Hunger Games

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Film de Gary Ross (sortie : 21 mars 2012)

Avec Jennifer Lawrence et Josh Hutsherson

Enorme succès aux Etats-Unis parce que précédé d’une campagne de publicité absolument ébouriffante et très axée sur les jeunes, Hunger Games n’a pas bénéficié du même lancement en Europe. Et c’est bien dommage car c’est un grand film – inspiré, il est vrai, d’un livre que l’on dit excellent.

Regardez un épisode de l’émission de télé-réalité « Koh Lanta », imaginez ce qui peut se passer dans une centaine d’années sur le même principe, et plongez dans ce film où 12 régions sont condamnées chaque année à donner chacune deux de leurs jeunes pour un jeu télévisé au cours duquel les 24 candidats ainsi recrutés vont s’entre-tuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. La télé-réalité poussée à son infamie la plus abjecte… mais pas si éloignée des sentiments des téléspectateurs actuels qui votent « 1 » ou « 2 » pour éliminer la chair à caméra réduite à de simples numéros.

Chrétiennement parlant ce film est très intéressant. D’abord parce que c’est l’injustice vécue qui va créer la révolte du milieu du film, beaucoup plus importante dans le livre mais déjà rendue de manière intéressante dans le long métrage. Et puis aussi parce que trois valeurs sont mises en avant chez les personnages principaux : foi – espérance – charité, les trois vertus cardinales ! La foi envers et contre tout, alors qu’il parait impossible de gagner ensemble, l’espérance qui, à plusieurs reprises, est indiquée comme la vertu qui pourrait bien être la plus puissante dans cette affaire, et la charité non seulement entre les deux principaux personnages, mais aussi vis-à-vis de quelques autres. Ensuite, et c’est remarquable, dans un « jeu » dont le but est d’éliminer les autres, l’héroïne non seulement ne tue personne directement mais, en plus, sauve une vie.

Parlons d’elle, justement : elle est incarnée par Jennifer Lawrence, inconnue pour nous jusqu’ici. Avec son arc et ses flèches, et son regard d’acier, elle fait immanquablement penser à la merveilleuse archère de « Narnia », Anna Popplewell. La caméra joue avec son visage et ses yeux bleus – j’avoue, je suis charmé – en usant de gros plans jamais intrusifs mais toujours extrêmement justes. Le film gagne, notamment pour cela, à être vu au cinéma. Pour qui découvre l’histoire, Jennifer Lawrence réussit à nous faire parfaitement entrer dans la dramatique qui se noue. La chute est, du coup, un peu moins téléphonée, même si elle reste attendue et très américaine.

Mention particulière aux coiffeurs et costumiers qui ont fait un travail absolument époustouflant. Ainsi qu’à Stanley Tucci qui incarne le présentateur des « Hunger Games », véritable caricature de Jean-Pierre Foucault mâtiné de Nikos Aliagas, dégoulinant de sourires « Colgate » et véritablement tête-à-claque, tout en étant beaucoup plus crédible que le déjà prodigieux Chris Tucker en Rubby dans le « 5e élément ».

Enfin, un coup de chapeau à Tom Stern, le monteur du film, également responsable du montage d’ « Au-delà » sur lequel je viens d’écrire un petit billet. A l’heure des montages épileptiques fatigants qui ne nous laissent aucune scène durer plus de deux secondes et demie, voilà quelqu’un qui sait jouer de longs plans, de paysages interminables, et de visages respectés et mis en valeur. Merci, Mr Stern !

S’il y a un cinéma près de chez vous qui le projette encore, foncez. Sinon, attendez avec impatience le DVD.

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