Soyons lumières du monde !

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Photo DR : paroles-de-jesus-christ.skyrock.com

 

Homélie pour la solennité du JOUR DE NOËL

 

Isaïe 52,7-10  /  Psaume 97(98)  /  Hébreux 1, 1-6 / Jean 1,1-18

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

 

Chers Amis,

 

Qu’y avait-il au commencement ? Qu’y avait-il à cet endroit-ci au premier jour de la création du monde ?

 

On était probablement au bord d’une plage, ici, si ça se trouve… Ah mais non puisque la plage n’existait pas encore !

 

Si on lit les tout premiers versets de la Bible, au tout début du livre de la Genèse, on nous dit « Au commencement – au commencement ! – Dieu créa le ciel et la terre, et la terre était informe et vide » (en hébreu ça se dit Tohu-va-Vohu, c’est de là que vient l’expression Tohu-Bohu, ça vient de l’hébreu).

 

« Les ténèbres couvraient la terre et l’Esprit du Seigneur planait sur les eaux. »

 

Ah, il y a déjà quelqu’un, l’Esprit.

 

Et puis il y avait les ténèbres, il faisait nuit dans tous les sens du terme.

 

Et que se passe-t-il, alors ? Nous connaissons ce texte par coeur : « Dieu DIT ‘Que la lumière soit’ et la lumière fut ! »

 

Il y a donc soudain de la lumière. Et ce poème de la Création n’est pas si éloigné de ce que nous disent les scientifiques aujourd’hui avec le Big-Bang, qui est une explosion de lumière. On peut lire note poème de la Création en accord avec la science aujourd’hui, à condition de ne pas le prendre au pied de la lettre, évidemment.

 

Commencement, Dieu, ténèbres, lumière… ça devrait nous faire tilt – même si on n’est pas tous très bien réveillés – ça devrait nous faire tilt quand, presque 2’000 pages plus loin, dans le Nouveau Testament, nous abordons le début de l’Evangile de Jean qu’on vient de relire et qui dit « au commencement ».

 

Au commencement…

 

« Au commencement était la PAROLE » – on a un peu trop vite tendance à traduire par « LE VERBE », c’est d’ailleurs ce que traduisent nos versions liturgiques. Mais en grec c’est la parole – logos – c’est déjà simplement le fait de dire, de parler.

 

Que fait Dieu pour faire advenir la lumière, au commencement du monde ? Eh bien justement, il utilise une parole, il parle. Il DIT « Que la lumière soit ! ».

 

Au commencement était la parole. Et la parole était auprès de Dieu, dit le texte, et la parole était Dieu, dit Jean.

 

Et Dieu, par sa parole, crée. Et Jean continue en disant « Tout fut créé par la parole, et sans elle rien ne fut créé. Ce qui a été a pris vie en elle. »

 

Dieu a donc une parole qui crée…

 

Commençons alors par nous demander, chers Amis, si nos paroles sont créatrices… nos paroles à nous. Est-ce qu’elles sont porteuses de vie… ou de mort ? Lorsque nous parlons au bistrot, au sujet de quelqu’un d’autre qui n’est pas là de préférence, est-ce que notre parole est porteuse de vie… ? Ou de mort ?

 

On peut élever l’autre par un mot gentil, par une parole de paix, on peut aimer l’autre par une parole, même s’il n’est pas là, on peut ramener l’autre à la lumière par une parole.

 

Mais on peut aussi gifler l’autre même dans son dos, on peut gifler l’autre par une mauvaise parole, on peut blesser l’autre par une parole dite dans son dos. On peut tuer l’autre par une parole.

 

C’est souvent le cas en famille parce que plus on est proche, moins on contrôle nos paroles. Et les Chrétiens sont une famille. Une communauté est une famille.

 

Je sais qu’il y a par exemple, parfois, de ma part des paroles dures. C’est mon rôle de chef de communauté. Et pourtant ces paroles peuvent parfois blesser. J’en demande pardon, en ce Noël, à celles et ceux envers qui j’ai eu des paroles dures parfois, cette année.

 

Je pense que Noël est une fête pour demander pardon. Et je vous invite à le faire aussi.

 

Parce que nous avons tous des paroles qui tuent, parfois. Nous avons tous des paroles qui assassinent l’autre, sans y faire attention, qui plantent des poignards dans le dos de l’autre, tout spécialement en son absence.

 

Faisons attention à nos paroles, chers Amis, notamment au jour de Noël mais si possible les 364 autres jours aussi. Ayons des paroles de lumière !

 

Dieu commence donc, par sa parole, à créer la lumière. Mais que dit la suite de l’Evangile de Jean ?

 

« La vie était la lumière des hommes, la lumière brille dans les ténèbres, et la ténèbre n’a pas pu la contenir. »

 

Vous voyez comme Jean est intéressant : il sait très bien que ses lecteurs – contrairement à nous – ont la Bible bien en tête. Et il commence par reprendre les premières pages de la Bible, il veut ancrer le commencement de l’histoire de Jésus dans le tout premier des commencements.

 

Et si on essaie de comprendre la suite de ce texte compliqué qu’on a entendu, le prologue de Saint Jean, on déduit en général que la lumière, pour Jean, c’est Jésus.

 

Et en effet, il y a Jean-Baptiste, nous dit Saint Jean, qui est venu dans le monde, il n’était pas lui-même la lumière mais il est venu pour rendre témoignage à la lumière. Ce geste que fait Jean-Baptiste derrière moi : « Voici l’Agneau de Dieu. » C’est lui qui montre la lumière.

 

Et vous savez bien ce qui se passe quand le sage montre la Lune du doigt, l’imbécile regarde le doigt ! Ne regardons pas trop Jean-Baptiste, ce n’est pas lui qui veut être regardé, c’est celui qu’il montre, la lumière.

 

Il est bien venu pour rendre témoignage à Jésus, à la lumière du monde. Jésus est donc lumière dans notre Foi.

 

Mais l’évangile de Jean continuait en disant « Et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père. » Jésus est lumière, mais c’est de son Père qu’il tient sa gloire.

 

Or la gloire de Dieu, si on va regarder le livre de l’Exode cette fois, c’est la NUEE LUMINEUSE qui guide les Hébreux à travers le désert. « Nous avons vu sa gloire », ça pourrait très bien signifier « Nous avons vu sa lumière ». Et Jean utilise très souvent un mot pour l’autre.

 

Alors chers Amis, quelle sera notre manière de répandre la gloire de Dieu, de mettre sa lumière dans le monde ?

 

Posons-nous la question, parce que c’est notre rôle aussi ! C’est notre mission d’être lumière pour le monde. Jésus nous le dit un peu plus tard, dans le sermon sur la montagne : alors que c’est lui, la lumière, il nous dit tout à coup « VOUS ETES la lumière du monde ». Il nous transmet cette lumière à répandre autour de nous.

 

Et on se souvient de l’image qu’il donne après : on n’allume pas une lampe pour la ranger sous le boisseau. Ça n’aurait aucun sens ! Si vous êtes lumière, il faut que ça serve ! Si Dieu a allumé la lumière du monde en faisant venir son Fils, si son Fils a fait de nous des lumières, chacune, chacun à notre manière, c’est pour briller, c’est pour éclairer le monde.

 

Quelle sera notre manière d’être lumière du monde ? Voilà la question qui doit nous occuper.

 

Commençons peut-être, avant d’ambitionner de devenir lumières du monde, commençons par être lumières de nos familles, lumières de nos proches, au moment de Noël.

 

Alors que nos maisons brillent, clignotent, quelle sera notre manière à nous, tout à l’heure à table, en famille, sur le parvis, quelle sera notre manière à nous d’être lumières ? D’éclairer la discussion, d’être nous aussi de petites lumières qui éclairent le visage de Dieu… De contrer lorsque quelqu’un dit du mal de quelqu’un d’autre, de dire « Attention, ce n’est pas si simple que cela… », d’éclairer les ténèbres de cette personne…

 

Je nous souhaite la lumière, à tous les étages comme on dit !

 

Et je nous souhaite Joyeux Noël à Chacune, à Chacun !

 

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Evolène, 25 décembre 2017, 10.00

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