Laetitia et Lionel – Homélie de Mariage

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Homélie pour le

Mariage de Laetitia et Lionel

Ct 2,8-10.14-16a; 8,6-7a – Ps 148 – Mt 7,21.24-29

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

« Lionel, quand tu reviendras du désert, tu auras trouvé la femme de ta vie ! »…

C’est une parole de Frédéric, le papa de Lionel… Je le dis parce qu’il m’a autorisé à le dire, Frédéric !

Nous avons un nouveau prophète ! Ah oui, clairement, hein !

C’est étrange, le désert, n’est-ce pas ? On s’y découvre beaucoup mieux que ce que l’on croyait en partant…

Xavier, parmi nous le sait bien, il pourrait nous en raconter…

Au désert, on fait des rencontres. pas toujours celles de la joie, au départ !

Un marcheur du désert, un de mes amis prêtres, a l’habitude de dire que le premier jour, dans le désert, l’ennemi c’est la soif. le deuxième jour de marche dans le désert, l’ennemi c’est le soleil. Mais à partir du troisième jour de marche en groupe dans le désert, l’ennemi c’est celui qui marche à côté de moi.

…Bah c’était pas le cas !

Au désert on laisse de côté les apparences…

Laetitia est magnifique aujourd’hui, qui pourrait dire le contraire ? Mais elle était magnifique dans une djellaba, n’est-ce pas Lionel ?

Les apparences comptent peu, au désert. C’est la survie.

On y vient rencontrer le Seigneur, bien sûr, dans le silence, dans la prière, dans l’effort de la marche… mais c’est souvent nous-mêmes que nous rencontrons, sans qu’on l’ait prévu au départ.

Lorsqu’on revient du désert, on sait un peu plus, un peu mieux qui l’on est.

Chacun de vous s’est rencontré, elle-même, lui-même, dans ce désert.

Où vous vous êtes aussi rencontrés tous les deux.

Chacun de vous a fait une troisième rencontre, celle de Dieu, qui partageait déjà votre route et votre vie… Mais on le rencontre plus profondément dans le désert.

On comprend qu’il est le Dieu de ce peuple qui a marché dans le désert.

On comprend mieux qui est Dieu, dans le désert.

Alors… c’est assez surprenant, connaissant leur histoire à tous les deux – le désert – d’avoir choisi cette page d’Evangile que nous venons de réentendre.

Parce que, précisément, on y parle du sable… mais pas en bien !

Construire sur le sable, c’est dangereux, nous dit Jésus dans l’Evangile… ça tient mal. Et quand la tempête survient, la maison s’écroule.

Mais vous n’avez pas construit sur du sable, vous vous êtes rencontrés sur le sable, ce n’est pas pareil.

Et vous vous êtes rencontrés certainement sur le sable de votre vie, aussi. A un moment où les choses n’étaient pas encore très solides pour chacun de vous, chacun à sa manière.

Et c’est dans le désert que vous avez trouvé votre roc. Le roc dont parlait l’Evangile, le roc sur lequel Jésus nous recommande de construire notre maison.

Alors évidemment le roc valaisan est un peu plus stable que le désert africain… et même que la molasse genevoise, hein, soyons clairs !

Le roc de Chermignon, c’est quelque chose ! C’est du solide !

C’est ici, d’ailleurs, que vous construisez. Et la construction, ça connaît les gens d’ici !

Mais ce n’est pas ça, le roc, pour vous. Le roc, c’est ce sur quoi vous construisez votre amour.

L’écoute, la tendresse, l’amour du Christ, l’engagement – un mot qui prend tout son sens aujourd’hui ! – la communication aussi, entre vous, avec vos caractères respectifs, la foi, les passions communes – et elles sont nombreuses !

Une certaine proximité aussi. Pas seulement d’âme ou d’esprit : quand vous côtoyez Laetitia et Lionel, que vous les regardez se donner la main tendrement ou effectuer tous ces petits gestes du quotidien qui passent inaperçus, comme ça, dans la vie courante… mais qu’on remarque… eh bien cette proximité physique, cette tendresse est aussi un roc sur lequel vous construisez.

Je n’ai pas tiré ces éléments de ma tête ou de ma Bible, ce sont vos valeurs, celles que nous avons partagées ensemble en cheminant jusqu’ici.

Vous construisez sur du roc, donc. Et vous construisez à l’aide de ce Dieu que nous avons entendu nous parler dans les textes que vous avez choisis.

L’Evangile, bien sûr. Mais aussi le psaume, ce Dieu qu’on loue !

Et si vous connaissez Laetitia… le jour où elle ne chantera plus, c’est qu’elle chantera là-haut, hein !

La louange… la louange du Seigneur, c’est ce que voulait nous partager le psaume que vous avez choisi.

Et qui le dit très bien : la louange c’est à la fois nos voix mais aussi les montagnes, les collines, les arbres, les cèdres, les animaux…

Tout cela fait partie de votre louange, fait partie de vos raisons de louer Dieu.

Et tout naturellement, cela se retrouvait dans ce texte que nous a lu Nicolas, ce texte qui est l’un des plus osés de la Bible !

Parce que la Bible, vous savez, Chers Amis, c’est une bibliothèque, un ensemble d’une septantaine de livres. Il y a de tout, là-dedans ! Des lettres, des récits historiques, des récits… prophétiques, Frédéric ! Des Evangiles, des proverbes, des chants, il y a de tout dans la Bible !

Et il y a un livre érotique.

Oui… je sais qu’il y en a plusieurs qui vont se précipiter sur leur Bible en rentrant tout à l’heure !

oui… mais pour le comprendre, il faut pratiquer un peu l’hébreu, c’est pas donné à tout le monde ! Et dans nos traductions françaises le Cantique des Cantiques est rendu d’une manière très belle, très douce, très agréable. Mais vous pouvez poser « 50 nuances de Grey », ça n’arrive pas à la cheville du Cantique des Cantiques !

Parce que Dieu nous aime comme ça ! C’est Benoît XVI qui le disait : il y a de l’amour physique dans la manière qu’a Dieu de nous aimer, il y a de l’Eros dans sa manière d’aimer.

Eh oui !

Ce n’est pas pour rien qu’il nous inspire ces gestes que nous réservons à la personne avec laquelle nous scellons notre Amour, nous partageons notre vie. Ce n’est pas pour rien, c’est parce que Dieu nous les inspire !

Et le Dieu du Cantique des Cantiques, c’est le Dieu qui s’exclamait : « Mon Bien-Aimé bondit sur les montagnes ! Il court sur les collines ! Mon Bien-Aimé pareil à la gazelle… »

…Bon, je vous avoue que voir une gazelle en regardant Lionel… il faut un petit peu d’imagination, d’accord !

Par contre, voir la colombe en regardant Laetitia aujourd’hui c’est tout à fait évident. Et c’était la suite du texte : « Lève-toi mon Amie, viens ma colombe ! »

Tout cela vous semble très sage et très prude… je vous épargne la lecture en hébreu et ce qu’elle peut avoir de plus osé.

Mais retenez simplement que la Bible nous parle d’Amour, y compris d’Amour physique, à travers ce texte que vous avez choisi.

Et on en a discuté, vous l’avez choisi en connaissance de cause !

« Car l’Amour est fort comme la mort… sa passion est implacable comme l’abîme… ses flammes sont des flammes de feu… c’est une fournaise divine ! »

Comme le Cantique parle bien de votre Amour, Laetitia et Lionel !

Comme je vous souhaite que cet incendie que le feu du désert a allumé dans vos cœurs ne s’éteigne jamais !

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Eglise Saint Georges, Chermignon-d’en-Haut (VS)

Samedi 2 octobre 2021

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