Florence et Zundel, Amour et Joie

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Photo DR : Maurice Zundel, photo rcf.fr

Homélie pour le 7e dimanche de Pâques B

Actes 1,15-26 / Psaume 102 / 1Jean 4,11-16 / Jean 17, 11b-19

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Chers Amis,

J’aimerais vous raconter l’histoire – réelle – de la petite Florence. 4 ans à l’époque. J’évoque souvent cette histoire dans les baptêmes, alors si vous l’avez déjà entendue pardonnez cette redite, mais je crois qu’elle le mérite !

La petite Florence est en garde chez ses grands-parents et ensemble, ce soir-là, ils font la prière, devant une icône de la Vierge tenant Jésus dans ses bras. Et après le signe de croix, la petite Florence commence :

Bonsoir Marie, bonsoir Jésus. Je t’aime Marie, je t’aime Jésus !

…silence !

Et elle se retourne vers son grand-papa et lui dit :

Et toi, Grand-Papa, tu dis rien ?

Un peu surpris, le grand-père balbutie :

– Heu… Bénissez papa, bénissez maman, bénissez…

C’est pas ça qu’on dit ! Interrompt la petite Florence.

– Ah bon… Qu’est-ce qu’on dit, alors ?

D’abord, dit-elle, tu leur dis ‘bonsoir’.

Le grand-père, avec un sourire, reprend :

– Bonsoir Marie, bonsoir Jésus, bénissez papa et maman, bénissez Florence…

Non c’est pas ça ! coupe-t-elle encore. Maintenant tu leur dis que tu les aimes.

Un peu intimidé, le grand-père reprend :

– Bonsoir Marie, bonsoir Jésus. Je vous aime.

Et puis, craignant de faire encore une erreur aux yeux de sa petite fille, il s’arrête.

Et là, la petite Florence le regarde et lui dit :

Voilà Grand-Papa. Maintenant que tu leur as dit que tu les aimes, tu peux leur demander tout ce que tu veux.

Merveilleuse théologie des enfants !

Tous les textes qui entourent le temps de l’Ascension – et ceux que nous avons entendus ce matin encore – parlent d’amour.

Comme si on voulait nous rappeler que c’est le testament principal que Jésus a voulu nous laisser. L’Amour. Notre Dieu est Amour.

C’est d’ailleurs texto dans la deuxième lecture que nous avons entendue, la lettre de Jean. Dieu est Amour. Si vous ne deviez retenir qu’un seul verset de la Bible, chers Amis, que ce soit celui-ci. 1 Jean 4,15… 1 Jean 4,15 : Dieu est Amour.

Amour et joie, aussi. Tous les textes du temps de l’Ascension nous le rappellent. Et Jésus nous le rappelait dans l’Evangile de Jean dont nous venons de réentendre cet extrait : « Je parle ainsi, en ce monde, pour qu’ils aient en eux ma joie » – « ils » c’est VOUS !… –  « Je parle, dit Jésus, pour que vous ayez ma joie, pour que vous soyez comblés de joie. » dit-il encore.

L’Amour et la Joie. Deux valeurs essentielles pour nous, les Chrétiens.

Pendant mes études de théologie, j’ai eu l’occasion de travailler un petit peu la figure de Maurice Zundel qui fut un prêtre Suisse. Zundel est devenu un très grand homme, bien malgré lui : il avait cette humilité des tout grands hommes, persuadé qu’il n’était pas grand chose. Dans un film qui a été diffusé encore tout récemment à Fribourg, un moine français raconte le jour où il est allé se confesser chez Zundel.

Lui jeune moine novice un peu intimidé, et Zundel alors déjà grand conférencier, grand théologien. Très intimidant.

Le moine raconte qu’en entrant, il s’apprêtait à se mettre à genoux pour se confesser, et là première surprise, c’est Zundel qui était à genoux, le confesseur. Zundel disait toujours que le pécheur qui vient demander le pardon de Dieu est tellement beau que c’est le prêtre qui devrait s’agenouiller devant lui… comme c’est vrai !

Puis le jeune novice commence à égrainer ses péchés. Au bout de quelques secondes, Zundel le stoppe et lui dit : « Mon Frère, dites-moi simplement que vous avez manqué d’Amour. Cela englobe probablement tout ce que vous vouliez me dire ce matin. » Et c’était vrai. Et puis ils ont prié ensemble, et Zundel lui a donné l’absolution.

Et le jeune novice raconte qu’il se demandait alors ce qu’il allait lui donner comme pénitence, combien de Notre Père, de Je vous salue…

Mais non. Pour Zundel la pénitence était toujours liée à la JOIE.

Il demandait d’aller voir un beau paysage, un spectacle joyeux, de rire, de demeurer dans la joie du Seigneur. Ce jour-là il lui a demandé simplement de répandre la joie autour de lui le reste de la journée.

Un peu étonné, le jeune novice dit qu’il est reparti de la cellule, et qu’au moment de passer la porte, il s’est retourné et lui a dit : « Père Zundel, priez pour mon humilité. » Et là le novice dit qu’il n’oubliera jamais la colère du bouillant Zundel. Il s’est mis en colère et lui a dit : « NON ! NON ! Pas l’humilité ! La JOIE ! Soyez dans la JOIE ! »

Eh bien chers Amis, je crois que l’abbé Zundel avait tout compris. Il avait compris que Jésus n’a jamais demandé qu’on soit faussement humbles, qu’on prenne un air compassé, une face de piment au vinaigre comme dit notre Saint Père François. Jamais Jésus n’a voulu cela.

Par contre, notre Seigneur a insisté lourdement sur la joie, sur l’Amour à répandre coûte que coûte autour de nous. Et Dieu sait si ce n’est pas toujours simple. Et pourtant, dans chacune de nos journées il y a des raisons de trouver de la joie, il y a des raisons de répandre l’Amour. C’est notre devoir de chrétiens d’essayer au moins.

Bonjour Seigneur… Je t’aime. Garde-moi dans ta joie et dans ton Amour. Et aide-moi à les répandre autour de moi.

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Les Haudères, samedi 16 mai 2015, 19.30
Evolène,dimanche 17 mai 2015, 9.00 (version enregistrée)
Hérémence, dimanche 17 mai 2015, 10.30

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