Florence, le Stempel et le Pass

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Photo Laurent Cavignef
 

Homélie pour la Première Communion

1 Corinthiens 11, 23-26 / Jean 17, 20-26

 

Chers Amis,

Savez-vous la différence qu’il y a entre ces deux objets ?

[montrer le tampon-encreur et la carte magnétique]

Ça c’est un Stempel, un tampon-encreur automatique pour marquer la date. Et ça, c’est mon Pass saisonnier pour les pistes de ski de Crans-Montana.

Eh bien la différence entre ces deux objets, c’est la même qui existe entre ce que vos parents pensent de la première communion, et ce que vous, vous en avez découvert.

Vos parents pensent que la première communion, c’est un Stempel. On donne un coup de Stempel une fois et c’est fait, plus besoin d’y revenir. On passe au Stempel suivant, la Confirmation.

La meilleure preuve de ce que je dis, c’est que vous pouvez revenir ici-même dimanche prochain, la plupart vous ne les reverrez pas.

Mais vous, vous avez compris que la première communion, c’est un PASS. Vous pouvez l’utiliser quand vous le voulez.

Et vous êtes d’accord que ce serait vraiment dommage, en ayant une carte de saison comme celle-ci, d’aller UNE seule fois au mois de novembre faire UNE descente, à la Cabane de Bois par exemple, et de ne plus jamais revenir skier de tout l’hiver !

[réactions des enfants au micro]

Comme vous le dites très bien, cette carte, elle peut servir plein de fois. C’est pas un Stempel qu’on appose une fois pour toute dans la case « communion ». C’est le droit de revenir autant de fois qu’on le veut, gratuitement, communier !

Et à part le 20 minutes, je connais pas beaucoup de trucs qu’on nous offre tous les jours gratuitement. Si, une chose peut-être, l’Amour, mais j’y reviens dans un instant.

Vous pourriez me dire que le Stempel, lui aussi, est fait pour servir plusieurs fois. C’est vrai. Mais il est fait pour écrire exactement la même chose à chaque fois, c’est son utilité.

Si, au lieu de l’Eucharistie, je vous donnais à manger tout à l’heure un de ces magnifiques pains que vous avez amenés, ça aurait quel goût ?

[réactions micro]

Oui ! Ça aurait le goût du pain, évidemment ! Un pain, ça a toujours le goût du pain.

Et le Stempel, il écrit toujours la même chose, et toujours de la même couleur.

Alors que l’hostie, ça a quel goût ?

[réactions micro]

Oui ! L’hostie, elle a le goût qu’on lui donne. À chaque fois c’est différent. Il y a des jours tristes où elle a le goût du pardon, des jours de joie où elle a le goût du merci, des jours où elle a le goût du s’il te plaît, du pourquoi, de la louange ou du doute.

Vous savez quoi ? L’hostie, elle a le goût de Dieu, en fait. Dieu nous aime tellement qu’il ne veut pas nous imposer un goût particulier. Chacun peut lui donner le goût qui lui convient, ce jour-là.

Et avec mon Pass, je peux aller skier un lundi, un dimanche, un jeudi, en automne, en hiver, au printemps, un jour de neige ou un jour de grand soleil, à n’importe quelle heure (bon, bien sûr, faut que les installations soient ouvertes, évidemment, c’est comme la messe, y a des horaires).

Jésus nous a laissé ce signe pour nous dire qu’il nous aime, profondément. C’est le sens des lectures que nous avons entendues.

Et je vais vous dire un truc, vous allez vous en rendre compte, l’hostie, en fait, elle a le goût de l’Amour.

Vous pouvez demander aux grands frères, aux grandes sœurs, aux parents, aux grands-parents : l’Amour à un goût différent tous les jours. Il y a des jours faciles, des jours plus amers, des jours de pardon, de merci, de s’il te plaît, de pourquoi… Mais c’est toujours l’Amour, gratuitement offert, tous les jours, lui aussi. Quand on veut faire UN, l’un et l’autre, comme Dieu avec nous et nous avec lui, ça dure toute une vie mais c’est tous les jours différent.

Alors pour terminer sur l’Amour de Jésus pour nous, je voudrais vous raconter l’histoire de la petite Florence. Elle est plus petite que vous quand elle va, un soir, chez ses grands parents. Comme ses parents l’ont habituée à faire une petite prière le soir avant de dormir, elle dit à ses grands-parents qu’il faut faire la prière, ce soir-là.

Ensemble, ils se placent devant une petite croix, et Florence commence :

Bonsoir Jésus. Je t’aime Jésus.

…et puis survient un grand silence. Choquée, la petite Florence regarde son grand-père et lui dit :

Et toi, Grand-Papa, tu dis rien à Jésus ??

Un peu gêné, le grand-père commence :

– Jésus, bénissez ma famille, mes enfants, mes…

Non, non, non, c’est pas comme ça ! l’interrompt Florence. D’abord, tu lui dis bonsoir !

Le grand-père recommence alors :

– Bonsoir Jésus, bénissez ma famille, mes enfants, mes…

Non, non, non, tu n’as pas compris ! reprend Florence. Tu dois aussi lui dire que tu l’aimes.

Le grand-père recommence encore une fois, hésitant :

– Bonsoir Jésus, je vous aime…

…et puis, de peur que sa petite-fille l’interrompe de nouveau, il n’ose plus rien dire.

Et là, Florence lui assène le coup final :

Voilà. Maintenant que tu lui as dit bonsoir et que tu l’aimes, tu peux lui demander tout ce que tu veux !

(Aux premiers communiants) : Chers Amis, vous êtes venus dire bonsoir/bonjour à Jésus, en venant à la messe. Et puis, en communiant, en le prenant dans votre cœur tout à l’heure, ce sera votre manière de dire que vous l’aimez. Après cela, vous pourrez lui demander tout ce que vous voudrez…

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Chermignon-d’en-Haut, samedi 11 mai 2013, 18.30

Montana-Village, dimanche 12 mai 2013, 11.00

Lens, jeudi 30 mai 2013, 9.30

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  1. Corinne

    Merci pour cette magnifique homélie en cette année de la foi. Etant du côté de ceux qui achètent le pass et tentent tant bien que mal de l’honorer, il y a, me semble-t-il, une condition indispensable à son utilisation optimale : avoir envie d’y retourner et trouver dans l’homélie du prêtre de quoi nourrir sa foi.
    Le débat reste ouvert …

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