Lumière de la St Jean

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Photo DR : divinatix.com

 

 

 

 

Homélie pour la solennité de la Saint Jean-Baptiste

Isaïe 49,1-6 / Psaume 138(139) / Actes 3,22-26 / Luc 1,57-66.80

 

 

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[Célébration en plein air au soir de la St Jean]

 

 

 

 

Chers Amis,

Vous connaissez certainement ce proverbe qui dit « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt… »

C’est exactement ce qui se passe avec la Saint Jean-Baptiste.

On est focalisé sur cet événement, sur l’été, il fait beau… et on a beau regarder la lune – qui est plutôt un astre de l’hiver – on a le cœur tout ensoleillé. On est à fond dans ce que nous fêtons aujourd’hui, par un temps pareil, sous un ciel bleu comme celui-ci. On fête l’été, la lumière, la chaleur, et c’est beau d’être dehors ensemble ce soir pour vivre cette fête.

Mais on en oublierait presque le bras tendu de Jean-Baptiste. Qui montre non pas la Lune, mais le Christ ! Qui montre Jésus, avec à la bouche une fameuse phrase reprise à chaque messe : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » C’est une phrase que dit Jean-Baptiste au moment du baptême de Jésus.

Jean-Baptiste est le sage qui montre du doigt le Christ. Et nous, bien souvent, on regarde le doigt. Jusque dans notre église d’ailleurs, ou l’on voit très bien sur le tableau, derrière l’autel, Jean le Baptiste, bras tendu, doigt en avant. Et nous, nous regardons le tableau.

Le Noël de l’été appelle la Noël de l’hiver. Jean-Baptiste montre Jésus. Une naissance en appelle une autre. D’où, bien sûr, les deux dates symboliques, les deux 24, le 24 juin qui correspond six mois plus tard, au 24 décembre. On ne sait pas du tout si Jésus est né un 24 décembre, ni si Jean-Baptiste est né un 24 juin. On n’en sait rien. Ces deux dates ont été choisies symboliquement, à six mois exactement l’une de l’autre, proche du solstice d’été pour l’une du solstice d’hiver pour l’autre. C’est voulu, dans notre calendrier.

La lumière maximale, celle de la St Jean, répond à la lumière minimale, toute petite, qui se lève dans la nuit du solstice d’hiver. Ne perdons pas de vue ce que Jean-Baptiste montre du doigt, l’autre nuit, celle qui nous attend dans six mois, où se lève une grande lumière.

Et les textes que nous avons entendus sont clairs pour exprimer cela. Pour les deux derniers en tout cas.

L’Evangile d’abord, qui évoque la naissance du petit Jean – Yohanan en hébreu, qui veut dire Dieu fait grâce. Une naissance qui va rendre la lumière à son père, au vieux Zacharie. La lumière symbolique, parce qu’il n’était pas aveugle, il était muet.

Mais bien sûr, parce que Jean-Baptiste n’annonce pas seulement une lumière, il annonce le Verbe. Et c’est ce Verbe qui rend la parole à Zacharie, c’est cette annonce du Verbe qui lui redonne les mots pour rendre grâce.

Juste avant l’Evangile, nous avons ré-entendu un extrait des Actes des Apôtres où Paul dit que Jean-Baptiste est bien le précurseur, il a préparé la venue du Seigneur.

Restent les deux premiers textes, le psaume et le livre d’Isaïe. Beaucoup moins évidents à comprendre. Parce qu’ils nous renvoient une forme de lumière, celle de la connaissance de Dieu qui sait toutes choses et qui nous connaît depuis avant notre naissance. Cela a été dit dans les deux textes. Chacune, chacun de nous, était connu de Dieu avant notre naissance. C’est un grand mystère dont parle le prophète Isaïe ainsi que le psaume.

Il savait dès avant la naissance de Jésus – bien sûr – qu’un sauveur allait naître, son Fils, et il a envoyé le Baptiste pour l’annoncer, pour mettre en lumière cet événement.

A nous, maintenant, d’être des porteurs de lumière, de porter cette lumière au monde, de continuer le travail de Jean-Baptiste, de montrer le Christ, de l’annoncer autour de nous.

Alors entendons-nous, chers Amis, il ne s’agit pas d’entrer au café et de dire tout fort « Voici l’Agneau de Dieu ! », les touristes vont nous regarder un peu bizarrement… les gens d’ici aussi, d’ailleurs.

Non. Se faire Baptistes, ce que nous sommes par notre baptême, se faire Baptistes à notre tour, c’est montrer le Christ. Plutôt que de mettre le doigt sur les défauts de quelqu’un, relever ses qualités. Plutôt que de se raconter encore et encore ce qui ne va pas dans l’actualité, ce que Darius vient de dire au 19.30… se raconter ce soir autour de ces tables ce qu’il y a eu de beau dans notre journée, ce que nous avons fait de bien, ce que nous avons entendu de bien, ce que nous avons vu faire de bien…

C’est ça, être Baptistes dans nos vies. Plutôt que de se lamenter sur ce qui ne va pas – et tout le monde a de quoi le faire, nous avons tous des choses qui ne vont pas – relever ce qui va bien. Voir le verre d’eau à moitié plein et non pas à moitié vide. Montrer la lumière et non les ténèbres.

Alors si nous montrons la lumière, peut-être que quelques-uns des autres ne regarderont pus notre doigt mais bien ce qu’il désigne.

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Evolène, mercredi 24 juin 2015, 20.15, fête patronale

 

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