Soyez dans la JOIE !

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Homélie pour le 3e dimanche de l’Avent C

 

Sophonie 3,14-18a  /  Cantique d’Isaïe  /  Philippiens 4,4-7 / Luc 3,10-18

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

 

Je vous le disais, en commençant cette Eucharistie, c’est le dimanche de la joie. Son vrai nom, en latin, c’est le dimanche « Gaudete », ça veut dire « réjouissez-vous ! », c’est le « Dimanche ‘réjouissez-vous’ ».

 

Les textes de ce matin sont particulièrement représentatifs de la joie, vous l’avez entendu. C’est un mot qui revient comme un refrain.

 

En premier chez le prophète Sophonie notre première lecture, qui disait : « Pousse des cris de joie ! Eclate en ovations ! Réjouis-toi ! De tout ton cœur bondis de joie ! » C’est assez clair !

 

Le prophète Isaïe, lui, dans le cantique ajoutait : « Jouez pour le Seigneur ! Jubilez ! (ça tombe bien pour nos jubilaires !) Criez de joie ! ». On ne peut pas être plus clair !

 

Mais Paul enfonçait encore le clou, dans la deuxième lecture, en disant : « Soyez toujours dans la joie ; je vous le redis : soyez dans la joie ! »

 

J’ai un ami jurassien qui vit dans cette très belle région qu’est l’Ajoie. Avec un A. Comme « Ajoie ». Quand on lui dit « Soyez dans la joie ! » il dit « Moi j’y suis ! Moi j’y habite, dans l’Ajoie ! »

 

Evidemment c’est un peu facile…

 

Le Seigneur nous demande d’être dans la joie, dans la joie avec un « J ». Il nous demande de nous réjouir.

 

Et, à dix jours de Noël, si vous ne trouvez pas de quoi vous réjouir, eh bien il vous suffit de regarder les yeux d’un enfant quand il contemple un sapin avec des petites lumières, des boules, ou bien un catalogue de cadeaux de Noël… vous verrez ses yeux briller et vous serez vous aussi dans la joie…

 

Ceci dit, pour nous les adultes, ce n’est pas toujours aussi simple. On a tous des problèmes, des difficultés, des soucis de santé, des factures à payer, des conflits parfois, des deuils aussi. Ce n’est pas facile d’être, comme ça, sur commande, dans la joie !

 

Mais je ne crois pas que ce soit ce que Dieu nous demande… Dieu ne nous demande pas d’être fleur-bleue, d’afficher un sourire de trois mètres de long alors que tout ne va pas bien, non.

 

Etre joyeux, chrétiennement parlant, c’est autre chose, je crois. Ce n’est pas d’abord une question d’attitude extérieure, c’est d’abord une question d’être intérieur.

 

Autrement dit, ce n’est pas d’abord quelque chose à FAIRE – comme tout le monde demandait à Jean-le-Baptiste dans l’Evangile : « que devons-nous faire ? » – c’est d’abord une question d’ETRE.

 

Et je crois que c’est le défi que nous lance l’Avent, chaque année. Non pas « qu’allez-vous FAIRE pour préparer la venue du Seigneur », mais bien « qui allez-vous ETRE pour préparer la venue du Seigneur ? »… « Qui allez-vous ETRE cette année ? ».

 

Parce que pour ce qui est du « faire », on connaît ! Notamment au temps de Noël. On peut faire de magnifiques sapins de Noël, on peut faire de magnifiques crèches, on peut faire de magnifiques décorations, des petites bougies, des lumières partout, on peut faire des cadeaux à tout le monde, on peut faire des repas de famille ou d’entreprise, on peut faire des célébrations festives, on peut faire des illuminations de l’Avent dans nos rues… on peut bien faire beaucoup de choses à cette période de l’année, on peut même les faire faire par d’autres…

 

C’est ce que dit le proverbe non ?  « Ne jamais remettre à demain… ce que vous pouvez faire faire à un autre le jour-même ! » C’est pas ça ? (rires) Non, hein…

 

Or toute notre société fonctionne sur le faire. Et si l’on oublie d’être, alors ce que l’on fait est accompli souvent en pure perte.

 

Nous, Chrétiens, nous avons – il me semble – le devoir d’ajouter un petit supplément d’être là-dedans.

 

Être Chrétienne, être Chrétien, ce n’est pas « Faire la Chrétienne » ou « faire le Chrétien ». Parce qu’alors ce serait jouer un rôle.

 

Et de ce point de vue-là, l’ordre des lectures de ce jour est très important. Vous avez peut-être remarqué qu’on parlait d’abord d’ÊTRE dans la joie avant de parler dans le dernier texte, l’Evangile, de ce que nous devons FAIRE.

 

Et tout est là, à mon avis. Il s’agit d’être avant de faire.

 

Parce que vous pouvez faire la même chose, le même geste, avec le cœur en joie ou avec le cœur en peine, eh bien ce sera tout différent.

 

On le voit très souvent, dans nos vies. Si vous partagez un verre avec quelqu’un mais que vous avez le cœur hypocrite en disant : « Ouais, bon, c’est l’apéro de Noël, alors je suis obligé de partager un verre avec lui, mais… » Bah… la joie ne se transmet pas, dans ce cas-là, si l’on n’a pas le cœur d’abord en joie.

 

On peut arriver à un repas de Noël en famille avec le cœur en guerre !

 

Se dire : « Mon Dieu je vais encore croiser celui-là, celle-là… Est-ce que je vais être assis à côté de cette cousine qui me barbe chaque année ? » – ou ce cousin, mettez au genre qui vous convient !

 

Dans ce cas-là, la fête n’est pas là, s’il fait nuit dans notre cœur, si l’on n’a pas d’abord pensé à ETRE dans la joie.

 

On peut vouloir faire le bien tout en accomplissant le mal dans notre cœur. Et là, ça ne marche pas.

 

Partagez, oui. Faites la paix, oui. Mais soyez JOYEUX de ce que vous allez partager, soyez joyeux de la paix que vous apporterez.

 

Alors ce sont de belles paroles, mais vous vous dites peut-être, en écoutant Jean-Baptiste vous demander de partager, que vu votre porte-monnaie cet hiver, ou l’augmentation de telle ou telle facture, vous n’avez plus grand chose à partager, à part un gilet jaune qui traîne dans votre voiture, éventuellement.

 

Alors au moins… partageons notre sourire. Parce que ça, c’est magique : quand on partage notre sourire, d’abord on ne le perd pas soi-même, et en plus ça se multiplie ! Si l’on partage notre sourire, alors les autres sourient aussi, et automatiquement la joie se propage.

 

Alors qu’avec la peine, c’est l’inverse ! Quand on partage notre peine à quelqu’un, bah… on en a moins du coup. Et c’est bien !

 

Mais partager notre sourire, ça multiplie la joie. Et ça ne coûte rien. Alors profitons de le faire !

 

Vous vous demandez aussi peut-être, puisque je vous propose de partager la joie, comment on pourrait être encore joyeux au milieu de l’effarante énumération de mauvaises nouvelles qu’on reçoit à chaque fois qu’on allume la télévision, bientôt, ou à chaque fois qu’on ouvre le journal. Et c’est vrai qu’on peut se poser la question !

 

C’est l’occasion de se souvenir de la chance que nous avons. Quand on regarde les mauvaises nouvelles ici ou là, on peut se souvenir de la chance IMMENSE que nous avons.

 

Vous en doutez ?

 

Alors laissez-moi, pour terminer, vous relire ce petit texte qu’on trouve partout, sur internet notamment, ce petit texte que je vous ferai distribuer tout à l’heure pour que vous puissiez l’amener à la table de Noël, en méditation dans vos familles.

 

Ce petit texte qui dit :

 

Si vous savez lire…

…vous avez plus de chance qu’un milliard de personnes qui en sont totalement incapables.

 

Si votre état de santé était plutôt bon dans l’ensemble à votre réveil ce matin…

…vous avez plus de chance que le million de personnes qui vont mourir cette semaine…,

 

Si vous n’avez jamais connu le danger d’un conflit armé, la solitude de la prison, la douleur de la torture, ou les tiraillements de la faim…

…vous surclassez 500 millions de personnes dans le monde qui ont moins de chance que vous…

 

Si vous pouvez assister à toutes les réunions de votre choix – politiques, religieuses, sociales –… si vous avez pu venir ce matin librement à cette célébration, sans y être obligé mais sans avoir peur non plus…

…alors vous avez plus de chance que trois milliards de personnes dans le monde.

 

Si vous avez de quoi manger dans le réfrigérateur, si vous avez des vêtements sur vous, si vous avez un toit au-dessus de votre tête, si vous avez un endroit pour dormir…

…vous êtes plus riche que 75 % de la population mondiale.

 

Enfin, si vous avez de l’argent dans votre poche, ou de la petite monnaie dans une tirelire quelque part…

…alors vous faites partie des 5 % de personnes les plus riches du monde.

 

 

… Alors pour une fois, chers Amis, n’en ayons pas honte, mais soyons joyeux de la chance immense que nous avons, de vivre comme nous vivons, là où nous vivons, avec qui nous vivons.

 

Et disons-le autour de nous. « Prenez conscience de la chance que nous avons ! »

 

Voyons le verre à moitié plein parce qu’il est beaucoup plus qu’à moitié plein, dans notre cas ! C’est cela aussi, être dans la joie : avoir conscience de tout ce que nous avons.

 

Essayons d’y penser un peu… et vous verrez… on partage tellement plus facilement, ne serait-ce qu’un sourire, ensuite.

 

Que la joie du Seigneur nous habite, chacune, chacun !

 

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Mâche, samedi 15 décembre 2018, 17.00

Vex, samedi 15 décembre 2018, 18.30

Evolène, dimanche 16 décembre 2018, 10.00 (version enregistrée)

Euseigne, dimanche 16 décembre 2018, 18.00

 

et, dans une version sensiblement différente jadis:

La Sage,12 décembre 2015, 20.00

Hérémence, 13 décembre 2015, 9.00

Euseigne, 13 décembre 2015, 18.00

Chermignon d’en Bas,16 décembre 2012, 9.00

Monthey, samedi 12 décembre 2009, 18.00

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