Qui est Jésus, pour moi ?

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Homélie pour le 4e dimanche TO, année B

Deutéronome 18,15-20 / Psaume 94(95) / 1ère aux Corinthiens 7,32-35 / Marc 1,21-28

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

 

Peut-être croyez-vous, Chers Amis, que les démons, les mauvais esprits sont des êtres inférieurs, qu’ils ne sont pas très intelligents. Vous vous tromperiez lourdement en croyant cela. Le diable et ses anges font partie des créatures les plus rusées, les plus instruites, les plus intelligentes qui soient. Il s’agit d’être plus intelligent qu’eux.

Et l’Evangile de Marc que nous lisons toute cette année a cette particularité que, dans ce texte, les seuls à savoir qui est Jésus, ce sont justement les démons. Les autres ne comprennent rien.

Les disciples n’ont pas tout compris. Pour eux, Jésus, c’est un compagnon de route, c’est un gars sympa qui fait des miracles. De là à dire que c’est le Messie, ils n’y arrivent pas.

Et l’ironie de Marc est intéressante parce que le seul qui va reconnaître Jésus à la toute fin de l’Evangile, c’est un étranger, c’est un romain, celui qui, au pied de la croix, dira : « Vraiment, c’était le Fils de Dieu. » Les autres n’ont rien compris.

Mais pas les démons ! Eux, ils savent très bien qui est Jésus. Et on l’a entendu dans l’épisode de cet exorcisme qu’on nous racontait dans l’Evangile d’aujourd’hui.

Le démon qui est à l’intérieur de cet homme reconnaît Jésus, et lui dit : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? »

Bon, jusque-là c’est son identité normale… Mais il ajoute : « Je sais très bien qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Le Messie. Le Christ.

Le démon sait qui est Jésus.

Les mauvais esprits connaissent très, très bien Dieu. C’est d’ailleurs une vieille règle militaire qu’ils appliquent : connaître son ennemi.

Les disciples, eux, n’ont pas compris, encore. Ils ne comprennent pas qui est Jésus.

Ils n’ont pas compris qu’il est ce prophète dont parlait la première lecture, le livre du Deutéronome, en disant qu’on nous enverrait un grand prophète. C’est de Jésus dont on parlait, bien sûr.

Ils n’ont pas compris, les disciples, que Jésus est ce Rocher, qui représente notre Salut, dont parlait le psaume.

Ils n’ont pas compris non plus qu’il est celui auquel certains – les religieuses, les religieux – vont jusqu’à donner toute leur vie ! Ils s’attachent à lui au point qu’il comble toute une vie, exactement comme s’ils étaient mariés. C’est ce que nous disait Paul dans cette étrange deuxième lecture.

C’est d’ailleurs le sens du mot « célibat », vous le savez j’espère : « célibat », ça vient de deux mots latins : « Coeli », et « Beatus ». « Coeli » c’est le ciel, les Cieux. Et « Beatus » ça veut dire heureux. « Célibataire », c’est celui qui est heureux avec le ciel. C’est très beau !

Ce serait très beau si c’était le cas de tous les célibataires. Moi, c’est mon cas ! Mais moi, j’ai choisi d’être célibataire, ce n’est pas pareil… Il y en a parmi vous qui n’ont pas choisi le célibat. Et pour ces personnes, c’est beaucoup plus difficile d’être heureux avec le ciel.

Ceci dit, Paul, dans cette étrange deuxième lecture qui utilise des formules un petit peu anciennes pour parler du mariage, du célibat… Paul semble aussi nous dire autre chose : « Tu es célibataire ? Alors tu as davantage de temps. Prends-le pour connaître un petit peu mieux le Seigneur. Parce que les époux, les épouses, les parents, les grands-parents, n’ont pas forcément autant de temps que toi. »

Paul n’est pas du tout en train de mettre les célibataires sur un piédestal par rapport aux gens qui sont mariés, pas du tout !

Au contraire, il nous donne une plus grande responsabilité à nous qui sommes célibataires, il nous dit : « Vous, vous avez le temps d’apprendre à connaître le Seigneur, alors prenez-le ! Parce que ce n’est pas le cas de tout le monde… »

Et quand on ré-entend l’Evangile avec ce démon qui dit à Jésus : « Moi, je sais qui tu es… », ça vient, je crois, directement nous interroger, chacune, chacun ce soir : est-ce que nous savons, nous, qui est Jésus ?

Alors bien sûr on a fait le signe de croix tout à l’heure, on a dit « au nom du Père, du FILS… », on parle de « Christ », on parle de « Seigneur », on est là à la messe, c’est pas pour rien…

Bon…

Mais qui est Jésus, vraiment, pour chacune, chacun de nous ? Est-ce que nous nous posons vraiment cette question de temps en temps ?

Est-ce que nous prenons le temps de réfléchir à cela ? De nous interroger pour savoir qui est cet homme, pour moi…

Est-ce qu’on vient à la messe, comme ça le dimanche soir parce qu’il y avait Federer le matin et puis que ça nous arrangeait bien de venir ce soir (j’ai regardé aussi !) ?

Est-ce qu’on vient à la messe parce que c’est la messe anniversaire et puis il faut qu’on soit là ?

Est-ce qu’on vient à la messe un peu par habitude, parce que… on a l’habitude de venir ? Parce que nos parents nous forcent ?

Est-ce qu’on vient à la messe, pire, pour être vu par les autres ? J’espère que ce n’est pas le cas…

Ou est-ce qu’on vient à la messe pour rencontrer cet homme, Jésus ?

Le rencontrer dans sa Parole, d’abord, le rencontrer ensuite, dans la deuxième partie de la messe, dans l’Eucharistie jusqu’à même le recevoir au plus profond de nous ?

Est-ce qu’on vient à la messe pour être nourris, au fond ? C’est ça, la question qu’on peut se poser…

Est-ce que nous venons vite chercher l’hostie, en la prenant au passage à la main, comme ça, puis en repartant avant la bénédiction parce qu’il y a Darius Rochebin qui nous attend à la maison ? … et puis parce qu’on n’a pas besoin de bénédiction, allez ! ça se saurait !

Ou est-ce qu’on vient à la messe pour offrir une heure, une petite heure de notre semaine à celui qui a donné toute sa vie pour nos heures à nous ?

Posons-nous la question… Pourquoi sommes-nous là, ce soir ?

Ces textes, je crois, viennent nous poser cette question, nous interroger, nous redemander : « Qui est Jésus dans ta vie d’homme marié ? Qui est Jésus dans ta vie de célibataire ? Qui est Jésus dans ta vie de parent, de grand-parent, de veuf, de veuve, d’enfant ? Qui est Jésus pour toi ? »

Prenons alors le temps, dans le silence qui va suivre, de redire à Jésus du fond de notre cœur qui il est pour nous, pour chacune, pour chacun de nous.

Ne laissons pas cela aux démons – ils le font ! Mais prenons le pas sur eux et affirmons dans notre cœur qui est Jésus pour nous, avant de le redire ensemble dans quelques instants dans le Credo.

Pour moi, Jésus, permets-moi de te le dire, tu es celui à qui j’ai donné toute ma vie, comme je l’aurais donnée à une épouse, tu es celui à qui je donne toujours toute ma vie, chaque matin, pour que tu m’envoies servir celles et ceux qui ont faim – vraiment – de toi, au point qu’ils sont là, ce soir. Tu es celui que j’aime, Seigneur…

Et pour vous, qui est-il ?

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Evolène, dimanche 28 janvier 2018, 10.30

Euseigne, dimanche 28 janvier 2018, 18.00

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