Répondre présents à Sa présence réelle

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Photo DR : FSSXP

 

Homélie pour la solennité de la FÊTE DIEU

 

Exode 24,3-8 / Ps 115(116B) / Hébreux 9,11-15 / Marc 14,12-16.22-26

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

 

 

Chers Amis,

 

Il y a deux jours, une paroissienne d’un autre village me dit :

–      Oh vous savez, moi je ne suis pas souvent à la messe le dimanche, je la regarde à la télévision.

 

Je précise que cette personne a toutes ses jambes, n’est pas du tout entravée dans sa marche et habite en face de l’église.

 

Elle me dit :

–        Ah c’est tellement joli, la messe à la télévision, vous savez… Il y a de si belles églises !

 

Je lui dis :

–        C’est sympathique pour les nôtres ! Elles sont belles, nos églises aussi !

 

Elle me dit :

–      Oui mais alors, vous savez, les prêtres parlent tellement bien à la télévision !

 

Je lui dis :

–        Bah c’est gentil pour nous !

 

Elle me dit :

–        Non, c’est pas ce que je veux dire mais… oh puis vous savez, elles sont tellement belles, ces célébrations …

 

Elle s’enfonçait de plus en plus…

 

Et au bout d’un moment, je lui dis :

–      Mais… il manque le plus important, non ?

 

Elle me dit :

–        Ah bon ? … Ah, la chorale ! Mais, il y a de belles chorales aussi, vous savez !

 

Je luis dis :

–        Non, c’est pas la chorale, le plus important, à la messe. Malgré toute l’amitié qu’on porte au chœur St Nicolas ! … C’est quoi, le plus important ?…

 

Elle a mis quelques secondes quand même, à pouvoir me dire :

–        Ah oui… ah oui : Jésus !

–        Eh bah oui ! La présence du Christ, dans l’hostie, c’est un petit peu difficile de l’avoir à la télévision.

–        Ah mais je la vois ! me dit-elle. Je la vois, l’hostie !

 

Je lui dis :

–        Oui mais… c’est pas tout à fait la même chose de la voir et… de la recevoir. … Vous connaissez « Skype » ?, lui demandai-je alors.

 

« Skype » c’est, pour les plus âgés d’entre nous qui ne connaîtraient pas cela, c’est une façon de téléphoner par internet en se voyant.

 

Elle dit :

–        Oui, je connais ! Je l’utilise avec mes petits-enfants !

 

Je lui dis :

–        Alors… quand vous parlez sur « Skype » avec vos petits-enfants et que vous les voyez à travers l’écran, est-ce que c’est la même chose que quand vous les prenez dans vos bras, et que vous pouvez les embrasser ?

–        Ah non…

 

Eh voilà ! C’est un petit peu différent, tout de même, d’avoir la présence réelle de quelqu’un devant nous, en face de nous, de pouvoir embrasser cette personne !

 

Et alors là, elle pensait encore m’avoir sur le coup final et elle me dit :

–        Mais il a dit : ‘Quand deux ou trois seront réunis en son nom, je serai là, au milieu d’eux !’

 

Alors passons sur le fait que d’être assis devant la télévision c’est peut-être quand même pas d’être réunis en son nom… mais bien sûr qu’il est là quand on est réunis en son nom, mais il y a plusieurs modes de présence.

 

L’Eucharistie que nous célébrons à chaque messe, c’est le mode le plus fort, c’est le mode le plus complet de présence du Christ !

 

Il y a plusieurs modes de présence dans nos vies.

 

Si je pense à ma Maman, est-elle présente dans mon esprit ? Bien sûr que oui !

 

Si je lui téléphone maintenant, et que je lui parle au téléphone, est-elle présente ? Bien sûr que oui, mais différemment, un peu plus, sur un autre mode.

 

Et si elle est là, devant moi, et que je puis la serrer dans mes bras, est-elle présente ? Oui, pleinement, complètement différemment.

 

Si je pense à Jésus, est-il présent ? Bien sûr que oui.

 

Si je regarde la messe à la télévision, est-il présent ? Bien sûr que oui, sur un autre mode, un peu plus.

 

Mais si je le reçois en moi, comme nous le ferons tout à l’heure ? Voilà un mode de présence gigantesque qu’aucune télévision au monde ne peut remplacer.

 

Il nous invite, à chaque Eucharistie. Il nous invite à ce repas. Il nous invite à ce mode de présence si particulier.

 

Et il nous invite tous à les jours à l’Eucharistie, hein. Tous les jours !

 

Des fiancés, un jour, me disaient :

–        Mais toi, Vincent, tu vas à la messe… tous les jours ? T’en as pas marre ?

 

Je lui ai dit :

–        Et toi ? Tu lui dis « Je t’aime » tous les jours, à ta fiancée ? T’en as pas marre ??

 

Eh oui, c’est la même chose. Le Christ nous dit « Je t’aime » à chaque fois qu’il nous invite à l’Eucharistie. Est-ce que nous allons lui répondre ? C’est la question qui se pose !

 

Est-ce que nous sommes encore des amoureux du Christ ? Est-ce que nous sommes comme des jeunes mariés, quand nous venons à l’Eucharistie ? Est-ce que nous vibrons de sa présence ?

 

Voilà la question que nous pose cette fête.

 

Il nous invite… Avec lui, vous savez, il n’y a pas d’obligation ! Il nous invite… Si nous venions obligés ça n’aurait aucune valeur. Si, la valeur de l’obéissance, c’est déjà pas mal. Mais c’est tout.

 

Si nous venons parce que nous voulons répondre à son invitation d’amour, alors ça prend une autre valeur…

 

Allons-nous faire comme certains :

–        Ah non ! L’évêque nous a pas invités, cette année, c’est la dernière fois qu’on y va ! L’année prochaine on n’y sera plus à la Fête-Dieu !

 

Je suis sûr que vous l’avez lu ou entendu quelque part…

 

On attend quoi ? Que ce soit un minaret qui nous envoie l’invitation à venir à la Fête-Dieu ? Ah ça va être autre chose, hein !

 

On attend un carton d’invitation ? C’est ÇA, notre manière de répondre à Dieu qui nous dit « Je t’aime » ??

–        Non ! S’il n’y a pas de carton d’invitation, moi je ne viens pas !

 

Vous imaginez ça, entre fiancés ?

–        Je t’aime !

–        Ah non ! Tu ne m’as pas invité ! Tant pis !

 

Ce serait terrible !

 

C’est une relation d’amour que nous sommes invités à vivre ici, à chaque invitation du Seigneur. C’est le Christ qui nous invite à son repas.

 

Et nous avons répondu « présents », puisque vous êtes là. Nous avons répondu « présents ».

 

Nous répondons présents à sa présence à lui, à sa présence réelle, à sa présence exceptionnelle dans la petite hostie.

 

Nous répondons présents parce qu’il nous dit : « Je suis présent au milieu de vous. Quand vous vous rassemblez pour moi. Pas quand vous êtes devant votre télé ! Quand vous vous rassemblez pour moi ! »

 

Et se rassembler, en grec, ça se dit « Ekklesia », Eglise… Quand nous faisons « Eglise », nous nous rassemblons. Et là, là il est présent au milieu de nous.

 

Alors chers Amis, en cette fête, prenons conscience de l’importance de ce repas le plus essentiel de notre journée chrétienne.

 

Prenons conscience qu’on y est tous invités. Tous, sans exception !

 

Quelle que soit notre vie, quelles que soient nos noirceurs, quelles que soient nos ombres, nos fautes. Jésus nous dit : « Viens, viens ! Discutons-en, mais viens ! Surtout n’aies pas peur ! Viens ! Je t’invite ! »

 

Dieu, ce n’est pas à travers un carton d’invitation qu’il parle, c’est dans le cœur. C’est tout de même autre chose.

 

Alors ouvrons nos cœurs, en cette fête, à sa présence réelle.

 

Amen.

 

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Hérémence, jeudi 31 mai 2018, 10.00

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  1. Aldo Moser

    Que vos hom’elies sont réconfortantes! Je les lis régulièrement, elle m’aide à cheminer au sens où notre pape François le propose dans le remarquable Gaudete et Exsultate. Merci.

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