Carnaval, c’est Chrétien

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Photo DR : www.cath.ch

 

Si vous voyez Carnaval comme une beuverie peu chrétienne, je dois dire que les événements vous donnent parfois raison, hélas. Mais historiquement c’est un mot chrétien, une fête chrétienne. Et si nous en retrouvions la signification profonde?

L’étymologie latine nous rappelle le sens de ce mot: “Carna”, la viande ; “Vale”, au revoir ou alors “Levare”, ôter. “Carnaval” est donc la fête, culminant au soir du bien nommé mardi-gras, où l’on s’apprête à dire au revoir à la viande, à l’enlever de nos repas. Et ce dès le lendemain, le mercredi des cendres, qui marque le début du Carême.

Avant le temps de la pénitence et des efforts, il est humain et sain(t) d’avoir un temps de fête plus ou moins licencieuse. Il est non seulement très humain mais aussi très biblique de savoir fêter, rire, chanter, danser à certains moments du calendrier. Il est bon qu’il y ait “un temps pour tout”, comme le dit Qohélet. Si la fête durait 365 jours par an, on s’en lasserait. C’est l’alternance des temps qui leur donne toute leur valeur, exactement comme les saisons. Il y a un temps pour fêter et un temps pour revenir à une pratique plus sage.

“A Carnaval, on rééquilibrait l’ordre du monde…”

Les masques et déguisements de Carnaval, par ailleurs, étaient d’abord conçus pour estomper les différences sociales marquées par l’habillement. A Carnaval, on rééquilibrait l’ordre du monde en inversant les pratiques: au moins pour quelques heures, les esclaves devenaient les rois.

Je rêve d’un Carnaval où l’on équilibrerait à nouveau l’ordre des choses, pour quelques heures, sous le regard amusé de Dieu, d’un Carnaval où le patron le mieux rémunéré offrirait son salaire – même d’une seule journée – au plus modeste de ses employés, d’un Carnaval où les prisonniers auraient droit à un peu de liberté et où les juges passeraient une nuit en prison, pour voir ce que cela fait, d’un Carnaval où les plus austères ecclésiastiques se souviendraient que leur Seigneur, Jésus de Nazareth, a lui aussi chanté, dansé, fêté, exulté de joie.

Vincent Lafargue | 11 février 2018

publié sur le site www.cath.ch

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