Quelques mots d’Amour…

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Photo I.Le Furvant : la chapelle Ste Thérèse de Bluche / VS

Homélie pour la patronale STE THERESE DE L’ENFANT JESUS

Romains 8,14-17 / Psaume 130 / Matthieu 18,1-5

Chers Amis,

Tous les textes choisis pour fêter la petite Thérèse parlent d’enfants, d’être des enfants, de redevenir des enfants.

Saint Paul, par la voix de notre ami Benoît ce soir, disait aux Romains que l’Esprit Saint crie, au plus profond de nous « Abba » ! Abba, ce n’est pas seulement le nom d’un magnifique groupe de chanteurs suédois, c’est d’abord un mot hébreu qui veut dire « Papa« .

Dans nos Bibles, on le traduit trop souvent par « Père », comme si une petite fille de quatre ans pouvait dire : « Vous m’aimez, Père ? » Mais ce n’est pas ça, « Abba », ça veut dire « Papa » !

Au festival Théomania, à St Maurice, cet été, les jeunes avaient d’ailleurs composé un chant qui s’adressait à Dieu en lui disant « Papa ». Ça m’a d’abord surpris, en le chantant avec eux, il faut dire que je ne suis pas très charismatique… alors moi, les chants d’Eglise qu’on chante les deux mains en l’air en dévissant des ampoules c’est pas trop mon truc, à la base, voyez… Mais là c’était tout à fait ce que les lectures d’aujourd’hui nous demandent : ce chant où nous appelions Dieu « Papa » nous aidait à comprendre que nous sommes des enfants, Ses enfants.

« Je t’aime très fort, Papa« , voilà ce qu’un enfant peut dire à son père, et non pas [bouche serrée, snob] « Je vous aime d’un grand transport, Père ! » Même si ça se disait ainsi jadis…

Ah des fois nos traductions bibliques ne facilitent pas la comprenette !

Le psaume, lui, était bien traduit, et tout en tendresse. Mary-Laure l’a très bien chanté : « Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère… » disait le psalmiste…

Ce week-end, je prêchais une retraite pour une Équipe Notre Dame, à l’hospice du Grand St Bernard. À la messe, les enfants de ces couples étaient là, et à un moment donné l’une des plus petites de l’équipe, trois ans, une petite puce blonde, bouclée, est venue se blottir contre sa Maman, comme ça [geste]…

J’avais sous les yeux le psaume que nous venons d’entendre… « Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère…« 

Première lecture, donc : Dieu est comme un Papa.

Psaume : Dieu est comme une Maman.

Et l’Evangile alors ?

Eh bien l’Evangile de Matthieu nous rappelait à l’instant que, nous, il nous faut redevenir comme ces petits enfants.

Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne de notre chapelle, l’avait très bien compris. En écrivant, le 25 avril 1897, à l’abbé Maurice Bellière – qui n’était pas du tout de sa famille – elle commençait ainsi :

« Mon cher petit Frère, ma plume, ou plutôt mon cœur, se refuse à vous appeler désormais « monsieur l’Abbé », et notre bonne Mère m’a dit que je pouvais me servir en vous écrivant du nom que j’emploie toujours lorsque je parle de vous à Jésus. » Mon cher petit Frère…

Nous sommes frères et sœurs non seulement en humanité, mais aussi en Amour, parce que, quel que soit l’Amour reçu de nos parents, un Amour merveilleux ou un Amour blessé, nous avons au ciel un Père qui nous aime comme ses propres enfants. Il a mis toute sa douceur et toute sa tendresse en nous pour que nous aimions, à notre tour, nos enfants comme lui nous aime.

C’est pour cela aussi qu’un religieux ou une religieuse, tout comme un père ou une mère, qui ose faire du mal à un enfant, c’est une abomination. Il faut le dire et le redire, et en cette fête de la PETITE Thérèse, de Thérèse de l’ENFANT Jésus, en cette fête de celle qui avait une âme et un cœur d’enfant, j’aimerais aussi, au nom de l’Eglise dont je suis un pauvre serviteur, vous demander PARDON du mal que certains ont fait à nos enfants.

Bien sûr, ce n’est pas moi qui ai commis ces crimes, mais comme je suis prêtre, je représente un peu l’Eglise en étant l’un de ses serviteurs, et je trouve important que vous entendiez ce pardon aussi de la part d’un simple prêtre, et pas seulement de celle du Pape ou d’un Évêque.

Thérèse avait compris, au plus profond d’elle-même, que non seulement Dieu est Amour, ce que la Bible disait déjà dans la première lettre de Jean, mais aussi et surtout que Dieu N’EST QU’AMOUR.

Si Dieu est vu comme ce Père de la lettre aux Romains, comme cette Mère contre laquelle on se blottit dans le psaume 130, alors quand nous sommes Père ou Mère, de sang ou de religion, qu’on nous appelle Papa ou Mon Père, on n’a pas le droit de briser la confiance d’un enfant, on n’a pas le droit de toucher à la prunelle de ses yeux, on n’a pas le droit de piétiner ses rêves.

Par contre on a le devoir, nous dit Jésus, d’accueillir les enfants en Son nom, car alors c’est Lui que nous accueillons.

Respectons nos enfants, chers Frères et Soeurs, choyons-les, sans en faire des enfants-rois pour autant, Jésus ne nous dit pas cela. Mais n’acceptons jamais qu’on puisse leur voler leurs rêves et salir leur âme, ce que Dieu a mis dans un enfant est sacré, et pour le comprendre, comme pour comprendre Thérèse, nous devons tous repartir un petit bout en enfance…

Et nous aussi nous laisser choyer par Dieu comme des enfants, nous laisser rejoindre dans notre petitesse, nous laisser pardonner et accueillir, avec humilité et confiance.

En cette fête de Sainte Thérèse de l’ENFANT Jésus, c’est ce que je nous souhaite, Frères et Soeurs, à chacune et à chacun.

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Bluche, mardi 1er octobre 2013, 18.30

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