Sourire à Dieu

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Photo DR : carevox.fr

Homélie pour le 2e dimanche de l’Avent C

Baruch 5,1-9 / Psaume 125 / Philippiens 1,4-6.8-11 / Luc 3,1-6

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Chers Amis,

Hier, en Valais, la police a reçu un nombre impressionnant de coups de téléphone. Plusieurs explosions se sont faites entendre, en effet, dans la région. Du coup, bon nombre de personnes étaient persuadées d’assister à un attentat en terre valaisanne.

Le Valais est une terre chrétienne. On y fête encore les fêtes chrétiennes. Et Sainte Barbe, patronne de Mâche, est la sainte patronne des mineurs, des tunneliers, notamment, vous le savez. Et on la fête avec joie en faisant exploser des charges et des pétards ici ou là.

Il est bon de le rappeler de temps en temps… J’espère que vous en avez prévu pour tout à l’heure !

Evidemment, pour éviter de téléphoner à la police, il faut un minimum de culture religieuse, d’où l’intérêt de conserver, dans nos médias et dans nos écoles, celles et ceux qui nous instruisent de tout cela, qui nous rappellent nos belles traditions.

Vous avez déjà vu des enfants faire exploser des pétards, chers Amis ? Ils adorent ça, leurs yeux pétillent… [à un enfant:] N’est-ce pas ?

Leurs yeux sont remplis de joie quand c’est la fête comme aujourd’hui.

Remarquez, ça marche aussi avec les grands enfants. Ah oui ! J’ai vu l’autre soir des amis de mon âge s’amuser comme des petits fous à faire éclater de petits pétards. Ça marche aussi.

La joie de la fête, personne ne devrait pouvoir nous en priver, en nous faisant peur.

Avez-vous remarqué, chers Amis, avez-vous bien écouté les textes d’aujourd’hui ? Il y a un mot qui revient 5 fois, entre la première, le psaume, la deuxième lecture et l’évangile… 5 fois, il revient ! C’est le mot JOIE.

Nous sommes invités à la joie. Notamment quand nous venons ici chercher la présence du Seigneur dans la petite hostie et dans sa parole.

Mais oui ! Ne faites pas la tête, chers Amis ! J’en vois qui sont… [mime bras croisés, tête de trois mètres de haut… visage d’enterrement…] C’est de la JOIE, de venir ici… A moins qu’on y soit obligé, alors là c’est autre chose… si on vous a fait venir les armes dans le dos, là je comprends… Mais autrement, c’est une joie que nous venons chercher ! C’est la joie d’un Dieu qui nous aime !

Je suis tellement heureux quand je vois les enfants s’avancer, au moment de la communion, pour que je les bénisse.

Si vous pouviez, chers Amis, voir ce qu’il y a dans leurs yeux à ce moment-là ! Ça vaut dix mille pétards de la Sainte Barbe, ça vaut mille cornets de friandises de la St Nicolas. C’est de la joie qu’il y a dans leurs yeux quand ils comprennent que Dieu les bénit parce qu’il les aime.

Les enfants ont compris cela. Ils n’ont pas peur de Dieu, comme les anciennes générations – et ce n’est pas de votre faute, les plus anciens. C’est parce qu’on vous l’a dit, on vous a fait peur avec un Dieu-Juge. Dieu merci c’est fini, Dieu merci l’Eglise a évolué – alors ça fait quand même 50 ans qu’elle a évolué, hein, faudrait gentiment se mettre à la page !

Dieu nous aime, il n’est pas là pour nous juger, pour nous terroriser. C’est d’autres qui posent les bombes, c’est pas Dieu. Et ceux qui les posent au nom de Dieu n’ont rien compris à Dieu. Dieu, c’est la Joie, bien sûr.

Les enfants ont compris ça. Ils ont compris ce qu’ils viennent chercher à l’Eglise.

Mais ils ont un peu de peine, des fois, à voir nos visages compassés, nos têtes d’enterrement quand nous venons à la messe. Nos faces de piments au vinaigre, comme dit le pape François – c’est une expression de son pays. On voit assez bien ce que ça veut dire, hein, une face de piments au vinaigre.

Alors bien sûr, nous expliquons aux enfants que c’est simplement parce que nous sommes concentrés, parce que nous prions. Parce que, quand on se recueille, on a parfois l’air de faire un peu la tête, c’est vrai.

Mais cette excuse ne tient pas, chers Amis, elle ne tient pas longtemps. J’ai vu des personnes prier en souriant. Essayez, vous verrez, ça marche, hein !

Peut-être même que notre prière va plus vite vers Dieu, allez savoir ! Quand on se demande pourquoi il n’écoute pas nos prières… si on prie en faisant la gueule, peut-être que ça monte moins vite, quand même… Je sais pas, moi…

Et c’est justement ce à quoi nous appelle Saint Paul – Saint Paul c’est pas un fêtard de première, hein – eh bien pourtant dans le texte que vous venez d’entendre vous avez entendu cette phrase « Frères, à tout moment, chaque fois que je prie, c’est avec JOIE que je le fais. »

Chaque fois que je prie, c’est avec JOIE que je le fais ! C’est pas moi qui le dis, c’est St Paul !

Le psaume nous invitait lui aussi à la joie : « Nous poussions des cris de joie, disait le psaume / nous étions en grande fête, comme nous aujourd’hui / celui qui sème dans les larmes moissonne dans la joie / il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes » Le psaume était pétri de cette joie !

Alors je m’interroge, chers Amis. Un enfant qui entrerait ici ce matin sans savoir du tout ce que c’est qu’une messe, quelle serait sa réaction ? Croyez-vous qu’il comprendrait qu’il est tombé en plein milieu d’un fête ? Verrait-il de la joie sur nos visages ? Je l’espère !

C’EST UNE FÊTE, LA MESSE, ENFIN !!

Je reprends les mots de la première lecture, du prophète Baruch et ceux de l’Evangile : « Quittez vos robes de tristesse, relevez la tête, redressez-vous, disait Jean-Baptiste, Dieu conduira son peuple dans la joie ! » C’est une joie, c’est une fête, de suivre Dieu !

Sourions, chers Amis, quand nous venons à la messe ! Sourions quand nous en ressortons, sur le parvis, pour que les gens qui passent puissent se dire « Tiens, ça a l’air sympa, quand même, la messe ! » Sourions aussi et surtout lorsque nous venons chercher Jésus dans la communion, c’est pas du poison qu’on vient chercher, c’est notre vie éternelle !

Un petit enfant que je connais ne voulait pas faire sa première communion à cause de la tête des gens qui communient. Il était persuadé que ça devait être un horrible sirop pour la toux qu’on donnait, vu que les gens soit tiraient la langue horriblement, soit faisaient une grimace pas possible.

Mais sérieusement, chers Amis… Vous avez vu la tronche qu’on tire, parfois, quand on reçoit le Seigneur ? Mais des choses pareilles !

Mais là où c’est grave, c’est que vous vous rendez compte que notre incapacité à sourire à ce moment-là a failli dissuader un enfant de communier ?? Ils nous regardent, les enfants, ils prennent exemple sur nous.

Vous croyez pas qu’on a éventuellement peut-être à la rigueur une toute petite responsabilité dans le fait que les jeunes ne viennent plus à la messe ? Si on souriait, vous croyez pas que ça marcherait mieux ? Allez voir un concert de rock, ils sourient, les gens, hein. Et là vous avez des jeunes… Peut-être que ça a quand même un léger rapport, vous croyez pas ?

Sourions ! Dieu est une fête ! Et si nous n’avons pas compris cela, ça ne sert à rien de venir ici !

J’ai expliqué à l’enfant en question que les adultes, c’était un peu bizarre, et que des fois ça oublie de sourire. Il a fait sa première communion. Dieu merci ! Et ce jour-là, il a bien regardé les visages autour de lui. Et dans un éclat de rire il m’a dit : « Tu as raison Vincent, c’est trop bête un adulte, ça sait même pas sourire à Dieu ! »

J’ai ri mais j’ai pris une sacrée baffe, je peux vous dire, parce que moi aussi, je ne souriais pas ce jour-là, quand j’ai communié, tellement concentré par ce que je faisais. Eh…

Alors sourions, chers Amis ! C’est notre Dieu qui nous le demande ! C’est notre Dieu qui nous invite à la fête, c’est la vie que nous venons chercher ici !

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Mâche, 5 décembre 2015, 10.30 (Patronale) – version enregistrée 

Les Collons, 5 décembre 2015, 17.00

Hérémence, 6 décembre 2015, 10.30 (Patronale)

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2 Responses

  1. Baehler marianne

    Cher Vincent,
    j’ai beaucoup ri en écoutant cette homélie et quelle responsabilité nous avons envers les enfants….je pense à mon petit fils Achille qui avait écouté avec grande attention ton homélie « Pan , on dirait que je suis mort … ». Comme moi, il apprécie beaucoup ton humour qui nous booste sur le chemin de l’Amour et de l’humour…bien proche ces deux mots !!! que tu sais si bien allier.
    Je vais lui envoyer celle-ci, en espérant qu’il prenne le temps de l’écouter car là-bas , à Genève, ils sont sont toujours aussi stressés !
    Merci et bon temps de l’Avent, Marianne
    Merci.

  2. FABRIS Josiane

    Merci Vincent pour cette homélie.C’est tellement vrai sourire à la messe faire de ce temps de partage un moment de joie, recevoir le corps du Christ avec un sourire dans la joie d’être sauvé.

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