Jubilé d’Or – Bayonne

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Jubilé d’Or de Soeur Teresa de Jésus et de Soeur Carmen

Col 3,1-4 / Ps 34,2-9 / Jean 15,1-8

Chère Soeur Teresa, Chère Soeur Carmen, Vous toutes et tous qui êtes ici,

Nous venons d’entendre deux des plus beaux textes de la Bible. Vous savez, la Bible… ce livre qui prend la poussière, sur une étagère, chez vous… La Bible c’est un livre qui ne s’use que si on ne s’en sert pas. Il faut de temps en temps enlever la poussière sur ce livre, et l’ouvrir.

Et quand on lit la Bible on s’aperçoit qu’il y a des répétitions, des phrases ou des mots qui sont répétés plusieurs fois dans un même passage. Et ce n’est jamais innocent, c’est toujours le signe que ce mot-là est important à cet endroit.

Dans le passage que nous venons d’entendre, il y a un mot qui revient huit fois. Huit ! Dans quelques versets d’Evangile ! C’est le mot « demeurer ». On l’a entendu huit fois dans l’Evangile ! Alors on n’y fait pas attention parce que c’est lié au reste du texte bien sûr… Mais il était là huit fois… Demeurer…

Alors demeurer en français cela a plusieurs significations, parfois très différentes les unes des autres.

Un demeuré, c’est une personne dont on est surpris qu’elle figure dans la Bible, encore que c’est souvent comme cela que les Juifs voyaient le Christ !

Une demeure seigneuriale, une belle demeure, ça pourrait tout à fait être le mot qui qualifierait cette maison, c’est la demeure d’un roi, d’un Seigneur, à fortiori du Roi des rois.

Et puis une mise en demeure c’est encore tout à fait autre chose, c’est sévère, c’est un ordre, très loin des vœux que nous fêtons aujourd’hui.

Dans notre texte, bien sûr, il s’agit du verbe demeurer, rester, faire son logis, choisir sa maison à cet endroit, demeurer quelque part.

Et vous l’avez entendu il s’agit de demeurer non pas quelque part, dans notre texte, mais de demeurer en quelqu’un. « Demeurez en moi nous dit Jésus, comme je demeure en vous. »

Là aussi, très souvent on se trompe : le mot important dans cette phrase c’est le comme. Et il y a d’autres passages comme ça dans l’Ecriture : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » « Aime ton prochain comme toi-même. »

Aime ton prochain, c’est facile – enfin c’est facile… faut déjà le faire ! Porter la charité à d’autres, voilà quelque chose que Sœur Carmen connaît bien, aimer son prochain… – mais on oublie très souvent la deuxième partie de la phrase : « aime ton prochain comme toi-même… » Si tu ne t’aimes pas toi-même, tu ne peux pas aimer ton prochain ! Il ne s’agit pas de se mettre devant le miroir et de se dire « Comme je suis merveilleux ! », non…

Mais si on ne s’estime pas un peu soi-même, si on n’a pas quelques égards pour soi-même, alors on ne les aura pas non plus pour les autres.

Et ça c’est une chose très importante à rappeler. Très difficile dans la vie religieuse parce qu’on prêche très souvent l’humilité, la sortie de soi-même, l’oubli de soi.

Mais il ne faut pas s’oublier complètement.

Tout est dans le comme. Aime ton prochain comme toi-même.

Et c’est la même chose avec l’Evangile d’aujourd’hui : « Demeurez en moi comme moi en vous ».

Comment est-ce que le Christ demeure en nous ? Dans l’Eucharistie bien sûr, que nous allons célébrer encore aujourd’hui.

Mais le Christ a sa manière bien particulière de demeurer au fond de chacun de nous. Il demeure en nous selon notre vocation propre.

Le Christ pauvre et serviteur demeure en vous, Sœur Carmen, depuis longtemps déjà, 50 ans, en tout cas.

Le Christ humble et tout Amour demeure en vous, Sœur Teresa, depuis bien longtemps déjà aussi.

Mais le Christ époux demeure dans ceux qui ont vocation au mariage, par exemple.

Le Christ prêtre demeure dans ceux qui ont vocation, comme moi, au sacerdoce.

Le Christ berger demeure dans ceux qui ont vocation à être évêques, où même dans notre saint père, le pape Benoît.

Le Christ guérissant demeure en ceux qui vocation de soigner les autres.

Le Christ enseignant demeure dans celles et ceux qui enseignent, qui instruisent leurs semblables. Etc, etc.

Chaque vocation est en Christ et est appelée à demeurer en Lui comme Lui demeure en nous.

Saint Paul, dans la première lecture, nous le disait : votre vie est cachée dans le Christ comme le Christ est caché en vous. De la même manière.

Et St Paul nous le disait aussi, le but de tout cela c’est de chercher les réalités d’en-haut.

Si le Christ vient demeurer dans nos réalités d’ici bas, c’est pour qu’avec lui nous puissions rechercher les réalités d’en-haut.

Demandons au Christ de demeurer en nous afin que nous puissions toujours mieux demeurer en Lui !

Carmel de Bayonne (France, 64), 2 juin 2012

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