Un Cygne d’Etang

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Photo Laurent Cavignef : Cygne en Alsace

Homélie pour la solennité de la Nuit de Noël

Isaïe 9,1-6 / Psaume 95 / Tite 2, 11-14 / Luc 2,1-14

Chers Amis,

Vous connaissez le proverbe ?

« Si tu vois un oiseau blanc sur l’eau, c’est peut-être un signe (cygne)…

Et si l’eau ne bouge pas, c’est un signe des temps (un cygne d’étang)… »

Je vous laisse le temps…

Non, c’est vrai, je suis vache avec vous. Faire des jeux de mots un soir pareil/passé minuit, alors que vous veniez d’essayer de vous endormir, vous qui ne venez déjà pas souvent à l’église pour certains, et qui étiez persuadés que le message du curé allait être soporifique.

Un signe des temps, c’est en tout cas ce qui avait été annoncé aux bergers par l’ange du Seigneur, cette nuit-là. Vous l’avez ré-entendu dans l’Evangile de Luc à l’instant.

Le signe… un mot qui es utilisé à toutes les sauces, vous avez remarqué ?

Ah ben il y a le signe astrologique, déjà. Vous êtes de quel signe, vous ? Non… ne répondez pas tous à la fois !

Un petit enfant m’a dit un jour que je devais être « colombe », comme signe astrologique. Je lui expliquais gentiment que ce n’est pas un signe du zodiaque, quand il m’a asséné : « Ben ouais, t’es marié à Dieu, et Colombe c’est le signe de Jésus. Alors, tu dois être Colombe, comme signe. »

Voilà-voilà.

Il y a le langage des signes aussi. Or Jésus étant venu faire voir les aveugles et entendre les sourds, on peut espérer qu’un jour, lorsque Jésus reviendra, le langage des signes ne soit plus nécessaire… Et il a aussi a parlé par des signes, notamment en écrivant quelques signes dans le sable, un jour, vous vous rappelez de cet épisode…

Il y a le verbe signer aussi. Et vous avez remarquer que quand on le met au mode réfléchi – se signer – ça parle aussi de Jésus…

« On se fait signe ? »… une manière de dire à l’autre qu’on souhaite rester en contact, qu’on attend la prochaine rencontre. Or notre Dieu est le Dieu de la relation par excellence, celui qui vient à la rencontre de notre monde, jusqu’à se faire l’un de nous. Il nous fait signe, à sa manière.

Il y a les signaux lumineux, qu’on appelle aussi feux. Or Jésus est venu apporter un feu sur la terre, il l’a dit, et le peuple dont parlait Isaïe dans la première lecture a vu quoi ? Une lumière, si ça c’est pas un signe lumineux !

Vous suivez toujours ? Personne ne dort ? C’est bon signe.

Ah ben tiens, justement ! C’est bon signe ! Voilà encore un usage du mot signe !

Vous voyez à quel point le Signe des Signes qu’est Jésus se retrouve partout.

Comme s’il venait nous dire qu’il est un signe pour tous. Les croyants comme les autres. Les Icognards/Lensards comme nos chers visiteurs que nous accueillons pour ces fêtes. Les gens qui vont à l’église tous les dimanche comme ceux qui n’y vont qu’à Noël.

Il est un signe pour tous. C’est d’ailleurs ce que disait Saint Paul dans sa lettre à Tite, la seconde lecture de tout à l’heure : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les Hommes. »

Dommage, Mesdames, hein ? C’est seulement pour tous les hommes, d’après le texte.

Non mais je blaaague ! C’est juste pour vous tenir éveillés.

Mais c’est vrai que les signes majuscules – tiens voilà encore des signes – les signes majuscules ne sont pas faciles à faire entendre dans le discours. Il s’est manifesté pour tous les Hommes, avec un « H » majuscule bien sûr, pour tout le genre humain.

Alors que nous accueillons dans notre monde le signe des signes qu’est Jésus, ce signe à la fois humain et divin, ce signe d’amour absolu, ce signe de la paix qu’il est venue proposer à toutes et tous, je nous souhaite d’être nous-mêmes des signes, chers Amis.

Des signes extérieurs de la joie de Dieu.

Notre pape François disait que « le croyant doit offrir un visage joyeux et non une face de piment au vinaigre« , une expression de sa langue dont on voit bien ce qu’elle veut dire. Vous savez ces Chrétiens qui sortent de la messe en faisant une tête d’enterrement, ou qui y vont en faisant la même tête.

Ou pire, pire, celles et ceux qui font la tête en se donnant la paix, ou qui ne se regardent pas dans les yeux au moment de ce geste que nous ferons tout à l’heure.

Et le pire du pire, le plus grand contre-signe, pour le prêtre que je suis, c’est quand je vois le 90% des gens qui viennent communier, c’est-à-dire recevoir la vie éternelle et la force du Christ en eux.

[Mimant]

Le corps du Christ !

Ameeeeeeeen.

AU SECOURS ! C’est la JOIE que vous venez chercher, c’est la VIE, c’est l’AMOUR, c’est DIEU !

Ah il doit être content ! Il frappe à la porte de notre coeur et nous lui entrouvrons les lèvres en tirant une tronche de deux mètres de long, ça donne pas envie d’être invité chez nous, j’aime mieux vous dire !

De grâce, chers Amis, soyons nous aussi des SIGNES. Des signes de la joie, du bonheur, de la vie éternelle.

Et quand nous irons chercher Dieu tout à l’heure, et quand nous sortirons de cette église ensuite, et quand nous serons en famille demain, soyons porteur de rires, de sourires, de joie, soyons des signes de celui qui s’est fait le signe des Signes.

Et je pourrais terminer en signant : AMEN !

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Icogne, 24 décembre 2013, 18.30

Lens, 24 décembre 2013, 24.00

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