dont parlait cette lecture.

 

Et chaque pierre a son rôle, dans le mur.

 

Il y a les plus jolies qu’on met sur la face visible, il y a les plus solides qu’on va placer plutôt en bas, il y a les plus petites qui vont servir à combler les espaces, et Dieu sait si elles sont importantes, même celles-là ! Elles sont bien loin d’être des bouche-trous.

 

Chaque pierre est essentielle, et elles ne sont pas interchangeables ! Il serait folie de vouloir mettre la plus lourde au sommet de l’édifice, par exemple. Chacune a sa place, son rôle, selon ses caractéristiques.

 

Et dans la communauté chrétienne, c’est la même chose. La première lecture nous le montrait très bien, avec la nécessité d’avoir ceux qui servent à la table du Seigneur, ceux qui enseignent, ceux qui chantent, ceux qui prient, que sais-je encore ? Même ceux qui se taisent sont essentiels.

 

Si je demandais là maintenant à quelqu’un de l’assemblée de poursuivre la messe à ma place, il y a fort à parier que cette personne ne serait peut-être pas tout à fait à l’aise… Non pas que je sois irremplaçable, heureusement ! Mais parce que chacun a son rôle, ici aussi.

 

L’important, c’est la force que nous représentons ensemble.

 

Elle est à l’image de la Trinité, cette force. A l’image de cette communion de personnes dont parlait l’Evangile : le Fils n’agit pas tout seul, le Père est en lui, et l’Esprit Saint est la force d’amour qui relie, qui solidifie le tout, et puis qui est envoyée au monde.

 

Tous les textes de ce soir, voyez-vous, ont ce point commun que l’on retrouve en notre Dieu Trinité : seul, on ne fait rien ou pas grand-chose.

 

C’est en agissant ensemble que l’on devient forts, en communion les uns avec les autres.

 

Nos communautés, je le crois Chers Amis, doivent retrouver cet aspect, au milieu d’un monde trop individualiste où le chacun-pour-soi est roi.

 

Si l’on vient à la messe uniquement pour soi-même, on ne fait pas communauté, on n’est qu’un caillou tout seul au bord de la route.

 

On reste éloigné des autres.

 

Et si l’on vient à la messe pour critiquer les autres dès qu’on est sortis sur le parvis, on ne fait pas communion, non plus.

 

Mais ce n’est pas votre cas.

 

Vous, vous savez que vous êtes des pierres vivantes. Que chaque pierre d’un mur se réjouit de la présence des autres. Parce que c’est ensemble, toutes ces pierres, qu’elles tiennent, qu’elles sont utiles, qu’elles font communion.

 

Il doit en aller ainsi, je crois, de nos communautés. Que chacune des pierres vivantes que nous sommes se réjouisse du travail de l’autre, de sa présence. Et de son rôle à lui ou à elle.

 

C’est ainsi qu’ensemble, nous serons véritablement les pierres vivantes du Royaume de Dieu.

 

 

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Champex, samedi 13 mai, 17.00 (version enregistrée)

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  1. Corinne Beaud

    Si je viens toute seule à la messe, quand je viens, c’est juste que personne ne veux venir avec Moa jusqu’a Aigle…

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