Bénédiction pour 2020

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Homélie pour la Solennité de Sainte Marie, mère de Dieu

Nombres 6,22-27  /  Psaume 66  /  Galates 4,4-7 / Luc 2, 16-21

 

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Marie, cependant,

retenait tous ces événements

et les méditait dans son cœur…

C’est une phrase célèbre… nous venons de la réentendre dans le passage d’Evangile choisi pour cette fête. Ce n’est pas un hasard – je crois – si la liturgie nous le propose justement, ce passage, et nous la fait entendre justement, cette phrase, au passage de la nouvelle année.

Marie retenait tous ces événements…

Voilà la première chose que je nous invite à faire, Chers Amis. Retenir tous les beaux événements de 2019 dans notre cœur, retenir ce que vous avez vécu de bien, méditer cela dans votre cœur…

Evidemment, si on se met à le faire maintenant, ça va probablement durer un peu ! C’est du moins ce que je vous souhaite : d’avoir un certain nombre de bons événements à retenir de l’année qui vient de s’écouler.

Mais pensez à le faire. Prenez un moment dans cette première journée de l’an neuf… ou plutôt de l’an VINGT, prenez un moment pour faire mémoire tout ce qui a été vécu de beau l’an dernier..

Pensez à revisiter chacun de ces événements, ne les laissez pas partir trop vite, rendez grâce pour ce qui fut bon, pour ce qui fut beau, pour ce qui fut habité par Jésus exactement comme Marie elle-même a été habitée – au premier sens du terme – par Jésus.

Et puis dans l’Evangile, il y a une autre attitude que celle de Marie : c’est celle des bergers. Que font les bergers ? Ils repartent !

Et c’est justement aussi ce que nous sommes invités à faire au passage d’une nouvelle année : repartir ! Repartir avec un nouvel élan. Repartir pour 366 jours cette fois-ci puisque l’année 2020 est bissextile.

Chacun de ces jours doit être vécu profondément et habité par le Christ.

Au 31 décembre, dans 12 mois, ils seront écoulés, on ne nous les rendra pas. Nous n’y pourrons plus rien. Pensons donc à profiter de chacun de ces 366 jours, d’autant plus qu’on en a un en plus cette année ! Embarquons pour cette nouvelle année avec l’intention de profiter de chaque jour !

Ceci dit, les bergers repartent non sans raconter ce qu’ils ont vu et entendu. N’oublions pas de repartir en ayant certes tourné le dos à 2019, en ayant tourné une page de nos agendas, en découvrant une page blanche, mais repartons forts des leçons, des acquis, des grâces que nous avons reçus, vus, entendus pendant toute l’année écoulée.

Nous repartons riches, Chers Amis ! Car, Paul nous le disait dans sa lettre aux Galates, notre deuxième lecture, nous sommes riches d’être des fils, des filles de Dieu. Un Dieu qui nous a adoptés comme ses enfants, c’est unique dans l’histoire des religions ! Nous sommes riches d’être adoptés par Dieu, riches de ce petit bébé, là, dans la crèche et qui est notre Dieu… Et ça aussi c’est unique dans les différentes religions !

Nous repartons tellement riches de ce Père qui veille sur nous. Exactement comme le veut son identité de Père. Il est un Père nous. On aurait tendance parfois à le voir comme un Dieu lointain, comme un Dieu-Superman qui peut tout, mais non !

Nous le savons bien, notre Dieu n’est pas Superman puisqu’un Père n’est pas Superman lui non plus… On finit par s’en rendre compte, à l’adolescence en général, que notre père n’est pas Superman. Et pourtant il continue de veiller sur nous, toute sa vie durant. Comme une mère.

C’est ça, l’attitude d’un Parent. Il ne va pas nous empêcher de trébucher, il va nous prévenir juste avant : « Fais attention ! »… mais il nous laisse libres, libres de trébucher justement. Par contre il va nous relever, si nous tombons, il va nous accueillir les bras ouverts. C’est ça aussi, un parent, un père.

Et nous sommes riches de ce Dieu-Père !

Et puis la liturgie nous a aussi fait entendre cette première lecture, tirée du tout début de la Bible, tirée du Pentateuque, le livre des Nombres, avec l’une des toutes premières bénédictions, splendide, magnifique.

Elle est tout au début de notre livre sacré et elle a été utilisée tout au long de l’histoire de la chrétienté. Elle était déjà utilisée au temps de Jésus, elle est encore utilisée aujourd’hui… Nous devrions plus souvent d’ailleurs, je trouve, l’utiliser dans nos familles ou pour nos amis.

Cette bénédiction que je vous redirai dans quelques instants pour terminer cette prédication.

Cette bénédiction que nous allons recevoir aujourd’hui n’est pas magique ! Là aussi, on aurait parfois tendance à croire qu’une bénédiction possède quelque chose de magique en elle-même, quand nous bénissons des lieux, des objets… Mais ce serait oublier que nous bénissons toujours les personnes à travers un lieu ou un objet. Les personnes qui vont habiter ces lieux, utiliser ces objets.

Et bénir ce n’est rien d’autre, vous le savez bien, que dire du bien : Bene dicere, dire du bien. Nous demandons à Dieu de dire du bien à travers chaque bénédiction.

Et quand nous recevons cette bénédiction du livre des Nombres, c’est Dieu qui dit du bien de nous. C’est Dieu qui dit à quel point il nous aime au seuil de cette nouvelle année qu’il nous donne.

C’est Dieu qui dit du bien de ce que nous avons à vivre en 2020, c’est Dieu qui dit du bien de ce que nous allons faire dans cette nouvelle année, c’est Dieu qui dit du bien de toutes les grâces que nous allons recevoir pendant cette nouvelle année.

Et même – pourquoi pas ? – c’est Dieu qui dit du bien de nos faux-pas à venir en 2020. « Bienheureuse faute !« , nous le chanterons à nouveau au soir du Samedi Saint cette année… Parce que nous le savons bien : lorsque nous trébuchons, si nous savons nous relever, avec l’aide de Dieu, si nous savons accueillir l’aide des autres, si nous savons en tirer des leçons, alors même un faux-pas peut devenir une bénédiction, si nous laissons Dieu habiter nos faiblesses.

Une bénédiction, au début de chaque année, c’est aussi comme le dit très bien le livre des Nombres, Dieu qui fait briller sur nous son visage.

A chaque fois, en cette saison de ski, que je vois des gens bronzés redescendre des pistes de ski, je me dis : « Tiens, voilà quelqu’un sur qui Dieu fait briller son visage ! » Et il y a de cela : le beau soleil c’est aussi Dieu qui fait briller sur nous son visage.

Mais si nous avons le visage brillant de Dieu, ça nous donne une responsabilité, Chers Amis : briller aussi sur le visage des autres ! Faire bronzer les autres à la joie de Dieu, celle qui brille sur notre visage !

Alors c’est tout le mal – ou plutôt tout le bien que je nous souhaite : que les vœux que vous vous donnerez encore aujourd’hui, que les embrassades, les repas de famille nous soient des occasions de faire briller, sur le visage de celles et ceux qui nous entourent, le visage de Dieu.

Et je vous redonne cette belle bénédiction du livre des Nombres, pour toute l’année à venir :

“Que le Seigneur vous bénisse et vous garde !
Que le Seigneur fasse briller sur vous son visage,
qu’il vous prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers vous son visage,
qu’il vous apporte la paix !”

…et j’y ajoute la première phrase du psaume d’aujourd’hui :

« Que Son visage s’illumine pour nous ! »

Amen.

 

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La Pelouse sur Bex, mercredi 1er janvier 2020, 11.00 (version enregistrée)

et dans une version légèrement différente jadis :

Hérémence, lundi 31 décembre 2018, 17.00

Evolène, mardi 1er janvier 2019, 10.00

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  1. Marc Jobin

    Excellente surprise de retrouver votre homélie de la St-Sylvestre à Hérémence. J’ai beaucoup apprécié.
    Profiter de vous dire le bonheur d’assister aux offices à Hérémence avec le remarquable choeur St-Nicolas et à l’écoute de votre superbe orgue joué par une organiste, d’exception !

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