Jardin secret, Psys et Pardon de Dieu

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Photo DR : savigny-paroisses.catholique.fr

 

Homélie pour le 6e dimanche TO, année B

 

Lv 13,1-2.45-46 / Ps 31 / 1Co 10,31-11,1 / Mc 1, 40-45

 

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Avez-vous un jardin secret, chers Amis ?

C’est une question que j’évoque toujours avec mes fiancés, ces couples que je prépare au mariage, seize couples cette année: peut-on avoir un jardin secret ? La question est d’autant plus sensible en couple, d’ailleurs.

Et je crois que la bonne réponse est complexe. Oui, bien sûr, chacun a un jardin secret, c’est une évidence puisqu’il nous est impossible de connaître les pensées de l’autre, même de cet autre que nous connaissons si bien, qui nous est lié par l’Amour, ou le sacrement du mariage. C’est d’ailleurs un des points sur lesquels la fameuse curiosité féminine est mise à rude épreuve, parfois.

Dans un couple il n’est pas rare, lors d’un silence prolongé du mari, d’entendre son épouse lui dire : « A quoi tu penses ?« 

En même temps, s’il est évident que chacun a un jardin secret, il est bon, aussi, de pouvoir tout dire à la personne qui partage notre vie. J’insiste : de POUVOIR tout dire, non pas de DEVOIR tout lui dire, mais bien de savoir que l’on peut tout lui confier, si besoin est.

Cela peut même s’avérer nécessaire pour vivre le pardon en couple, notamment. Comment pardonner à quelqu’un si l’on n’est pas certain qu’il puisse tout nous dire ? Ce serait impossible.

Et je crois qu’il est bon de se rappeler que Dieu fonctionne de la même manière. On peut aussi TOUT lui dire. Quel lieu plus approprié, alors, pour tout lui dire, que le sacrement de réconciliation, le sacrement du pardon ?

C’est vraiment étonnant, d’ailleurs, vous savez chers Amis : la courbe des consultations chez les psychologues est inversement proportionnelle à la courbe de la fréquentation des confessionnaux.

Alors, je n’ai rien contre les psychologues, chers Amis, mais… je m’étonne : c’est quand même nettement moins cher d’aller raconter ses problèmes à Dieu, via un prêtre qui nous écoute. Et on a l’assurance, qui plus est, que le prêtre lui, ne garde aucun dossier, que ce qu’on lui a dit n’est écrit nulle part. C’est même effacé, inviolable…

L’objection classique pour ne pas venir se confesser, c’est : « Je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin d’un prêtre pour m’écouter, je m’arrange directement avec Dieu puisque lui, il m’écoute aussi.« 

…Je disais cela aussi, d’ailleurs, quand j’étais plus jeune. C’est vrai, pourquoi dire des choses si intimes à un homme – le prêtre – alors qu’on peut les dire à Dieu dans le silence de nos cœurs ?? L’objection se tient tout à fait.

Mais si elle se tenait vraiment, alors pourquoi éprouvons-nous le besoin d’aller raconter ces mêmes choses à un psychologue, dites-moi ? …ça ne tient plus. En plus, le psychologue n’est pas Dieu, que je sache ?!

Qui plus est, mes difficultés spirituelles, mes doutes sur le plan de la foi ne regardent en rien un thérapeute dont je ne sais même pas s’il est croyant ou non, pratiquant ou non. Un prêtre va être une bien meilleure oreille pour mes doutes en termes de foi, pour mes questions sur Dieu, pour mes faux-pas en matière d’éthique chrétienne.

Et, comme c’est curieux, chers Amis, c’est justement ce que nous disaient les lectures d’aujourd’hui : le point commun entre les différents textes que vous avez entendus. A celui qui souffre d’une lèpre, il est demandé d’aller voir… le prêtre. Le livre des Lévites, la première lecture, le disait. Jésus le disait aussi dans l’Evangile.

Bien sûr il s’agit de lépreux. Mais il y a des lèpres modernes, chers Amis. Quelle lèpre plus impitoyable que notre culpabilité, par exemple ? Le remords, le regret, la rancœur, l’impossibilité de pardonner à quelqu’un ? Comme je suis triste quand je ressens cela dans un cœur, alors qu’il lui suffirait d’une parole venue de Dieu pour que tout s’efface.

Ces lèpres-là, nous le savons, provoquent bien des maladies parfois – même les psychologues le disent – notamment lorsque ces lèpres ne peuvent pas sortir de nous, lorsqu’une parole de pardon n’a pas pu être donnée, lorsqu’elles tournent à l’intérieur de nous-mêmes jusqu’à en détruire l’âme ou le cœur !

L’autre obstacle qu’on oppose généralement à la confession c’est le confessionnal : « Ah non ! moi je ne rentre plus jamais dans la petite boîte ! » Vous avez peut-être déjà entendu cette phrase-là, ou peut-être l’avez-vous dite !

Comme je vous comprends ! Mais chers Amis, faut vivre avec son temps, ça ne fonctionne plus comme ça, la confession, aujourd’hui ! On n’est plus obligés d’aller au confessionnal ! La confession aujourd’hui, ça peut se vivre au domicile d’une personne, par exemple, ce que je suis allé faire cette semaine… Et ce n’était pas au domicile d’une personne âgée, au contraire… C’est tout aussi intime que le confessionnal, entre nous soit dit. Cela peut se faire en balade dans la forêt comme je l’ai fait la semaine dernière avec une autre personne, pas une personne âgée non plus, d’ailleurs. Cela peut se faire assis sur un banc d’église, comme je le fais chaque premier samedi du mois à Evolène, de 9 heures à 10 heures. Cela peut se faire aussi assis au soleil sur un banc public, comme je l’ai fait il y a un mois avec encore une autre personne.

C’est très beau le sacrement du pardon ! Si vous en avez encore l’image du confessionnal de jadis, il est temps d’ouvrir les yeux !

Il n’y a donc aucune de ces deux raisons si fréquemment exposées qui tiennent encore aujourd’hui pour ne pas vivre cet extraordinaire cadeau que nous fait Dieu : le pardon. Et même les psychologues s’accordent à dire l’importance que peut avoir, sur notre esprit humain, le fait d’entendre une parole de pardon. Encore plus si elle est sacrée, si elle vient d’un Dieu auquel on croit. Un Dieu qui n’est pas un juge impitoyable mais qui est un amoureux insatiable de nos cœurs et de nos âmes.

Alors chers Amis, si vous aussi vous réessayiez le sacrement du pardon ? En plus, le Carême qui commence mercredi est un temps idéal pour faire un grand nettoyage de printemps dans nos cœurs.

–      Mais je ne sais plus comment on fait !!

Quelle importance ! Venez me voir, on discute, on prie tout simplement… Les formules, c’est moi qui dois les connaître, pas vous. C’est déjà bien assez lourd de venir confier ce que vous avez sur le cœur, si en plus vous devez vous encombrer de formules apprises par cœur, je comprends que plus personne ne vienne !

Alors chers Amis, vous voyez c’est tout simple, le pardon de Dieu. Et Dieu vous y attend, comme le disait Jésus dans l’Evangile : « Je le veux ! Sois purifié ! Viens !« …

 Jésus vous appelle, et il n’est pas nécessaire de venir à Evolène de 9 heures à 10 heures le premier samedi du mois : un simple coup de fil, et je viens chez vous, ou on va faire une balade, ou on trouve un moment, c’est pas bien compliqué, ça ne coûte rien, mais q’est-ce que ça fait du bien !

Je vous attends. Et Dieu aussi.

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Euseigne, samedi 14 février 2015, 18.00

Les Haudères, samedi 14 février 2015, 19.30 (version enregistrée)

Hérémence, dimanche 15 février 2015, 9.00

Evolène, dimanche 15 février 2015, 10.30

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