Vitraux de la lumière de Dieu

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Photo DR : lesartistes.pagesperso-orange.fr

Homélie pour le 2e dimanche Carême, C

Genèse 15,5-12.17-18 / Psaume 26 / Philippiens 3,20 – 4,1 / Luc 9, 28b-36

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[avec les enfants qui se préparent à la première communion]

Est-ce que vous aimez les bandes dessinées, les enfants ?

… Il y en a qui aiment, je vois… Les adultes aussi ? Moi, j’aime beaucoup les bandes dessinées. J’aime aussi les livres plus sérieux, rassurez-vous ! Dans les bandes dessinées, je ne sais pas si vous avez remarqué, lorsque quelqu’un a une idée, une idée géniale, vous savez, il y a cette petite ampoule qui s’allume au-dessus de la tête, pour montrer qu’on a eu une idée.

Et elle est accompagnée en général d’un petit mot : « Tilt ! »… ça, c’est plutôt à vos parents de vous expliquer ce que c’est que « Tilt », c’est sur les flippers de l’époque… Ou bien, un autre mot aussi qu’on voit à côté de la petite ampoule : « Eureka ! »… C’est un mot grec qui veut dire « J’ai trouvé ! »… Eureka – j’ai trouvé !

C’est la légendaire parole d’Archimède au moment où il a découvert sa loi sur la poussée que subit tout corps plongé dans un liquide… vous vous souvenez de cela, c’est loin derrière dans vos études, les adultes !

Heureusement l’humoriste Pierre Desproges avait mis cette loi à notre portée en décrétant que lorsqu’on plonge un corps dans liquide, notamment dans un bain, le téléphone sonne ! Et cette loi-là, on l’a tous expérimentée ! Elle est plus à notre portée, quand même !

Revenons à la petite ampoule qui s’allume, chers Amis. Quand on découvre quelque chose, on a l’esprit qui s’éclaire, on se sent illuminé… illuminés dans le bon sens, hein, bien sûr ! C’est ce que veulent représenter les dessinateurs de nos bandes dessinées avec la petite ampoule qui s’éclaire au-dessus de la tête d’un personnage. Et c’est assez bien vu, comme image.

Mais la présence de Dieu, chers Amis – Dieu qui est lumière, on le voit ici, on le voit là-haut – la présence de Dieu est infiniment supérieure à une découverte de notre esprit – même si l’esprit est celui d’Archimède ! La présence de Dieu éclaire non pas au-dessus de la tête mais l’intérieur du visage. C’est le récit de la Transfiguration que nous venons de ré-entendre.

Les disciples, vous les avez entendus, les disciples qui voient Jésus contemplent une lumière sur son visage. Ils voient la gloire de Dieu au travers de son visage, comme une si une lumière l’éclairait de l’intérieur.

Et nous connaissons bien cette lumière, chers Amis, y compris les grands ! Quand nous disons à quelqu’un : « Tu as de la lumière dans les yeux ! », ben c’est exactement ça ! Quand nous disons à quelqu’un : « Tu es rayonnant ! / Tu es rayonnante ! », ben c’est ça ! C’est que le visage de cette personne a une lumière particulière, ce jour-là, on ne sait pas pourquoi.

Cette lumière, c’est la lumière de Dieu qui passe dans nos yeux, qui transparaît, qui trans-figure, c’est-à-dire qui passe à travers la figure.

Et comme nous autres, les Chrétiens, nous sommes citoyens des cieux – c’est l’apôtre Paul qui le rappelait dans la deuxième lecture : on est peut-être citoyens suisses, ou d’un autre pays, mais si on est Chrétien, on est citoyen des cieux, c’est quand même pas mal, c’est un beau pays le ciel ! On est citoyens des cieux… – eh bien comme nous sommes citoyens des cieux, nous les Chrétiens, nous devrions avoir cette lumière sur le visage ! Ça devrait se voir, on devrait voir le ciel bleu dans nos yeux !

On n’y arrive pas toujours, bien sûr, c’est pas toujours facile ! Et notamment quand on a du chagrin, c’est plus difficile de refléter la lumière de Dieu.

Mais nous devrions aussi rechercher cette lumière sur le visage des autres. Sur le visage de chaque personne que nous rencontrons. Car Dieu habite chaque visage – eh oui puisqu’il est créateur de notre humanité !

Il habite sur chacun des visages que nous rencontrons. Regardez-vous, chers Amis, les uns les autres, regardez votre voisin, votre voisine : Dieu habite ce visage ! Dieu habite sur ce visage…

Trouver Dieu sur un visage qu’on aime, c’est facile. C’est plus difficile, en revanche, de trouver Dieu sur un visage défiguré, sur un visage malade, sur le visage de celui qui nous énerve, ou sur un visage publiquement condamné. Et pourtant Dieu s’y trouve, aussi, et nous devons le chercher. Nous devons accueillir ce visage comme on accueillerait Dieu.

[aux enfants] Chers Amis, est-ce que vous avez déjà essayé de compter les étoiles ? C’est impossible ! Eh oui, c’est impossible, il y en a trop ! Il y en a tellement !

Et vous avez entendu la première lecture : Dieu dit à Abraham : « Compte les étoiles, si tu le peux ! Ta descendance sera aussi nombreuse que les étoiles du ciel ! » Et c’est nous, ces étoiles : la descendance d’Abraham, c’est nous !

Et vous avez remarqué : c’est encore un mot pour dire « lumière », étoile. Eh oui, ce sont des lumières, les étoiles !

Et vous savez comment on dit « étoile » en anglais ? Star, une « star »… Une star, quelqu’un de connu, une étoile… Nos médias, nos magazines, nos journaux ont tendance à mettre plus facilement en avant ce qui brille, les étoiles, les stars.

Mais la lumière divine brille sur tous les visages. Un bon journaliste chrétien devrait être celui qui va justement présenter un visage qui ne brille pas, nous faire découvrir quelqu’un d’inconnu, quelqu’un qu’on n’aurait pas vu comme une star…

Et puis, les enfants comme les adultes, c’est à nous aussi de refléter cette lumière de Dieu sur nos visages, en sortant de la messe tout à l’heure, au travail, à l’école, dans notre semaine, en famille, dans nos loisirs, c’est à nous de refléter cette lumière sur notre visage !

Les Chrétiens devraient être des porteurs de lumière, des gens qui se laissent traverser par la lumière, transfigurer.

Alors que trop souvent, faut bien le reconnaître, nous avons des « têtes de Carême sans Pâques », comme dit le pape François ! C’est une belle expression qui dit bien ce qu’elle veut dire : des têtes de Carême sans Pâques ! On n’a pas toujours des têtes de ressuscités !

Comme les enfants aiment bien ce qui brille – il y a qu’à les regarder quand ils voient un feu d’artifice d’ailleurs – et comme les enfants sont de bien meilleurs théologiens que nous, les adultes, j’aimerais terminer en vous racontant une petite histoire, authentique, que m’a offerte mon ami Cédric.

Un jour, lors d’une cérémonie dans une église, comme celle-ci, une petite fille – peut-être comme l’une de vous – une petite fille regardait les vitraux. Ces belles couleurs qui brillent au soleil. Et tout à coup, elle demande à sa Maman qui sont les personnes dessinées sur les vitraux.

Parce que les personnages avaient des ailes, sa Maman lui dit : « Ce sont des anges ! »

Et quelques jours plus tard, à l’école, le mot « ange » apparaît dans une lecture. La maîtresse demande alors aux élèves s’il y en a un, parmi eux, qui sait ce que c’est qu’un ange. Et la petite fille, qui avait vu les vitraux, avec sa logique d’enfant, elle lève la main et elle dit :

Moi je sais, maîtresse ! Les anges, ce sont les personnes qui sont traversées par la lumière !

Les anges, ce sont les personnes qui sont traversées par la lumière… Eh bien je nous souhaite à tous d’être de ces anges-là, traversés par la lumière de Dieu, transfigurés.

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Les Collons, samedi 20 février 2016, 17.00

Vex, samedi 20 février 2016, 18.30

Hérémence, dimanche 21 février 2016, 9.00 (RTS)

Evolène, dimanche 21 février 2016, 10.30 (version enregistrée)

Euseigne, dimanche 21 février 2016, 18.00

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  1. FABRIS Josiane

    cher Vincent, merci pour cette homélie pleine de lumière.Tu sais si bien imagé les textes bibliques, cette homélie ma transfiguré, car l’homélie entendue dimanche m’avais un peu dérangé parler de l’enfer et du purgatoire pour le texte de la transfiguration,c’est pour ça que ton homélie est si belle pleine d’espérance et de joie.encore merci.
    Aujourd’hui j’ai la mission de te saluer de la part d’Eugène qui se souvient toi avec tendresse.

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