Soutenons TOUTES les vocations !

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Photo [libre de droits] : les camps voc’ pour leur bonheur !

 

Homélie pour le 4e dimanche de Pâques, C

– Dimanche des Vocations –

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

J’espère que vous lisez Le Nouvelliste le samedi. Si vous le lisez les autres jours, grand bien vous fasse ! Mais j’espère que vous le lisez le samedi puisque le samedi, vous le savez, nos Eglises ont une page entière non pas pour vous dire ce qu’il faut penser, mais pour vous aider à réfléchir, à méditer, pour vous présenter des personnes qui nous semblent dignes d’intérêt…

Personnellement, quand j’ouvre Le Nouvelliste les autres jours de la semaine, la première page que je lis c’est celle des transferts – comme dit un de mes confrères, c’est-à-dire la page des défunts, ceux qui ont été transférés vers le Seigneur – mais lorsque nous sommes samedi, la deuxième page que je lis tout de suite, c’est la page « Eglises ».

Et si vous avez lu celle d’hier, je vous recommande de le faire si ce n’est pas encore le cas, si vous avez lu celle d’hier, vous avez forcément vu qu’on y parlait des Camps Vocations.

Les Camps-Voc comme on les appelle ici, en abrégé.

C’est une très-très belle réalité qui est particulière à la Suisse Romande. Quand on en parle à nos amis français ils disent : « Wow ! ça c’est extraordinaire, on n’a pas ça chez nous ! »

Une dizaine de camps qui ont lieu soit à Pâques soit l’été un peu partout en Suisse Romande. Il y en a pour tous les âges, il y en a pour tous les goûts… Il y a un camp théâtre, il y a un camp musique, il y a un camp marche en montagne, il y a un camp pour découvrir la vie au monastère, il y a un camp plutôt pour les tout-petits enfants, il y a camp pour les ados, bref, il y a de tout…

Ils ont toujours un thème commun, et dans l’équipe d’animation des Camps Vocations, toutes les vocations sont représentées.

Oui, parce qu’on a cru longtemps que les Camps Vocations, c’étaient des usines à prêtres. Pas du tout : il y a un « s » à « vocations »…

Il n’y a pas que la mienne qui existe !

C’est tout à fait stupide de dire d’un enfant : « Il a la vocation » comme on le disait jadis parce qu’il voulait devenir prêtre. C’est absurde : il y a énormément de vocations différentes, il y a un « s » à « vocations » !

Et si nous sommes obligés d’apprendre à nos jeunes que la vie professionnelle, ce n’est pas facile, qu’il faut qu’ils apprennent un métier mais que… peut-être bien qu’un jour ils devront en apprendre un autre, parce que la vie actuelle  professionnelle est faite de recyclages, de temps de chômages, très souvent… eh bien nous devons leur apprendre aussi que si nous n’avons pas tous un métier, en revanche nous avons tous, sans exceptions, une vocation. Une ou plusieurs d’ailleurs.

Ça, nous en avons tous une, qui que nous soyons.

Pour une vocation, il n’y a pas besoin d’examens, de notes, de stages, de formation, non…

Une vocation, c’est Dieu qui nous la donne, il suffit de savoir écouter.

C’est Dieu qui nous appelle à quelque chose – vocare en latin, ça veut dire appeler. C’est ça une vocation.

A quoi est-ce que Dieu m’appelle, dans ma vie ?

Et je vous le disais au début de cette célébration, c’est très joli que le hasard du calendrier de cette année fasse tomber le dimanche des vocations précisément sur la fête des Mamans.

Parce que Maman, c’est une vocation. Evidemment. Papa aussi d’ailleurs, et ce n’est pas la même !

Et nous n’avons pas tous vocation à être Papa ou Maman. Moi je ne l’ai pas du tout.

J’aime beaucoup trop les enfants, je les gâterais de manière infinie, je ne saurais pas du tout les éduquer, je ne saurais absolument pas me fâcher, les gronder… Je ne suis absolument pas fait pour éduquer des enfants dans mon propre foyer, pas du tout.

Mais il y a parmi vous bien des personnes qui ont vocation à être Papa ou Maman.

Grand-Papa ou Grand-Maman, c’est aussi une vocation, d’ailleurs. C’est un peu différent.

Mais époux, épouse, c’est également une vocation. Nous n’avons pas tous – loin de là –vocation à être mariés. Même si le monde actuel voudrait nous faire croire, à grand coup d’émissions et de publicités, qu’on est tous faits pour vivre à deux, si possible dans une excellente entente sexuelle… mais non, pas du tout ! Tout le monde n’est pas fait pour être en couple.

Moi, il y a une femme que j’ai rendue heureuse, Chers Amis, c’est celle que je n’ai pas épousée, justement !

Personnellement, j’ai vocation au célibat ! Et quand on me demande si ce n’est pas trop difficile, je dis : « Justement non ! C’est ma vocation ! J’y trouve mon bonheur, exactement comme beaucoup d’entre vous trouvent leur bonheur dans leur vocation de parents, ou d’époux, ou d’épouses. »

Ce n’est justement pas difficile quand on a trouvé ce qui nous rend heureux !

Et puis il y a plein d’autres vocations. La vie politique, c’est une vocation. Il faut y être appelé. Il y a des gens qui sont faits pour cela et d’autres pas du tout. La vocation à servir le bien commun – au sein d’une commune, ça dit bien ce que ça veut dire – la vocation au bien commun, c’est être dans la vie politique. Certains, il faut leur rappeler que c’est le bien commun qu’ils servent, ce n’est pas leur propre personne ! Mais normalement c’est une belle vocation, et on en manque, on en manque…

Les engagements dans la vie associative, parfois bénévoles, parfois non, voilà de très-très belles vocations !

Nous avons donc, Chers Amis, tous – tous ! – une vocation. Au moins une. Et souvent plusieurs. Le dimanche des vocations, c’est donc notre fête à tous ! Et en particulier aujourd’hui à toutes Mamans, cette très-très belle vocation.

On parle parfois de crise des vocations – pas seulement concernant la prêtrise d’ailleurs, mais notamment aussi en politique par exemple. On parle de crise des vocations. C’est à mon avis tout à fait surprenant comme expression. Ça voudrait dire que Dieu appelle moins…

Parce que c’est Dieu qui appelle à une vocation. Donc si l’on parle de crise des vocations, ça voudrait dire qu’on est certain que Dieu appelle moins qu’avant.

Mais qu’est-ce qu’on en sait ?

Moi je parlerais plus volontiers d’une crise des réponses. A mon avis, Dieu appelle tout autant, peut-être même davantage aujourd’hui.

Mais nous ne savons pas lui répondre, parce que nous avons de la peine à entendre. A entendre à quoi il nous appelle.

Alors la question que nous pouvons nous poser en cette fête des vocations, c’est comment aider nos jeunes à répondre à leur vocation, et à entendre Dieu qui les appelle à quelque chose.

A être Papa, Maman, Epoux, Epouse, Religieux, Prêtre, et autre…

Comment aider nos jeunes à entendre leur vocation et à y répondre ?

Eh bien ça commence par les soutenir quand ils pensent avoir compris quelle est leur vocation.

Les soutenir, vraiment !

–      Tu es fait pour avoir des enfants ? C’est bien. Mais penses-y plus tard, tu sais, vaut mieux avoir un bon métier, une bonne situation d’abord avant de penser à avoir des enfants…

C’est FAUX ! C’est faux, c’est un des moins bons services qu’on leur rend, de leur dire ça. La plupart d’entre vous ont eu des enfants alors que leur vie professionnelle ou financière n’était pas tout à fait bien assurée. Est-ce que c’était moins bon pour autant ? Absolument pas.

–      Tu es fait pour avoir des enfants ? Tant mieux ! Eh bien quand ils arriveront, on te soutiendra, on sera avec toi.

–      Tu es fait pour te marier ? Oh ben c’est une bonne idée. Mais alors dis donc, celle que tu nous a amenée l’autre jour, tu aurais pu mieux choisir, quand même hein !

Ben non ! Ben non, au contraire, soutenons-le ! Accueillons-la, cette nouvelle tête, dans la famille ! Accueillons-la, ce n’est pas une pièce rapportée comme on entend parfois, c’est une valeur ajoutée, ce n’est pas pareil ! Accueillons-le, accueillons-la dans la famille, ce nouveau membre !

–      Tu penses que tu es fait pour la prêtrise ?

Eh bien commençons par soutenir cette idée-là si elle vient chez un de nos jeunes. Plutôt que de lui dire :

–      Oh tu sais, les prêtres, c’est pas facile, ils sont de moins en moins, ils ont une vie terrible…

C’est pas vrai ! J’ai une vie magnifique, magnifique !

Soutenons-les, nos jeunes, quand ils pensent avoir entendu quelle est leur vocation.

Je vous parlais des Camps Voc, j’en ai fait beaucoup… à chaque fois il y a un jeune, une jeune, qui venait me trouver en me disant :

–      Tu sais, je crois que Dieu m’appelle à telle ou à telle vocation…

Et c’était magnifique ! Ce jeune, cette jeune avait des étoiles dans les yeux ! C’est tellement beau quand on découvre à quoi on est appelé.

Et à chaque fois – à chaque fois ! – je me retrouvais à la chapelle après, et je disais :

–      Seigneur, MERCI ! Merci de t’être fait entendre pour ce jeune, pour cette jeune. Mais maintenant, moi je te demande que son entourage – ses parents, ses frères et sœurs, ses grands-parents – que son entourage aide ce jeune ou cette jeune. Qu’ils l’encouragent ! Qu’ils le soutiennent, qu’ils la soutiennent dans ce choix de vie !

C’est ainsi, je crois, que nous ferons droit au Bon Berger de l’Evangile, à Celui qui nous appelle dans toutes nos vocations !

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La Sage, samedi 11 mai 2019, 20 h.

Hérémence, dimanche 12 mai 2019, 9 h. (version enregistrée)

Evolène, dimanche 12 mai 2019, 10 h. 30

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