Invictus

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Film de Clint Eastwood (sortie 13 janvier 2010)

Avec Morgan Freeman et Matt Damon

Amis du rugby, bonjour !

Au départ, « Invictus » est un film d’hommes, de terrain, et de ballon ovale. Certes. Mais c’est bien plus que cela.

Au départ, « Invictus » est un film sur l’Afrique du Sud, sur Nelson Mandela, sur un peuple qui se réconcilie. Certes. Mais c’est bien plus que cela.

Oui, c’est beaucoup plus que la déjà fabuleuse histoire de l’équipe des Spring Bocks et de leur victoire en coupe du monde de rugby en 1995, chez eux en Afrique du Sud. C’est beaucoup plus, aussi, que l’extraordinaire histoire de Nelson Mandela – incroyablement interprété par Morgan Freeman.

« Invictus », c’est d’abord et avant tout un film sur la réconciliation dans toute sa splendeur, et un film sur la beauté du sport et de l’effort. Et à plusieurs reprises, c’est un regard chrétien qui se pose sur cette histoire. Il y a de la foi de l’espérance, de la charité, dans ce qui pousse les deux protagonistes. Le deuxième, c’est le capitaine de l’équipe de rugby d’Afrique du Sud, François Pienaar, campé par un Matt Damon au mieux de sa forme.

Il y a une rage de vaincre, oui, mais pour faire avancer un pays. il y a une volonté de faire avancer un pays, oui, mais pour réconcilier noirs et blancs. Il y a une volonté de réconcilier noirs et blancs, oui, mais pour retrouver l’unité d’une nation. Pour cela, il faut que chacun y mette du sien, fasse le poing dans la poche, accepte de collaborer avec l’autre quelle que soit sa couleur de peau.

J’avais 15 ans quand Nelson Mandela a été libéré, 20 ans en 1995 lors de la coupe du monde en Afrique du Sud, et contrairement à mon père je ne suivais pas le rugby. Alors la victoire des Bocks contre les redoutables All Blacks de Nouvelle-Zélande en finale m’avait un peu passé au-dessus. Je n’avais pas compris tout ce qui se tramait derrière cette victoire. Tout l’espoir d’un peuple. Comme beaucoup de jeunes de mon âge, le mot « apartheid » avait été étudié en classe d’histoire, mais je ne voyais pas la réalité qu’il recouvrait encore, hélas, dans ce pays loin du mien.

En découvrant « Invictus », et en me souvenant des titres des journaux de l’époque, j’ai l’impression de redécouvrir un événement auquel j’ai assisté et de le comprendre enfin.

Ce film montre aussi l’incroyable personnalité de Nelson Mandela : il aurait pu se venger, faire subir aux blancs ce que lui-même et ses frères avaient subi jadis. Il aurait pu, et tant de dirigeants africains ont fait ainsi à la décolonisation. Lui, non. Il a choisi de pardonner. Il a choisi de changer, parce que, dit-il dans le film : « si je ne change pas alors que les circonstances l’imposent, comment pourrais-je attendre des autres qu’ils changent ? »…

Mandela est méthodiste, donc chrétien. Il véhicule les valeurs de l’amour et du pardon. Regarder « invictus » en étant conscient de tout cela, c’est comprendre que l’amour peut vaincre la haine, que le pardon peut être tout puissant.

Reste l’Afrique du Sud aujourd’hui, pas sortie de l’auberge. Mais qu’aurait-elle été, sans ces années 90 qui l’ont changée de fond en comble ?

Un film à voir, historique et remuant. Du grand Clint Eastwood.

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  1. ltrobat

    Je suis plus âgé que vous et ma l’apartheid fait partie du fond sur lequel s’est construit ma conscience politique (j’ai encore un souvenir très vif du concert de Johnny Clegg à Pau en 1988).
    Je partage cette très belle analyse de ce film qui met très justement en mots ce que j’ai ressenti lorsque je l’ai vu…

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