Esprit, es-tu là dans nos médias ?

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Homélie pour la solennité de PENTECÔTE, année B

 

Actes 2,1-11 / Psaume 103 / Galates 5,16-25 / Jean 15, 26-27 ; 16, 12-15

 

 

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Chers Amis,

Quand on est à l’étranger, les médias sont un moyen très pratique de rester en contact avec notre canton.

Cette semaine, vous le savez, j’étais à Lourdes avec plusieurs d’entre vous d’ailleurs et 2300 pèlerins de toute la Suisse Romande. Un moment magnifique ! Et bien sûr j’ai essayé de me tenir informé par ces formidables moyens de communication que sont internet, les réseaux sociaux, etc.

Vous savez combien je suis un ami des médias et un grand utilisateur des réseaux sociaux et d’internet. Mais je vous avoue que je m’en méfie autant que je les apprécie et les utilise.

Quand ils parlent la langue des bonnes nouvelles, j’aime bien.

Et si c’est peu le cas – avouons-le – de certains de nos journaux papier, c’est beaucoup plus le cas des réseaux sociaux sur lesquels les bonnes nouvelles sont légion.

Quand on y répand les qualités produites par l’Esprit, que nous énumérait la lettre aux Galates, je vous les rappelle : la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi, l’amour, alors tout va bien.

Facebook a, par exemple, été le premier à relayer vendredi la Bonne Nouvelle de la nomination de mon ami Jean comme 95e père Abbé de St Maurice. Bien avant la télévision, bien avant la radio, c’est Facebook qui a annoncé cette bonne nouvelle en premier.

Facebook toujours, la semaine précédente, a été décisif pour retrouver un vieil homme qui s’était perdu dans la nature. Peut-être avez-vous entendu parler de cela.

Quand les médias et les réseaux sociaux aident à ce que les gens de tous les pays puissent se retrouver, parler ensemble la même langue – celle du coeur – alors je les aime bien et je crois qu’il est bon d’en user, dans ce sens.

Je suis toujours très surpris, quand l’une de mes homélies fait le tour des cinq continents par la magie d’Internet, et que je reçois, comme ça m’est arrivé encore récemment, des remerciements d’une dame de Palestine que je ne connais pas, d’un paroissien du Québec, d’une famille du Brésil, d’un homme d’Afrique, ou d’un homme d’Australie sur un même texte. C’est la magie d’internet.

Voilà la Pentecôte d’aujourd’hui, Internet. Magnifique outil – si on s’en sert bien – dont le Pape François se sert lui-même quotidiennement, vous l’avez lu dans vos bulletins paroissiaux de ce mois. Ce ne sont pas moins de 14 millions d’utilisateurs qui suivent les petits messages quotidiens de notre Saint Père, que je relaie également sur mon site, d’ailleurs. Ces messages sont repris plus de 10’000 fois chacun, à travers le monde. Ce qui fait du pape François le dirigeant le plus suivi sur internet, bien loin devant Barak Obama. C’est tout de même étonnant, ça !

Voilà la Pentecôte d’aujourd’hui, ces gens de provenances si diverses, des cinq continents, qui se mettent à se retrouver autour des mêmes messages, à parler la même langue, comme le disait notre première lecture, le livre des Actes.

En revanche, lorsque les médias répandent ce que critiquait la lettre aux Galates, je vous rappelle là aussi l’énumération : l’inconduite, l’impureté, la débauche (pensez à certaines pages de nos journaux), l’idolâtrie (en première page souvent), la sorcellerie (dans certaines annonces), les haines, les intrigues, la rivalité (dans le relais des informations internationales), la jalousie (dans la gloire futile des médias), les divisions, l’envie, les beuveries, les orgies… lorsque les médias répandant ce genre de choses, je suis beaucoup moins d’accord avec eux.

Et il n’est que parcourir chaque jour nos journaux en papier pour trouver, souvent dans la même édition, tous ces défauts réunis.

Alors comment user correctement des médias ? C’est l’Evangile qui nous donne la réponse, avec la fête de ce jour bien sûr : il faut en user avec esprit. L’Esprit Saint de préférence.

Cet Esprit qui, disait Jésus, est notre défenseur, cet Esprit qui nous aide à rendre témoignage, cet Esprit qui abonde dans certaines publications lorsqu’elles visent le bien, le beau – lorsqu’on publie de magnifiques photos de nos montagnes par exemple, et plusieurs d’entre vous savent si bien le faire – cet Esprit qui manque cruellement à certains articles, en revanche, lorsqu’ils ne visent que la division.

Cet Esprit qui habite, ou non, ceux qui rédigent ces articles. Chaque journaliste devrait se poser la question en écrivant son papier : quel est l’Esprit qui m’anime ? Est-ce l’Esprit de répandre une nouvelle utile ou est-ce l’esprit de faire vendre mon journal ? Toute la question est là.

Comme disait Coluche : « Il suffirait que vous l’achetiez pas pour que ça se vende plus !« 

Mais c’est aussi notre Esprit qui rentre en ligne de compte, chers Amis. L’Esprit de celles et ceux qui lisent ces articles et qui les commentent au bistrot, par le courrier des lecteurs, par une lettre ouverte, par les réseaux sociaux, là encore. Et Dieu sait si nous commentons tous les jours ce qui se trouve dans nos journaux, l’actualité.

Et là c’est à nous de faire attention.

Répandre la Bonne Nouvelle dans un bon Esprit, c’est aussi se refuser, chers Amis, à relayer systématiquement les mauvaises nouvelles.

Lire un journal avec un bon esprit, c’est aussi voir ce qu’il y a de beau, y compris dans une mauvaise nouvelle. Voir la beauté d’un évêque qui s’excuse d’avoir blessé certaines personnes – c’est extrêmement rare, chers Amis, de voir quelqu’un s’excuser d’avoir blessé, dans les médias. C’est tellement rare que c’est parfois taxé de faiblesse dans nos vallées – faut pas s’excuser ! Alors que c’est une marque immense d’humilité, quelqu’un qui sait demander pardon lorsqu’il a blessé.

Permettez-moi un mot à ce sujet pour terminer. On a souhaité un évêque qui communique et qui soit plus proche des médias que son prédécesseur. Et au premier mot de travers, on le cloue au pilori en disant qu’il ferait mieux de se taire. Je l’ai lu : « Il ferait mieux de se taire !« …

Les mêmes qui reprochaient à Mgr Brunner de se taire reprochent à Mgr Lovey de parler… J’avoue qu’il y a des moments, je ne comprends pas toujours tout dans la nature humaine… pas vous ?

Alors, chers Amis, utilisons les médias pour ce qu’ils ont de meilleur, pour répandre les bonnes nouvelles, pour construire la paix autour de nous.

Il y a bien assez de monde qui s’évertue à démolir cette paix en se faisant porteur de mauvaises nouvelles.

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Vex, samedi 23 avril 2015, 19.00

Evolène, dimanche 24 avril 2015, 9.00 (version enregistrée)

Hérémence, dimanche 24 avril 2015, 10.30

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2 Responses

  1. Monique Vuignier

    J’ai aussi trouvé formidable que l’on parvienne à remettre la main sur cet homme qui s’était perdu; j’ai cependant aussi eu froid dans le dos. Qu’en sera-t-il lorsqu’il s’agira de lancer une chasse aux sorcières? Espérons que l’esprit de la Pentecôte veillera…

  2. Marc

    recevoir les nouvelles dans la lumière de l’Esprit, c’est aussi si possible ne pas prendre parti, car il y a tant d’ėlėments que nous ignorons ou qui nous sont cachės. Le Pape ne regarde plus la TV depuis longtemps et je le comprends :le défilé et la violence et vitesse des images ne nous laissent pas le temps de réflėchir, et on passe aussitot au sujet suivant. J’aime les nouvelles å la radio, RSR ou BBC anglaise car elles s’en tiennent aux faits et ne font pas de commentaires ou supposition, respectant notre libertė. Tout accueillir dans la prière, le monde a besoin de prière que ce soit d.intercession ou de rdmerciements, et laisser l’Esprit prier en nous. ..

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