De Lelouch à Grey, Cinéma de Carême

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Photo DR : unifrance.org et www.media-books.fr

Homélie pour le 2e dimanche Carême B

Genèse 22,1-18 / Psaume 115 / Romains 8,31b-34 / Marc 9,2-10

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J’aime beaucoup le cinéma, Chers Amis.

Et entre autres j’apprécie souvent les films de Claude Lelouch. Parce qu’ils ressemblent à la Bible. On vous y raconte une dizaine d’histoires qui n’ont, à priori, rien à voir au départ les unes avec les autres. Et puis, à la fin du film, on voit que tous les personnages étaient liés entre eux, qu’ils avaient tous un rôle à jouer dans la seule histoire qu’on voulait vraiment vous raconter, et que l’on comprend alors.

Les textes d’aujourd’hui c’est exactement cela. On nous raconte plusieurs histoires, plusieurs façons de faire grâce, c’est le mot fil-rouge des textes de ce soir…

Et nous qui connaissons déjà le film, nous savons bien qu’il y a à chaque fois Dieu là derrière, et que la véritable histoire qu’on veut nous raconter, c’est notre histoire avec Dieu, celle de la grâce de Dieu dans notre Carême par exemple, dans notre vie de Foi.

Mais comme au cinéma, Dieu nous montre plusieurs histoires. D’abord il y avait l’histoire d’Abraham. Vous connaissez bien cette histoire que nous avons réentendue en première lecture. Abraham doit sacrifier son fils, il s’apprête à le faire mais il s’arrête, in extremis, stoppé par une voix qui vient du ciel.

Dieu fait grâce lorsqu’il nous sauve, parfois au dernier moment, en envoyant son ange. Dans nos vies à nous, cela se traduit par toutes ces personnes que l’on nomme Amis et qui sont souvent présentes au bon moment, au bon endroit, pour nous sauver. Pas toujours de la mort, Dieu merci, mais il y a plein de petits sauvetages dans nos vies.

Puis changement de décor et de personnages, nous avons entendu le psaume qui parlait d’un autre sacrifice et d’une autre grâce. Les mots du psaume, vous les avez entendus, disaient : « Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce« . En grec, ça se dit Eucharisto, ça ne vous rappelle rien ? Eucharistie, bien sûr ! Le sacrifice d’action de grâce, c’est ce que vous êtes venus chercher ici, ce soir. Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, je viendrai au rendez-vous que tu me fixes Seigneur, chaque samedi soir / chaque dimanche matin, chaque jour pour certains. Et en communiant à cette petite hostie, je te redirai MERCI pour tous tes dons. Voilà une autre façon de vivre sa grâce.

Dieu fait grâce dans l’Eucharistie qu’il nous offre, gratuitement rappelons-le, à chaque fois que nous le souhaitons. Tous les jours si nous le souhaitons. Je ne sais pas si – à part le 20 Minutes – vous connaissez beaucoup de choses gratuites tous les jours actuellement… Et la vie éternelle c’est quand même un peu plus intéressant que le 20 Minutes, entre nous soit dit.

Et puis nous avons zoomé sur un héros, Paul. C’était dans la deuxième lecture. Il nous rappelait que Dieu n’a même pas épargné son propre Fils pour nous faire grâce.

Vous connaissez un plus beau cadeau que cela, vous ? Dieu qui se donne lui-même pour nous pardonner toutes nos noirceurs, toutes nos ombres, tous nos gouffres intérieurs, et pour en faire de la lumière, sa lumière.

La grâce du pardon, du don total de Jésus pour nous, voilà encore une autre couleur de la grâce de Dieu.

Enfin, il y avait l’Evangile, avec l’épisode de la Transfiguration, que vous avez réentendu ce soir. Et là comme par hasard, parmi les personnages que le cinéaste divin a mis dans cette histoire, il y a Jean. A nos oreilles francophones ça ne dit rien du tout, mais son prénom hébreu – Yohanan – ça veut dire DIEU FAIT GRÂCE. Vous voyez le fil rouge se déployer tout au long de nos textes ?

Le cinéaste qu’est Dieu a beaucoup d’humour, il choisit même le nom des personnages en fonction de ce qu’il veut nous faire comprendre.

Cette fois, il nous offre une grâce encore plus importante encore que toutes les autres histoires de ce soir. Il nous offre la grâce de se montrer – la Transfiguration – au travers du visage de Jésus. Il fait la grâce de sa présence.

Dans notre Carême, chers Amis, Dieu est présent et sa lumière nous illumine, encore faut-il le reconnaître dans les multiples signes qu’il nous fait, tous les jours, dans les innombrables rayons de lumière qu’il nous envoie, souvent par personnes interposées, par ces visages qui parsèment notre Carême, dans toutes les mises en scène de sa grâce.

Au fond, le Carême, c’est à parcourir comme un film de cinéma. Dieu nous y fait grâce selon bien des modes différents, on ne comprend pas toujours tout dès le départ, mais tout prend sens à la fin du film, tout devient clair au matin de Pâques, c’est là que nous comprenons que tout est grâce, comme le disait la petite Thérèse. Tout est grâce, et Dieu en a d’immenses réserves.

Continuons donc ensemble ce chemin de grâce qu’est le Carême, que Dieu nous fait parcourir pendant 40 jours, avec toutes les nuances dont il est capable.

40 nuances de grâce, en somme.

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Evolène, dimanche 24 février 2018, 10.30

La Sage, samedi 28 février 2015, 19.30 (version enregistrée)

Hérémence, dimanche 1er mars 2015, 9.00

Evolène, dimanche 1er mars 2015, 10.30

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2 Responses

  1. Marthe Thériault

    Je desire vous féliciter de la beauté de vos homélies. J’ai écouté celle-ci et l’avant dernière et je les apprécie beaucoup en raison de l’inspiration qu’elles apportent dans mon quotidian.

    Mille mercis.

    Marthe Thériault
    Québec, P.Q.

    • Vincent Lafargue

      Merci beaucoup ! Très touché que
      mes pauvres mots puissent rejoindre quelque attente outre Atlantique !

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