Viens unifier tes couleurs

Homélie pour le 7e dimanche de Pâques, C

Actes 7, 55-60 / Psaume 96 / Apocalypse 22,12-20 / Jean 17,20-26

Chers Amis,

Nous venons d’entendre l’Evangile des teinturiers. Si, si, « Que tous soient’un (teints) » !

[un temps]…

Eh bien voyez-vous, au-delà du witz, il y a certainement une vérité. L’humour nous révèle d’ailleurs très souvent des vérités cachées.

« Il n’y a plus ni blancs, ni noirs, ni rouges, ni jaunes« … ça veut dire quoi, qu’il y a une nouvelle couleur ? Genre « plus blanc que blanc », comme disait Coluche, « c’est nouveau, ça vient de sortir », ou « plus noir que noir », si vous préférez, j’ai pas envie de tomber sous le coup de la loi anti-racistes…

Ce n’est pas une nouvelle couleur qu’il nous faut rechercher, c’est bien le mélange des couleurs, comme le chantait une vieille rengaine pas si bête.

Et c’est du mélange de toutes nos couleurs que naît non pas le blanc mais bien la lumière.

Que tous soient un… que toutes les couleurs n’en fassent plus qu’une… que tous se revêtent de lumière, que tous soient teints de lumière… vous voyez que, derrière la blague, il y a quelque chose d’assez juste, finalement.

Seulement attention ! Unité ne veut pas dire uniformité. Au nom de l’uniforme on a fait des horreurs.

On peut être ensemble contre l’autre. Et ça, ce n’est pas être dans l’unité.

C’est exactement ce qui nous est relaté dans la première lecture, avec la lapidation du premier martyr, Etienne. Même Saul est là, à jeter des pierres avec les autres. Ce n’est que plus tard que ce même Saul, persécuteur de chrétiens, unifiera son cœur pour devenir Paul.

Il nous faut être unis, et non pas uniformes. Parce que c’est aussi à l’aune de ce que nous aurons fait ici-bas que nous seront évalués là-haut. Ça c’est la seconde lecture qui nous le disait, le livre de l’Apocalypse : « Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il aura fait. »

Au jour du jugement, allons-nous dire à notre Sauveur, pour nous justifier de toutes nos lapidations : « Mais Seigneur, j’ai fait comme tout le monde ! J’ai suivi la foule ! Tout le monde le faisait alors je l’ai fait aussi ! »

Uniformité.

Ou allons-nous pouvoir lui dire : « Seigneur, tu as unifié mon coeur. Je me suis écarté de la foule et j’ai prié pour que tous soient véritablement UN. J’ai vu les autres lancer des pierres, je ne l’ai pas fait, mais s’il te plaît, pardonne-leur, ne leur compte pas ce péché. »

Unité.

Et pardon, en plus, comme Etienne sous les cailloux lancés par ses frères.

Cette semaine, je vous propose de rechercher l’unité entre vous, et non pas l’uniformité.

Parce que l’Ange Noir nous attend à ce contour. Si on l’appelle le Diviseur, ce n’est pas pour rien. Diviser ce n’est pas attaquer l’uniformité – il s’en sert au contraire. Diviser c’est attaquer l’unité.

Chassons de notre esprit ce qui peut être source de division, dans notre communauté, dans nos familles, au sein des couples, en nous-mêmes. Et aussi entre nos Eglises.

Et si par hasard nous sentons monter en nous des phrases du type : « Oui Seigneur, mais tu te rends compte ce qu’il a fait / ce qu’elle a fait ? Il m’a menti. Elle m’a trahi. Il salit ton Eglise en ne respectant pas ses règlements. » souvenons-nous d’Etienne et prions ainsi : « Seigneur, ne lui compte pas ce péché. Et aide-moi à voir clair en mon coeur, unifie mon coeur pour que je sois UN, moi aussi, comme le Père et le Fils sont UN.»

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Lens, dimanche 12 mai 2013, 9.30