Notre roi de justice et de paix

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Homélie pour la solennité de la FÊTE DIEU – C

Genèse 14,18-20 / Psaume 109 / 1Corinthiens 11,23-26-15 / Luc 9,11b-7

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

> Problème temporaire avec la bande son. Elle sera de retour dans quelques jours !

 

Chers Amis,

Je ne sais pas si c’est le cas dans votre famille aussi, mais il y a beaucoup de baptêmes, en ce moment. C’est la saison, comme celle des mariages d’ailleurs. Et c’est beau ! Nous sommes heureux de tous ces enfants à baptiser !

Et qui dit baptême dit prénom. Alors si vous cherchez des prénoms originaux, pas besoin d’aller chercher regarder les séries sur Netflix ou à la télévision, il suffit d’ouvrir vos Bibles. Vous allez trouver toute une série de prénoms très originaux.

Et dans les lectures de la fête d’aujourd’hui, nous en avons entendu un à plusieurs reprises, on l’a même chanté comme un refrain, le prénom de ce roi qui s’appelle… Melkitsédek.

C’est un prénom assez étrange, je ne connais d’ailleurs personne qui porte ce nom-là, Melkitsédek… ce serait d’ailleurs assez lourd à porter, nous allons le voir, selon la signification de ce prénom.

Puisque, nous le savons, chaque prénom – et chaque nom de famille – a sa signification. J’espère que vous connaissez le sens, la signification de votre prénom et celui de votre nom de famille.

Melkitsédek, c’est un prénom hébreu. Et il est formé de deux mots de la langue de Jésus, deux mots hébreux. MéLèCH, d’abord, qui veut dire le Roi. Ça se dit d’ailleurs presque de la même manière en arabe qui est une langue-sœur de l’hébreu… ça a donné le prénom Malika par exemple. La racine MLK, MéLèCH.

MéLèCH, donc, c’est le début de Melkitsédek, et puis TSaDiQ. Alors TSaDiQ, ça ne veut pas du tout dire sadique, comme on pourrait le penser, rien à voir, au contraire même ! – TsaDiQ, ça veut dire en hébreu la justice.

MéLèCH-TSaDiQ, Melkitsédek, c’est le « roi de justice ». Alors d’emblée, à nous qui sommes des disciples de Jésus-Christ, ça rappelle vaguement quelqu’un, hein, le roi de justice… même si les textes qui parlent de Melkitsédek ont été écrits bien-bien-bien avant que Jésus ne voit le jour. Melkitsédek, ça semble être lui.

Mais la première lecture ajoutait que ce Melkitsédek est « roi de Salem ».

Vous pouvez chercher Salem sur une carte, et probablement qu’il y a bien un village ou l’autre qui s’appelle comme ça, mais Salem c’est autre chose.

Ça vient aussi de l’hébreu, SHaLoM. En arabe ça se dit Salâam – dans l’expression Salâam aleikhoum par exemple, SHaLoM aLeiCHèM en hébreu, vous voyez que c’est très-très proche. Salem, SHaLoM, ça signifie « La paix ».

On retrouve Salem dans le mot Jérusalem par exemple, qui signifie la ville de la paix… on espère qu’un jour elle puisse porter son nom à juste titre, la ville de la paix ! D’autant plus que les langues de ceux qui se combattent là-bas sont des langues-sœurs !

Melkitsédek, c’est donc le roi de justice et de paix. Et là, nous qui connaissons Jésus, nous pouvons clairement dire que c’est au Christ que fait allusion ce personnage de l’Ancien Testament. C’est lui qu’il annonce.

Le roi de justice et de paix, c’est Jésus, c’est le Christ.

D’ailleurs, comme Evangile pour cette fête, nous avions la multiplication des pains ! Il n’y a que le roi de justice suprême qui soit capable de donner à manger à tous ceux qui ont faim.

Et il va jusqu’à se donner lui-même à manger. Il se donne lui-même en nourriture sur cette table. C’est notre deuxième lecture, la lettre de Paul aux Corinthiens, qui le rappelait avec ces mots que vous entendez à chaque eucharistie : « Ceci est mon Corps, donné, livré, offert pour vous ».

Réfléchissons deux secondes à ce que cela signifie…

Le Christ nous aime jusqu’à se donner pour nous, pas seulement sur une croix mais également en nourriture. Il se donne à manger, il donne son corps. Et vous avez remarqué ? C’est exactement ce que font les gens qui s’aiment !

Mais oui ! La comparaison peut choquer, elle n’est pas de moi, bien des théologiens la font : jusque dans la relation charnelle, on retrouve cela. Les amoureux se donnent l’un à l’autre, donnent leur corps pour l’autre.

Et d’une manière tellement forte qu’il leur arrive même de dire : « Je t’aime tellement que je te mangerais ! » C’est bien la même idée. Le Christ nous aime comme cela. Il nous aime jusqu’à se donner en nourriture pour nous.

Et à chaque Eucharistie, Jésus revient nous dire « Je t’aime ! », dans un acte d’Amour pour nous.

Quand, tout à l’heure, au moment de communier, vous entendrez l’expression « Le Corps du Christ ! », les premiers communiants savent très bien ce qu’il faut répondre – « Amen ! »

Amen qui est aussi un mot hébreu qui veut dire « C’est vrai ! », « J’y crois ! », « C’est du solide ! ».

Eh bien derrière ces deux expressions – Le Corps du Christ ! Amen ! – vous pouvez entendre autre chose… Jésus qui vous dit : « Je t’aime ! » et vous qui lui répondez : « J’y crois ! ».

Je connais d’ailleurs des répondent « J’y crois ! » en venant communier. Et c’est pas si bête du tout, pourquoi pas ! C’est bien la signification du mot « Amen ».

Et entre amoureux c’est la même chose. Il y a un acte de foi à poser. L’amour, ça ne se voit pas ! On peut en voir des signes, bien sûr, mais l’amour n’est pas un objet qui se voit. Il faut y croire !

Quand quelqu’un nous dit « Je t’aime ! » il est beau de pouvoir répondre « J’y crois ! ».

Mais entre amoureux, on rajoute toujours quelque chose. Si vous écoutez les amoureux se dire « Je t’aime ! », vous allez remarquer que l’autre ne répond pas seulement « J’y crois » mais il répond surtout : « Moi aussi, je t’aime. »

Et vous aussi, vous répondez cela à la messe, mais dans le silence.

Car, en revenant à votre place après avoir communié, il ne vous viendrait pas à l’idée de bâiller, de regarder votre montre en attendant que j’aie fini de tout ranger, non !

Quand on revient à sa place avec l’hostie en nous, avec Jésus en nous, c’est là qu’on lui répond : « Moi aussi, je t’aime ! », c’est là qu’on peut lui confier tout ce que nous avons à lui confier.

C’est là que l’on fait une adoration. Une adoration intérieure, ça existe aussi.

Il y a l’adoration extérieure, comme on va le faire à la fin de cette messe quand je mettrai le grand ostensoir sur cet autel… on regarde Jésus… mais il y a aussi l’adoration intérieure, on le contemple à l’intérieur de nous, on lui dit : « Moi aussi, je t’aime ! »

Le Christ, voyez-vous Chers Amis, est venu jusqu’au fond de nous et nous prenons quelques instants de silence pour l’adorer quand on revient s’asseoir après la communion.

Voilà ce qu’à chaque Eucharistie nous devrions nous remémorer, pour que ce Saint Sacrement retrouve tout le sens qu’il doit avoir, toute la dignité qu’il possède, toute l’adoration véritable qui lui est due.

Sans oublier qu’ensuite… ensuite c’est nous qui devenons des ostensoirs vivants. Nous avons le Christ en nous et nous sortons de cette église, nous avons à aller le porter aux autres. C’est ce que font plusieurs d’entre nous lorsqu’ils vont porter la communion à des personnes qui sont à la maison, qui ne peuvent pas venir jusqu’ici.

Mais nous le portons aussi à l’intérieur de nous quand on sort de la messe. Et donc nous avons à porter sa Bonne Nouvelle, sa joie, son sourire, c’est ce que Paul disait aussi dans la deuxième lecture.

Nous avons à être des chrétiens contagieux de ce que nous avons en nous, contagieux du bonheur d’avoir le Christ en nous, contagieux de la joie de venir se nourrir à cette table-ci. En portant très-très loin à la ronde le Melchitsédek d’aujourd’hui qui trône dans la petite hostie, le Christ, notre Roi de justice et de paix.

Amen.

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Vex, jeudi 20 juin 2019, 10.00

Evolène, jeudi 20 juin 2019, 14.30 (version enregistrée)

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