La joie, fruit de nos différences unies

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Homélie pour le Dimanche de la Parole de Dieu

Apocalypse 7,9-12 / Psaume 132 / 1Corinthiens 1,10-13 / Jean 15, 1-11

(Textes proposés par les Sœurs de Grandchamp pour la Semaine de prière pour l’unité des Chrétiens 2021)

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

Un mot est revenu pas moins de 12 fois dans l’Evangile que nous venons de réentendre. Un verbe pour être précis. Une idée ?…

Demeurer.

…Non, ce n’est pas vous que je traite de demeurés ! Je ne me permettrais pas ! C’est le verbe « demeurer » que nous avons entendu 12 fois dans ce petit passage de l’Evangile de Jean qui a été choisi par les Sœurs de Grandchamp pour notre semaine de prière pour l’unité des Chrétiens. Demeurer.

Jésus nous demande non pas d’être demeuré, Dieu merci, mais de demeurer. De demeurer dans son Amour, notamment. De demeurer en Dieu.

Demeurer, c’est aussi ce que nous demandent nos autorités actuellement. Ah oui, le télétravail c’est exactement cela : il s’agit de demeurer à la maison.

C’est un pléonasme, d’ailleurs, vous le remarquez au passage. « Demeurer à la maison », c’est un pléonasme. La demeure, c’est la maison, par définition. Si je dis « demeurer à la maison » je dis deux fois la même chose, comme si je dis « monter en-haut » ou « descendre en-bas », bien sûr. Pléonasme.

Et pour des Chrétiens, chers Amis, pour nous, pour nos frères et sœurs réformés, évangéliques, orthodoxes, anglicans, pour des Chrétiens dignes de ce nom, « demeurer en Dieu », ça devrait être un pléonasme, « demeurer dans son Amour » ça devrait être un pléonasme, « demeurer ensemble », « demeurer unis », ça devrait être un pléonasme.

Parce que, par définition, la demeure, notre demeure à nous les Chrétiens, c’est Dieu, c’est son Amour, c’est l’unité. La demeure, c’est le lieu où l’on est ensemble, où deux ou trois sont réunis. La demeure, c’est le lieu de l’Amour familial. C’est le lieu où Dieu s’invite, si on lui fait une petite place bien sûr.

Et si notre demeure est le Christ, alors nous sommes de cette grande foule dont parlait l’Apocalypse, notre première lecture.

Et c’est vrai, Chers Amis, nous sommes une foule immense, les Chrétiens. Bon, d’accord, ici, ce matin, Coronavirus oblige hein, nous ne sommes pas bien nombreux. Mais on voit que les gens reviennent, petit à petit, dimanche après dimanche.

Mais sur la planète… vous savez combien nous sommes de Chrétiens ? 2 milliards et demi ! Sur 8 milliards c’est pas mal, hein ! 2 milliards et demi !

C’est juste la plus grande famille de la terre, Chers Amis ! Après celle des femmes et celle des hommes, d’accord !

On a tendance à l’oublier dans notre Europe qui bafoue ses valeurs chrétiennes de base. Mais le Christianisme est la plus grande religion au monde. Et de très loin. Elle continue de s’agrandir, jour après jour. Nous sommes 2 milliards et demi de frères et sœurs en Christ.

Et il est bon, il est doux pour des frères et de sœurs, de demeurer ensemble, comme le disait le psaume.

C’est merveilleux de savoir que nous pouvons passer la porte de n’importe quelle église dans n’importe quel pays du monde, et que nous allons instantanément nous sentir à la maison. Chez nous, dans la demeure où se trouve Dieu.

Nous sommes d’une même famille.

Alors Paul, qui observait déjà des divisions dans cette famille il y a 2000 ans de cela, Paul nous exhorte à ce qu’il n’y ait pas de divisions entre nous, dans cette demeure qu’est la famille des Chrétiens.

Nous avons un seul baptême, alors demeurons ensemble !

Oui, au passage, je vous le rappelle, Chers Amis, nous avons un seul baptême ! Il faut le dire et le redire, ça. J’entends encore trop souvent des gens me dire : « Ah moi j’ai été baptisé catholique… – Ah mon mari, il a été baptisé protestant… » C’est faux, hein !

On n’est pas baptisé catholique ou baptisé protestant, on est baptisé chrétien.

Le baptême nous fait entrer non pas dans l’Eglise catholique ou dans l’Eglise protestante, le baptême nous fait entrer dans le Christianisme, dans la famille des Chrétiens.

C’est plus tard, la Confirmation ou la Profession de Foi qui vont colorer notre baptême et nous faire choisir une manière de célébrer, une manière de vivre notre identité de Chrétiens. C’est à la Confirmation qu’on devient plutôt catholique ou plutôt protestant. Mais ce sont des détails, nous appartenons à la même famille.

Et ce n’est pas pour ça que nous sommes divisés, d’ailleurs.

Être unis, Chers Amis, ce n’est pas être uniformes. L’unité que demande le Christ, ce n’est en aucun cas l’uniformité. Si nous nous mettions à porter tous le même habit, à célébrer exactement tous de la même manière, à agir exactement de la même façon, à prier exactement avec les mêmes mots, nous ne serions plus une religion, nous serions une armée. C’est le service militaire qui fait tout exactement de la même manière, mais ce n’est pas une religion, ça. Nous n’avons pas à être uniformisés.

Et l’unité, cela passe d’abord par le cœur. Par la demeure de Dieu. Est-ce que mon cœur est une demeure pour Dieu ?

Voilà la question, je crois, que nous pouvons nous poser à l’issue de cette semaine de prière pour l’unité des Chrétiens, pour avancer un peu : est-ce que mon cœur à moi est une demeure pour Dieu ?

 

…est-ce que je lui fais une place, est-ce que je l’invite ?

…est-ce que j’ai fait la poussière de temps en temps ? …ça s’appelle le sacrement du pardon ;

…est-ce que je le nourris ? …ça s’appelle l’eucharistie ;

…est-ce que mon cœur est une demeure pour Dieu ?

…est-ce qu’il peut y vivre, s’y sentir bien, chez lui ?

 

Peu importe que ma manière de célébrer soit celle d’un réformé, d’un évangélique, d’un orthodoxe, d’un anglican, d’un vieux-catholique ou d’un catholique romain, peu importe… Est-ce que mon cœur accueille Dieu, c’est ça l’essentiel.

Et, deuxième question pour notre méditation : est-ce que moi je demeure en Dieu ? Est-ce que je fais de Dieu ma demeure ? Est-ce que je suis à la maison quand je suis – non seulement dans une église – mais quand je suis en Dieu, quand je suis en prière, quand je m’émerveille devant sa création, est-ce que je demeure moi aussi en Dieu ?

Quand je répands l’amour, la charité envers mon prochain, quand je prie, quand je répands la Bonne Nouvelle et que je l’annonce autour de moi, quand je place la joie dans un monde qui en a tellement besoin, je demeure en Dieu !

 

Est-ce que je demeure en Dieu ?

et

Est-ce que Dieu demeure en moi ?

 

Voilà les deux pistes que je laisse à notre méditation, la vôtre comme la mienne, j’ai le même chemin à faire que vous.

Et le fruit de tout cela, Jésus nous le disait dans l’Evangile, c’est la joie. Celui qui demeure en Dieu, dans son Amour, porte du fruit. Et ce fruit, dit, Jésus, c’est la joie parfaite.

La joie qui devrait être dans l’ADN du Chrétien. Un Chrétien joyeux, ça devrait être un pléonasme Chers Amis !

Alors dans ce monde où tant de personnes s’inquiètent, s’angoissent, vaccin ou pas vaccin, ou d’étranges mots sont devenus notre quotidien, Moderna, CoVid, Pfizer, FFP2, Gel hydroalcoolique, Astra-Zeneca – des mots qu’on ne connaissait pas il y a encore quelques mois – dans ce monde étrange, que les Chrétiens que nous sommes portent la joie, l’espérance, la paix, l’unité des cœurs !

Voilà, je crois, ce qui est notre devoir aujourd’hui, demain, et toute notre vie.

Amen.

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Aigle, dimanche 24 janvier 2021, 10.00

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