Immaculé(e)

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Photo libre de droits : Vierge Marie de Moussières

 

« Immaculé » signifie littéralement « sans tache ». Le mot évoque en nos esprits la fête de l’Immaculée Conception de Marie – solennité repoussée cette année en ce lundi 9 décembre comme à chaque fois que le 8 tombe sur un dimanche. Mais la « tache » dont Marie fut préservée n’a absolument rien de sexuel, contrairement à ce que bon nombre de gens croient encore.

Connaissons-nous vraiment ce qui est fêté lors de l’Immaculée ? La « tache » dont Marie est préservée dès avant sa propre naissance est la tache originelle, le péché des origines. Mais si vous en êtes encore à associer le « péché originel » à quelque chose de sexuel, il est temps de faire une mise à jour.

Certes nous ne sommes pas aidés ! Le passage de la Genèse parlant de ce péché originel – repris d’ailleurs en première lecture de la fête de l’Immaculée – a donné naissance a des expressions qui évoquent immanquablement la sexualité : « croquer la pomme » par exemple.

Pourtant, c’est de l’orgueil dont il s’agit. Le péché d’Adam et Eve est d’avoir voulu – à l’initiative du serpent – devenir comme des Dieux, croire qu’ils n’avaient plus besoin de Dieu. C’est bien l’orgueil dont Marie est exempte. Et comme il est le « capitaine des capitaux », celui qui mène à tous les autres péchés, en être dépourvu amène à dire de Marie qu’elle est « conçue sans péché ».

Ce n’est pas la conception virginale de Jésus

Marie a été préservée de ce péché originel, et ce dès avant sa naissance. Ce n’est donc évidemment pas – autre erreur très répandue – la conception virginale de Jésus que nous célébrons le 8 décembre, mais bien celle, immaculée, de Marie par ses propres parents, Anne et Joachim.

D’ailleurs le calendrier nous aide à le comprendre : partant du 8 décembre nous tombons, neuf mois plus tard, sur le 8 septembre, naissance de Marie. Si l’on veut parler de la conception de Jésus, il nous faut viser le 25 mars, fête de l’Annonciation, précédant de neuf mois le 25 décembre.

Mais ce n’est pas parce que nous avons enfin corrigé dans nos esprits l’erreur que font bon nombre de chrétiens que nous devons nous prendre pour des dieux… sans quoi on retomberait dans le péché des origines, justement !

Vincent Lafargue | 9 décembre 2019

Publié sur le site www.cath.ch

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