Bon débarras !

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Photo DR : legratteris.fr

Homélie pour le 5e dimanche de Carême, année B

Jr 31,31-34 / Ps 50 / He 5,7-9 / Jn 12,20-33

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Chers Amis,

Il paraît que c’est le printemps, dites donc ! Faut le dire vite, hein, vu la météo de ce soir/ce matin…

J’ai une amie à laquelle je tiens beaucoup qui, chaque année, le 20 mars au soir, poste un message sur internet du style « on a gagné« , « l’hiver est mort« , « bon débarras » etc… Elle n’aime pas beaucoup l’hiver. Curieux pour quelqu’un comme elle, née en décembre. Mais c’est ainsi, et j’aime bien lire ses messages chaque année parce que je suis un peu comme elle. Je suis né en hiver moi aussi, et j’adore le moment où les beaux jours reviennent, moi aussi. Le printemps, ça nous rend une joie extraordinaire. Vous êtes peut-être comme nous. Le retour du printemps, moi, ça me redonne de l’énergie, j’ai l’impression de ressusciter quand les beaux jours reviennent.

Remarquez bien, pour que les beaux jours reviennent, il faut qu’il y ait eu de « mauvais jours », c’est logique. Et pour ressusciter… il faut mourir d’abord, évidemment. Pour qu’il y ait un retour du printemps, il faut le passage par la mort de l’hiver.

C’est ce que Jésus nous explique dans l’extrait de l’Evangile de Jean que nous avons entendu à l’instant. Lui, il utilisait l’image du grain de blé, vous l’avez entendu : « Si le grain de blé ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt il porte beaucoup de fruit« .

Si l’hiver ne meurt pas, aucune chance de revoir le printemps. Vous imaginez ça, vous, un hiver éternel ? Remarquez ce serait le bonheur des stations de ski ! Mais enfin il me semble quand même que ce serait le malheur de beaucoup d’autres personnes !

Dans l’histoire de notre foi, chers Amis, c’est pareil. Si la première alliance – l’Ancien Testament – n’avait pas été rompue, comme le relatait notre première lecture – Jérémie – aucune chance de connaître une nouvelle alliance, un Nouveau Testament. Nous en serions toujours au temps de la loi du talion. Alors que Jésus est venu nous apprendre le commandement de l’Amour.

Cette nouvelle alliance avec Dieu change tout, elle est un printemps éternel, lui. Cette nouvelle alliance qui est symbolisée par le Christ, passé par la mort lui aussi, et ressuscité pour nous sauver, comme le rappelait notre deuxième lecture, la lettre aux Hébreux.

En nous, Chers Amis, c’est le même principe. Vous le savez peut-être, chaque jour, des milliards de cellules meurent et laissent la place à d’autres, dans notre propre corps. J’ai vérifié pour ne pas vous raconter de bêtises : dans un corps adulte, 2000 cellules qui meurent chaque seconde pour laisser d’autres cellules renaître.

Le phénomène de mort et de résurrection, d’hiver et de printemps, on vit avec tous les jours, dans notre propre corps.

Et dans notre cœur, alors, qu’en est-il ?

C’est le même principe ! Il y a des choses que nous devons laisser mourir pour qu’elles laissent la place à la vie. Il y a même des personnes, parfois, dont on doit se séparer, pour laisser place à la vie.

Parfois ce n’est que pour un temps, un temps de mort pour une résurrection future, parfois, comme le grain de blé, c’est définitif. Une personne doit partir, une Amitié doit mourir pour laisser de la place à beaucoup d’autres nouveaux liens.

Cela m’est arrivé souvent. Dernièrement encore. Et je me disais, en voyant mourir telle amitié ou telle relation qui laisse la place à d’autres, que ce n’était pas innocent que cela arrive au temps du Carême, au temps du passage de l’hiver au printemps. Au temps où nous nous préparons à la résurrection du Christ.

Alors, en ces derniers jours de Carême, Chers Amis, demandons-nous ce qui doit mourir en nous, pour que nous puissions revivre.

Y a-t-il des gens que nous devons laisser partir loin de nous ? Y a-t-il des objets qui nous encombrent ? Y a -t-il des pensées mortelles, des jugements sur l’autre, des mots que l’on dit trop vite dits et qui doivent mourir en nous pour laisser leur place aux mots fleuris qui feront naître d’autres relations et la joie chez notre prochain ?

Le grand nettoyage de printemps, voyez-vous, n’est pas que dans nos maisons, il est aussi à faire dans nos cœurs.

Mais heureusement il y a des choses qui passent l’hiver et qui résistent. Des objets qui durent. Des Amitiés qui traversent les âges. Comme cette Amie que j’évoquais au début et qui, tous les 20 mars, se réjouit de la mort de l’hiver. Elle, je ne la laisserai jamais demeurer en hiver, ça ne lui irait pas.

Et chez vous alors ? Qu’est-ce qui doit mourir ? Qu’est-ce qui doit ressusciter ? Qu’est-ce qui passe l’hiver sans encombre, cette année encore ?

Posons-nous sérieusement la question, c’est une vraie question de Carême, chers Amis ! Et n’ayons pas peur de laisser mourir ce qui doit mourir, afin de donner une chance à ce qui doit vivre et ressusciter.

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Euseigne, samedi 21 mars 2015, 18.00

Les Haudères, samedi 21 mars 2015, 19.30

Hérémence, dimanche 22 mars 2015, 9.00

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  1. Sylvie

    Cela s’ appelle le lâcher-prise ? C’est vrai que souvent on s’ auto persuade d’ avoir besoin de tel objet, telle personne dans sa vie… Merci de nous y faire réfléchir … ( et moi aussi le printemps est ma saison préférée).

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