L’inattendu, du début à la fin

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Photo DR : romeojuliette.blog.lemonde.fr
 

Homélie pour le 1er dimanche de l’Avent A

Isaïe 2,1-5 / Psaume 121 / Romains 13, 11-14a / Matthieu 24, 37-44

Chers Amis,

Avez-vous remarqué qu’avec toute notre science, avec toute notre précision, nos super-ordinateurs, nous sommes toujours incapables de prévoir deux choses : le début et la fin de notre vie.

Impossible à un médecin, même le plus grand spécialiste, de dire à une femme enceinte qu’elle accouchera tel jour à telle heure.

Impossible au plus grand des médiums de vous dire que vous mourrez tel jour à telle heure.

C’est intéressant d’ailleurs… C’est précisément le tout début et la toute fin de nos vies que nous ne pouvons connaître avec certitude.

Et alors que nous sommes au tout début d’une nouvelle année liturgique, que le temps de l’Avent commence, qu’on attend une nouvelle fois la naissance de Jésus, on nous propose des textes qui parlent de la fin, c’est étonnant !

Et vous allez voir que ces textes sont parsemés d’inattendu. C’est un peu la carte de visite de Dieu, l’inattendu, mais j’y reviendrai.

Le premier extrait de l’année de Matthieu, l’Evangéliste du Royaume des Cieux, que nous venons d’entendre, nous parle de la venue du Seigneur. La fin des temps. Paul nous dit que plus l’on avance plus l’on s’en approche… c’est à peu près la même chose que de dire, à vélo, que plus l’on pédale moins vite moins l’on avance plus vite. Merci, Paul !

On sent bien, connaissant sa profondeur, qu’il a autre chose à nous dire au travers de cette évidence. Plus on avance… non pas en temps mais bien en humanité. Plus on avance en humanité, plus l’on fait advenir le Fils de l’Homme. Et Matthieu va un peu plus loin. Nous ne connaissons ni le jour ni l’heure, nous dit-il, alors préparons-nous. Et c’est bien sûr aussi ce que veut nous dire Paul : soyons prêts. Veillons.

Ce texte d’Evangile a souvent été utilisé pour faire peur. « Faites attention, nous disait-on, si le Seigneur arrive et que vous êtes en train de commettre un péché, ça va mal passer ! Si vous ne vous êtes pas encore repentis, même chose ! » Et on avait peur de la venue du Seigneur.

Et si nous voyions la venue du Seigneur, au contraire, comme une joie ? Et le fait de s’y préparer comme l’occasion de se rendre toujours meilleurs ? Ce serait pas mieux, dites ?

Le but est le même : qu’il trouve de vrais croyants, de vrais chrétiens, en arrivant. Mais le chemin est tout autre. C’est un chemin de joie et non d’effroi, c’est un chemin de confiance et non de crainte, c’est un chemin de lumière et non de ténèbres.

Or l’Avent est un véritable chemin de lumière. On allume bougies sur bougies, et dans nos églises des étoiles et des crèches apparaissent peu à peu.

La joie, le fait de se réjouir de tout cela, c’est le sens du psaume, ainsi que de notre première lecture, le livre du prophète Isaïe.

Mais tous les deux parlent du début de l’ère chrétienne, de la venue du Messie.

Là où l’Evangile et Paul nous parlent de la fin, Isaïe et le psaume parlent du début. Mais dans les deux cas, ce sera complètement inattendu.

Isaïe parle d’une montagne vers laquelle afflueront tous les peuples. Et pas n’importe laquelle, celle de Jérusalem. Le psaume fait de même.

Mais à l’époque d’Isaïe et de l’écriture de ce psaume, on était loin de se douter que ce serait la montagne du Golgotha qui attirerait tous les regards, que cette colline sur laquelle on a planté une croix deviendrait le signe de l’amour de Dieu pour les Hommes.

Au point que, partout, du sommet de nos montagne aux pendentifs de nos cous, on continuerait de représenter ce signe, cette montagne vers laquelle ont afflué tous les regards, un jour.

La fin de la vie terrestre de notre Messie, cloué sur une croix, fut pour le moins inattendue.

Inattendue aussi, sa venue au monde, dans une simple étable, entouré de bergers et d’animaux.

Comme les débuts et les fins de nos vies, la naissance et la mort de notre Dieu sur terre furent complètement inattendues.

C’est la marque de fabrique de notre Dieu, sa carte de visite.

Quelque chose nous surprend, nous étonne, nous déconcerte, nous bouscule dans nos petites habitudes ? Il y a peut-être bien Dieu là derrière.

Une visite inattendue dans notre journée ? Un coup de fil qui nous rend tout joyeux ? Une personne que l’on ne s’attendait pas à rencontrer ? Voilà peut-être Dieu qui débarque incognito au cœur de nos agendas.

Et si nous abordions ce temps de l’Avent ainsi, chers amis ? Attentifs à l’inattendu, accueillant les événements et les visages qui seront mis sur nos chemins ? Ce serait une belle manière de se faire veilleurs.

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Flanthey, samedi 30 novembre 2013, 17.00

Icogne, dimanche 1er décembre 2013, 11.00

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2 Responses

  1. Sarah

    « Une visite inattendue , un coup de fil…  » Et s’il n’y avait pas de hasard ? Faisons confiance à notre instinct lorsque nous avons envie de voir quelqu’un ou de l’appeler et gardons l’œil et l’oreille ouverts à tout ce qui arrive sur notre chemin. Bonne route vers Noël ! Merci Vincent pour ce rappel !

    • Vincent Lafargue

      Quand on a la Foi, le hasard s’écrit avec un grand D…

      Merci pour ta lecture, Sarah, tout de bon à toi !

      Vincent

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